Les Oracles

Auteurs : Romagnesi (Jean-Antoine)
Parodie de : Issé de La Motte et Destouches
Date: 21 décembre 1741
Représentation : 21 décembre 1741 Comédie-Italienne - Hôtel de Bourgogne
Source : Paris, Veuve Delormel, 1742
Jean-Antoine Romagnesi

Les Oracles


Parodie d’Issé
Représentée pour la première fois par les comédiens Italiens Ordinaires du Roi
le 22 décembre 1741
Paris, Veuve Delormel, 1742
definitacteur, l’oracle oracle
definitacteur, l’acteur français lacteurfrancais

Acteurs


Dorimon, sous le nom de Céladon, déguisé en Berger
Léandre, cousin de Dorimon
Issé, bergère
Doris, sœur d’Issé
Colas, amant d’Issé
Le grand prêtre de la Forêt de Dodone
Trois oracles
Un acteur français
Un acteur italien
Le Sommeil

Les Oracles


Scène i

Dorimon en berger

dorimon

Air : Filles de la Tourette


Moi, qui dans mes tendresses
Eus toujours du malheur,
Dont toutes les maîtresses
Méprisèrent l’ardeur.
Faut-il que je m’engage
Sous de nouvelles lois ?
Et n’est-ce pas dommage
Qu’amour mette aux abois
Un si beau minois !

Scène ii

Dorimon, Léandre en bergers

léandre

Air : Il n’est plus d’amant si fidèle


Quoi vous chantez tout seul beau Sire
À qui contez-vous votre amour ?
dorimon
De la triste ardeur qui m’inspire,
J’entretenais les arbres d’alentour ;
léandre
Vous vous moquez, c’est bien dans ce séjour,
Que l’on doit pleurer son martyre.

Air : Et voilà l’allure, mon cousin

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Les pleurs et le chagrin
Mon cousin
Retardent l’aventure ;
Le sexe féminin
Vif et fin
Veut gaillarde encolure,
L’air badin
Et surtout fringante allure
Mon cousin
Et surtout fringante allure.
dorimon

Air : Non, non, il n’est point de si joli nom

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Non, non,
Pour fléchir un jeune tendron ;
Il faut qu’un amant soupire.
léandre
Non, non,
Pour fléchir un jeune tendron
Il faut prendre un autre ton.
dorimon

Air : Lucas se plaint qu’à femme


C’est pourtant par ce langage
Que d’Issé je suis vainqueur,
Par un tendre badinage
Ses yeux demandent mon cœur.
léandre
Quel avantage
D’avoir fixé le Seigneur
De son village.

Air : J’ai rêvé toute la nuit

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Pourquoi cacher à ses yeux
Votre destin glorieux ?
dorimon
Par un motif délicat
J’en cache l’éclat.bis
léandre
Ce motif me paraît vieux.
dorimon
Apollon ne fait pas mieux.
léandre

Air : Je suis un bon soldat, titata

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Moi, comme le dieu Pan,
Patapan,
Aussi je me déguise,
Mais sans savoir pourquoi
Car ma foi
Je n’ai point l’âme éprise.
dorimon

Air : L’autre jour, en passant par Nantes


Mais je vois la nymphe paraître,
Cachons nos tendres mouvements.
léandre
Moi, je les lui ferais connaître
Et ne perdrais point de moments.
dorimon
Non la pastorale doit être
Aussi sotte que les romans.

Scène iii

Issé

issé
airvide
Qu’est-ce à dire,
Le petit amour
Me joue un tour,
Je soupire,
Cela vient de lui
Oui,
Laire lanlaire
Je ne sais que faire,
Quand on veut lui résister
Le mal ne fait qu’augmenter,
Je crois que pour en guérir
Il faut le souffrir.

Scène iv

Issé, Doris

doris

Air : Pour fuir l’amour


Quoi ma petite sœur
Vous rêvez donc seulette,
Gageons que votre cœur
D’amour a fait emplette !
Le gros Colas,
À la fin vous enchante ;
Pour vos appas,
Depuis longtemps il chante.

Air : Les record et les sergents

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On peut sortir d’embarras,
En ce cas.
issé
Hélas !
doris
J’entends cet hélas,
Et soupirer à notre âge
À l’amour\ibis c’est rendre hommage.
issé
airvide
Que ne puis-je encor fuir ses attraits,
Repousser à jamais
Ses flammes et ses traits.
D’innocentes chansonnettes
Occupaient tous mes loisirs ;
Le soin de mes brebiettes
Faisait mes plaisirs
À présent des sornettes
Bornent mes désirs.
doris

Air : Bal du cours


Eh quoi votre cœur tremble
En de si doux instants,
Chère sœur il me semble
Que ce n’est plus le temps,
Bannissez sans façon
Cette peur ridicule,
Colas est un fort bon
Garçon,
Faites-en un mari
Chéri
Sans tant de préambule.
Prélude
issé

Air : Embarquez-vous, mesdames


Quelle est cette musique ?
doris
Vous ne l’ignorez pas,
C’est un concert rustique
Préparé par Colas,
Un bon amant
Ne fait pas autrement,
C’est par des jeux
Qu’il exprime ses feux.

Scène v

Issé, Doris, Colas

colas

Air : Ton humeur est, Catherine

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Biauté sauvage et mignarde
Ne guirirez-vous jamais.
La mordure Léoparde
Que m’avont fait vos attraits ?
Une si longue souffrance
Mérite un brin de retour
Car j’amenons une danse
Pour preuve de mon amour.
issé

Air : La belle meunière,


En recevant un vainqueur
Il va trop du nôtre,
colas
L’amour a raflé le cœur
De st’ila, de st’autre
De Diane et de Cypris
De Margoton, de Cloris
Mais s’il ne prend le vôtre
Il n’aura rien pris.

Air : Accorde ta musette


Amusons la fillette
Par queuque biau refrain,
Le son de la musette
Pourra la boute en train.
On danse.
colas

Air : Boutons-nous tretous en danse


Aimez, belle pastorale,
Suivez un tendre désir,
C’est l’amour qui vous appelle,
Le tout pour votre plaisir.
chœur
Aimez, etc.
colas
Car il faut bian jarnonbille
Qu’une jeune et belle fille
S’accroche à son jouvenciau ;
Comme on voit la veigne tendre
S’entrelacer et s’étendre
À l’entour d’un jeune ormiau.
chœur
Comme on voit, etc.
colas

Air : Jean Flutiau de Nantare


Jons baillé la migraine
En baillant ce cadiau,
Ce n’était pas la peine
Je devrais tatiguenne
Tirer mon cœur de ma poitreine
Et lui flanquer par le musiau.
Il sort avec le chœur.
doris

Air : Chacun à son tour, liron


Pouvez-vous être aussi sauvage !
issé
Tu sais que j’adore un vainqueur.
doris
Vous me cachiez son nom, je gage,
Pour amuser le spectateur :
Mais voici Céladon qui vous guette
Et vient pour
Vous faire sa cour,
Chacun à son tour
Liron, lirette,
Chacun à son tour.

Scène vi

Issé, Doris, Dorimon, Léandre

dorimon

Air : Rossignolet du vert bocage

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Informations sur cet air

Quelle injuste fierté vous guide,
Nymphe arrêtez,
Soulagez un amant timide
Par vos bontés.
issé

Air : De quoi vous plaignez-vous

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Informations sur cet air

De quoi vous plaignez vous ?
dorimon
airvide
Devinez ce que je veux dire,
Il est facile à concevoir ;
Tous les jours je cherche à vous voir
Et quand je vous vois, je soupire ;
Devinez ce que je veux dire.

Air : Ah, que le faubourg Saint-Jacques


Mais quel trouble ! Quel silence !
Vous aimez, le gros Colas !
issé
Quand je l’aimerais, je pense
Que je n’en rougirais pas.
dorimon
Vous l’aimez, Mademoiselle,
Cela me fait un grand tort,
Préférence trop cruelle
Qui fait l’arrêt de ma mort.
issé

Air : Non, non, non, vous ne m’aimez plus


Quelle erreur a pu vous séduire
En vain Colas pour moi soupire,
Non, non, non, je ne l’aime pas.

Air : Et non, non, non, je n’en veux pas davantage

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Informations sur cet air

Que ne puis-je me défendre
D’un trait plus doux à mon cœur,
Mais je crains de vous apprendre
À deviner mon vainqueur.
dorimon
Quel autre objet vous engage,
Belle bergère, achevez donc !
issé
Quoi ! Céladon,
Vous en faut-il davantage ?

Air : L’autre jour, dans un bocage

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Informations sur cet air

Votre âme est trop pénétrante
Laissez-moi vous fuir.
dorimon
Vous partez,
Arrêtez
Eh quoi nymphe trop charmante,
Je vous aime et vous me quittez !
Dissipez mon trouble extrême
issé
Tâchez de le dissiper vous-même.
dorimon
Répondez aux feux,
Souffrez les vœux
D’un amant langoureux,
Demeurez.
issé
Non je ne puis,
Je fuis l’amour quand je vous fuis,
À part.
Je parle pourtant sans emblème.
Ne me suivez pas ;
Je vais là-bas
Sous cet ormeau
Dont l’ombrage est si beau.

Scène vii

Léandre, Doris

léandre

Air : Petite Fanchon, veux-tu toujours rire

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Informations sur cet air

Ne crois pas me fuir aimable brunette,
Nous devons tous deux
Imiter leurs feux,
Mais point de fadeurs
Dans notre amourette
Unissons nos cœurs
Petite follette,
Le mien sans langueurs
Le tien sans rigueurs.
doris

Air : Si Margoton avait voulu

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Informations sur cet air

Vraiment, Monsieur, pour un manant
Vous aimez militairement
L’homme sans rien risquer
En amour peut s’embarquer,
Mais fillette en son choix
Doit regarder à deux fois.
léandre

Air : Il faut quand l’amour nous presse

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Informations sur cet air

Voyons par expérience
Si nous nous convenons bien,
Ayons recours, s’il n’en est rien,
À l’inconstance,
Et nous nous donnerons après la préférence.
doris

Air : Ah, mon mal ne vient que d’aimer

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Informations sur cet air

Vous parlez déjà me changer,
Ah ! je ne veux point m’engager.
léandre
Vous trouverez plus d’un berger
Qui jure le contraire
Mais sans en être moins léger
Il sera moins sincère.
doris
Menuet Italien
L’amour n’a de douces chaînes
Qu’en fixant tous nos désirs.
léandre
Aimer trop, cause nos peines,
Aimer peu, fait nos plaisirs .
Duo de l’opéra abrégé
léandre
Il faut n’aimer que follement,
Autrement l’amour nous ennuie.
doris
Pourquoi n’aimer que follement,
Jamais l’amour ne nous ennuie.
léandre et doris
L’amour ne nous paraît charmant
léandre
Qu’en changeant cent fois dans la vie.
doris
Qu’en aimant pour toute la vie.
léandre

Air : J’ai bien la plus simple femme


Voulez-vous que je vous donne
Une fête en ce moment ?
Qui vous prouve ma mignonne,
Qu’on doit aimer faiblement.
doris
Non, non, ce n’est pas la peine,
On peut s’en passer ici,
Comme de notre autre scène
Qui ressemble à celle-ci.
léandre

Air : De tous les capucins du monde

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Informations sur cet air

Nous quitterons-nous sans conclure ?
doris
Je veux bien risquer l’aventure,
Et vous reçois pour mon berger,
La cure sera bien moins belle
Pour vous de m’apprendre à changer,
Qu’à moi de vous rendre fidèle.
Elle sort.

Scène viii

Dorimon, Léandre

dorimon

Air : Que j’estime, mon cher voisin

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Informations sur cet air

La nymphe est sensible à mes vœux.
léandre
Sa sœur, en fait de même.
Cousin, elles vont toutes deux
D’une vitesse extrême.
dorimon

Air : Tes beaux yeux, ma Nicole

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Informations sur cet air

Dans ma bonne fortune
Je ne suis pas content,
Une crainte importune
Rend mon esprit flottant.
léandre
Parbleu je vous admire !
Vos vœux sont exaucés ;
Votre belle soupire.
dorimon
Non, ce n’est pas assez,

Air : Ce n’est point par effort qu’on aime

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Écouter (midi) Voir la partition Informations sur cet air

Tu vois la forêt de Dodone
Dont les arbres parlaient jadis.
léandre
Un pareil miracle m’étonne,
Qui diable leur avait appris ?
dorimon
\` A présent l’oracle s’y donne
Par trois devins bien érudits ;

Air : Quel plaisir de voir Claudine

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Informations sur cet air

Sur notre flamme amoureuse
Issé vient les consulter.
léandre
Une fille curieuse
Est facile à contenter.
dorimon

Air : O turluta tentaleri


Par l’oracle qu’ils vont rendre,
Je vais me voir éclairci
Du sort qu’Issé doit attendre.
léandre
O turlutene
Elle est folle et vous aussi
Turlutu tentaleri.

Air : Tu croyais, en aimant Colette

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Informations sur cet air

Pour un homme de votre étoffe
Le projet est extravagant,
Vous méritez la catastrophe
Du curieux impertinent.

Scène ix

Issé, Colas

colas

Air : Quand on a du vin de Champagne


Eh quoi ! vous en aimez un autre,
Qu’eu train, hélas !
Vous m’allez envoyer au peautre.
issé
Oui, cher Colas,
Mais je vous plains.
colas
La belle avance
Que la pitié,
Faut bien une autre récompense
À l’amitié.

Fin de l’air : Oh oh ! dit-il, c’est la raison


Parguenne, Issé, c’est la raison
Qu’on soulage un pauvre garçon.
issé
airopera
Quand on suit l’amoureuse loi,
On ne suit que le caprice,
La raison ou l’injustice
Y cèdent au je ne sais quoi ;
Quand on suit l’amoureuse loi,
On ne suit que le caprice.

Air : Il le mit tremper lui-même dans mon baquet


Je vous quitte pour affaire,
Jusques au revoir.
colas
Moi, je ne vous quitte guère
Que tard sur le soir.
issé
Mais je veux que l’on me laisse.
colas
Nenni par ma foi.
issé
Eh quoi ! verra-t-on sans cesse
Courir après moi ?

Scène x

Le Grand Prêtre

le grand prêtre

Air : Eh, ho ! ho ! ho


Ô vous qu’un pouvoir si beau,
Oh oh,
Fait prononcer en oracle,
Apprenez-nous du nouveau,
Oh oh,
Qui concerne le spectacle,
Aujourd’hui
Chacun à le suivre s’empresse,
Tout Paris pour lui s’intéresse,
Et ne parle que de lui.
Malgré l’ennui
Qu’on remporte de chez lui.
Chaconne d’Arlequin, dansée par les trois Oracles.

Scène xi

Le Grand Prêtre, Les Oracles

un acteur français

Air : J’avais promis à ma maîtresse


Je suis député de la Troupe
Qui joue au Faubourg Saint-Germain ;
Jusques ici dans son chemin,
Elle eut toujours le vent en poupe
Mais la perte de trois acteurs
A fourvoyé nos spectateurs.
le grand prêtre

Air : Pendus

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Informations sur cet air

Vous avez tant de débutants,
Taran taran taran tantan,
Et puis tant de pièces nouvelles
Qu’on trouve aussi bonnes que belles !
lacteurfrancais
L’acteur fait trébucher l’auteur,
Et l’auteur fait tomber l’acteur.

Air : De son lenla lenderirette


Comment souffrir la disette
D’acteurs et de beaux esprits ?
oracle
Que rien ne vous inquiète,
Vous habituerez Paris
À leurs écrits
Landerirette,
Comme à vos cris
Lenderiri.

Scène xii

Pantalon, les acteurs précédents

pantalon

Air : Un cordelier

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Informations sur cet air

Depuis un temps, Paris nous idolâtre,
Suit notre Théâtre
Et même applaudit
À tout ce qu’on y dit,
Quel changement ! serait-ce par caprice
Ou par la justice,
Qu’à la fin il rend
À notre zèle ardent
le grand prêtre

Air : Dans votre alcôve


Ni l’un, ni l’autre.
pantalon
Que vient donc voir le spectateur ?
le grand prêtre
Quelle inquiétude est la vôtre ?
pantalon
Est-ce la pièce, est-ce l’acteur ?
le grand prêtre
Ni l’un, ni l’autre.

Air : Ma fable est-elle obscure, lurelure


Dans un désert parut Phœnomene,
Pour l’admirer tout le monde y courut,
Tant qu’il brilla l’audience y fut pleine ;
Il s’éteignit, la foule disparut ;
Italiens, ma fable est-elle obscure,
Lure lure lure.
Le public vous l’expliquera
Lera, lera, lera.
pantalon

Air : la Serrure

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Informations sur cet air

Expliquez-vous mieux, je vous prie.
le grand prêtre
L’Oracle éclaircira ce point,
Il parle sans allégorie,
Mais il tire à brûle-pourpoint.
oracle

Air : Adieu panier, vendanges [sont faites]

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Informations sur cet air

Profitez bien de vos recettes
Pendant que vous prenez six francs,
Lorsque vous n’aurez plus d’enfants,
Adieu panier, vendanges sont faites.
pantalon

Air : Vous n’avez pas besoin qu’on vous console


Un tel Oracle et m’assomme et m’irrite,
Pour m’en venger adieu jusqu’au revoir.

Scène xiii

Issé, les acteurs précédents

issé
Du sort d’Issé je voudrais être instruite,
le grand prêtre
Dans un moment vous allez le savoir.
les trois oracles en canon., ensemble

Air : J’aurai une robe


Chante-là toi-même,bis
Car ma foi,bis
On ne l’aimebis
Qu’à cause de toi.bis
issé

Air : Trop d’amour, enfin, use un cœur fidèle


Vos Oracles ont trop de politesse.
le grand prêtre
Tout doit vous faire sa cour.
issé
Mais un autre point ici m’intéresse,
Sachons ce que me garde l’amour.
oracle
airopera
Issé de Dorimon doit être le partage,
Il est seigneur de ce village.
issé

Air : Je reviendrai, demain au soir

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Informations sur cet air

Que d’affreux malheurs je prévoi,
Quel oracle pour moi.bis
chœur, la suivant
Attendez donc on va chanter
Pour vous féliciter.bis

Scène xiv

Issé, L’Écho

Air : Et, allons donc, jouez violons


Amour, ou tendresse inhumaine,
Hélas ! ce n’était pas la peine
Que vous troublassiez mon repos...
Et j’aimerais bien mieux la haine...
Du seigneur, qui porte ma chaîne...
Qu’entends-je, sont-ce les échos...
Ils arriveraient à propos...
Car dans une plainte amoureuse...
Pareille rencontre est heureuse...
Soupirez donc et gémissez...
Fort bien, Écho, c’en est assez.

Air : Et, vive la jeunesse qui ne vit que d’amour


C’est en vain qu’on me tente,
Je suis l’humble servante
De ce beau seigneur,
Le berger qui m’enchante
Aura seul mon cœur.

Air : Et puis, quand ils sont revenus


Mais quel concert harmonieux
Vient troubler la paix de ces lieux ?
Je m’aperçois, plus je l’écoute,
Que c’est un sommeil... Oui sans doute.
airvide
Déjà dans Alcione,
On nous en a bercé,
Puis après on nous donne
Un sommeil dans Issé ;
Sera-t-il dit qu’à l’Opéra,
Toujours on dormira ?

Scène xv

Le Sommeil, Issé

le sommeil

Air : Que n’aimez vous

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Informations sur cet air

Faites dodo
Belle bergère,
Faites dodo,
Rien n’est si beau.
Surtout lorsque l’on dort sur la fougère ;
Cela vous guérira votre bobo.
Faites dodo
Belle bergère,
Faites dodo
Rien n’est si beau,
Le chœur répète Faites dodo.

Scène xvi

Colas, Issé endormie

colas
airopera
Parguenne, c’est Issé qui roupille en ces lieux.

Air : Ramonez ci, ramonez la

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Informations sur cet air

J’y venais brailler ma peine,
Mais retenons notre haleine,
Vous ruisseaux point de fracas,
Murmurez doux, coulez si bas
La la la
Qu’Issé ne vous entende pas.

Air : Jarnonbille, ta la ra la


Ah ! qualle est bian endormie,
Qu’eu dommage ce serait
Que de réveiller sa mie
Par un transport indiscret,
Jarnonbille
Tala rala
La belle fille
Que voilà !
issé

Air : J’ai rêvé, toute la nuit

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Informations sur cet air

J’ai rêvé, toute la nuit,
Que mon cœur était séduit
Par l’amour de ce seigneur
Mais, cher Céladon, n’ayez point de peur,
Du sommeil c’était l’effet,
On ne sait ce que l’on fait.
colas

Air : Je suis la fleur des garçons du village

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Informations sur cet air

Quons-je entendu vous refusez l’hommage
D’un biau Monsieur tout plein d’honneur
Pour parferer un barger de village
Eh fi, c’est n’avoir point de cœur.

Air : Partez pour le Potosi


Adieu donc tenez vous y,
Je pars pour le Potosi.
Et vous ne me varez plus
Pardre des soupirs pardus,
Adieu donc, etc.

Scène xvii

Leandre, Issé

léandre

Air : Une jeune Nonette

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Informations sur cet air

Céladon se tourmente
Extrêmement,
L’Oracle l’épouvante !
issé
Le pauvre enfant !
Où le trouverai-je ?
léandre
Ici près.
issé
Courrons vite après.
léandre
Oui, tournez par là,
Peste quelle innocente !
Comme elle y va.

Scène xviii

Leandre, Doris

léandre

Air : Je vous trouverai avec cette belle


Quoi Doris seule en ce bocage,
Pourrait-on demander pourquoi ?
doris
Pour rêver à l’humeur volage
D’un ingrat qui trahit ma foi,
Et ne laisse pas pour finir
Le moment de le prévenir,
Je voudrais savoir
Ce que de Thémire.
Vous pouviez vouloir,
À toujours lui rire
Et tirailler son mouchoir.
léandre

Air : Dans votre alcôve


C’est ma cousine,
Et je lui disais en riant,
Qu’une humeur jalouse et chagrine
N’est pas un ragoût attrayant,
C’est ma cousine.

Air : Point de façon, mon aimable brunette


Vous qu’un souci trop léger inquiète.
Que faisiez-vous avec le jeune Iphis ?
Certain souris,
Même un petit coup de votre houlette
Peuvent valoir
L’aventure du mouchoir.
doris

Air : Dans votre alcôve


C’est mon compère,
Et je lui disais tout de bon
Qu’un amant d’une humeur légère
Invite à lui faire faux bond,
C’est mon compère.
léandre

Air : Pierre Bagnolet

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Informations sur cet air

Nous nous entendons bien, ma belle,
Et tous deux nous ne valons rien.
Sans reproche et sans querelle,
Rompons un ennuyeux lien.
doris
Je le veux bien,
tous deux, ensemble
Je le veux bien,
Nargue d’une amour éternelle.
léandre
Voilà ton cœur.
doris
Voilà le tien.

Scène xix

Dorimon, Issé

dorimon

Air : Ah, petit à petit


Vous avez beau flatter
La douleur qui m’accable,
Pouvez-vous ne pas monter
À cette place honorable,
Je suis un misérable
Que vous aller quitter.
issé

Air : Joconde

Voir la partition
Informations sur cet air

Je vous ai dit cent fois que non,
Et vous devez m’en croire.
dorimon
Vous écouterez la raison,
La fortune et la gloire,
Pardonnez ce transport jaloux,
Il prouve ma tendresse.
issé
Oui, Céladon, mais pensez-vous,
Qu’à la fin il me blesse.
airopera
tous deux, ensemble
C’est moi qui vous aime
Le plus tendrement,

Air : Jean danse mieux que Pierre

Voir la partition
Informations sur cet air

Nous aimons bien tous deux.
issé
Oui, mais j’aime bien mieux.
dorimon
Jean aime mieux que Jeanne.
issé
Jeanne aime mieux que Jean.
dorimon

Air : Tarare ponpon

Voir la partition
Informations sur cet air

Vous m’abandonnerez ?
issé
Encor ! soupçon barbare,
Paraissez Dorimon,
Plus beau que Céladon,
Et qu’un habit vous pare
Tout couvert de galon,
Je vous dirai tarare
Ponpon.
Prélude

Air : Il n’est plus d’amant si fidèle


Mais quel tumulte, quels vacarmes ?
dorimon
Dorimon vous donne un cadeau ;
Pour mieux rendre hommage
À vos charmes.
Il eut ici fait venir son château
Mais il a cru faire un coup aussi beau,
Mettant ses manants sous les armes.
issé

Air : Talaleri ta la la lire


Fuyons, qui pourrait vous défendre
Des transports d’un seigneur jaloux ?
dorimon
Il n’est que façon de s’y prendre.
Pour l’attendrir.
issé
Y pensez-vous ?
dorimon, à part
Contentons-nous de cette preuve,
Car Apollon,
Est un peu long
Dans son épreuve.
dorimon

Air : Morguenne de vous

Voir la partition
Informations sur cet air

Calmez cet effroi.
issé
Ôte-m’en la cause ?
dorimon
Dorimon et moi
C’est la même chose.
issé
Morguene de vous.
La belle
Nouvelle,
J’aurai pour époux
Le plus grand des fous.
dorimon

Air : Écoutez ma chanson, forgeron de Cythère


Je n’aurai point l’humeur
Défiante et jalouse,
Car je suis sûr du cœur
De ma future épouse.
issé
Où l’amant a réussi
Souvent l’époux se blouse.
dorimon
Pour dissiper ce souci,
Que l’on danse ici.
On danse.
Fin

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