La Nouvelle Bastienne

Auteurs : Anseaume (Louis)
Vadé (Jean-Joseph)
Parodie de : Le Devin du village de Rousseau et Rousseau
Date: 17 septembre 1754
Représentation : 17 septembre 1754 Foire Saint-Laurent - Opéra-Comique
Source : Paris, Duchesne, 1755
Louis Anseaume et Jean-Joseph Vadé

La Nouvelle Bastienne


Opéra-comique en un acte, suivi du divertissement de la Fontaine de Jouvence
Représenté pour la première fois sur le Théâtre de l’Opéra Comique
le 17 septembre 1754
Oeuvres complètes de M. Vadé, nouvelle édition, t.2, La Haye, Pierre Gosse, 1785

Acteurs


Bastien
Bastienne
Monsieur Barbarin, seigneur du lieu
Frontin, valet de M. Barbarin
La scène est dans une campagne.

La Nouvelle Bastienne


Scène i

Barbarin seul

barbarin

Air : La beauté sauvage

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Informations sur cet air

Il n’est rien qui tienne
À l’attrait du bien
Et pour moi, Bastienne
Quittera Bastien.
Je voudrais voir
Qu’à mon pouvoir
Il fût rebelle.
Un tel maraud
Serait bientôt
Loin de ces lieux
Et pour lors la belle
M’en aimerait mieux.

Air : Comme je l’étrillerais


Pour épier cette fille,
Frontin n’a rien négligé.
Je l’attends... et l’enragé
Ne vient point... ah ! je pétille.
Morbleu, si je le tenais,
Comme je l’étrille, je l’étrille,
Morbleu, si je le tenais,
Comme je l’étrillerais !

Scène ii

Monsieur Barbarin, Frontin

barbarin

Air : Prévôt des marchands

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Informations sur cet air

Arrive donc, coquin.
frontin
Monsieur,
Vous me faites beaucoup d’honneur.
barbarin
Réponds, maraud, que dit Bastienne ?
frontin
Elle dit qu’elle aime Bastien.
barbarin
Que fait-elle ?
frontin
Rien qui convienne
À votre amour.
barbarin
Mais encor ?
frontin
Rien.
barbarin

Air : Monsieur l’abbé où allez-vous

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Informations sur cet air

Te plaît-il de t’expliquer ?
frontin
Mais
Cela veut dire en bon français,
Que votre rival goûte...
barbarin
Eh bien ?
frontin
Par ce seul mot, sans doute,
Vous m’entendez bien.
barbarin

Air : Eh ! qu’est-c’que ça m’fait à moi


Hélas ! ce récit affreux
Augmente encor mon martyre.
Ainsi donc, ils sont heureux,
Et tu m’oses ici le dire ?
frontin
Mais, est-ce ma faute à moi ?
barbarin
Crains la fureur qui m’inspire.
frontin
Mais, est-ce ma faute à moi ?
barbarin

Air : Mon petit doigt me l’a dit


Je ne sais à qui m’en prendre.
Si je ne dois rien attendre
En agissant par douceur,
Bientôt la force ou l’adresse.
frontin
La contrainte à la tendresse
A toujours porté malheur.
barbarin

Air : L’occasion fait le larron


Va, j’ai donné les ordres nécessaires
Pour m’assurer de Bastien.
frontin
Les voici.
Leur union dérange vos affaires
Car...
barbarin
Viens, écoutons-les d’ici.
Ils se cachent pour les entendre.

Scène iii

Bastien, Bastienne

bastienne

Air : Ma mi’ Babichon


Tu m’aimes donc bien ?
bastien
Dans l’monde il n’est rien
Qui r’ssemble à ta r’ssemblance.
M’aimes-tu bien toi ?
bastienne
Oui, Bastien.
bastien
J’te crois.
Car tu me l’as dit d’avance.
Dam’ plus ça s’fait voir,
Plus on l’veut savoir.
Quand on feint qu’on l’ignore,
C’est qu’on est charmé,
Étant bien aimé,
De s’l’entendr’ dire encore.
bastienne

Air : Ah ! c’est une merveille


Tu n’es pas comme ces monsieux
Qui se disent bien amoureux.
Leurs soupirs, leurs désirs, leurs feux,
Ah ! c’n’est qu’une peinture.
Mais les tiens,
Et les miens,
Voilà la nature.
bastien

Même air


N’as-tu pas vu passer parfois
De belles dames dans nos bois ?
Alles avont de r’luisants minois.
Ah ! c’n’est qu’une peinture.
Mais tes traits,
Toujours vrais,
Voilà la nature.
bastienne

Air : Non, vous ne m’aimez pas


Je vois lorsque j’te r’garde,
Que tu me r’gard’ tendrement.
bastien
Et parguenne, j’n’ai garde
D’te r’garder autrement.
bastienne
Le soir, quoiqu’il fass’ sombre,
Mon cœur te voit venir.
bastien
Quand je n’verrais que ton ombre,
Ca m’f’rait toujours plaisir.

Même air


Lorsque j’m’en vais, ma petite,
Je n’pense qu’à r’venir.
bastienne
Et moi, lorsque tu m’quittes,
Je n’pens’ qu’à te retenir.
L’amour cause la gêne
Qui nous fait tant souffrir.
Mais quoiqu’ça fass’ de la peine,
Ça fait toujours plaisir.
airnote, Le ruisseau qui dans la plaine
Tant qu’on verra la rivière
À tout l’monde fournir d’l’iau,
Ton minois qui sait me plaire,
À mes yeux paraîtra biau.
Souvent dans l’ménage on s’boude
Après deux mois d’amiquié ;
On se r’pousse avecque l’coude,
On n’s’aime plus qu’à moiquié.
Mais il n’en est pas d’même
De c’qu’est d’en cas d’nos amours.
[bis]
Mon Bastien, tout dit que j’t’aime,
Et qu’tu m’aimeras toujours.
bastien

Air : Manon Girou


Si s’l’on l’goût de ta magnière,
Je te paraît genti,
Moi, j’te regarde ma bergère,
Comme la parl’ d’ici.
bastienne
Ailleurs, comm’ dans not’ village,
Cornette ou chapiau,
L’objet qu’on aim’ davantage
Nous paraît le plus biau.
bastien

Air : Ne v’là-t’il pas que j’aime


J’nous unirons avec plaisir.
bastienne, soupirant
Oh ! oui, foi d’honnêt’ fille.
bastien
Mais t’nez, voyez rien qu’un soupir,
Ne v’là-t’il pas que j’grille.
airnote, Quand un tendron vient en ces lieux
Donn’-moi ta main.
bastienne
Prends, puisqu’tu l’veux.
bastien
J’suis ravi quand j’la baise.
bastienne
Tiens Bastien, bais’-les tout’ les deux.
Drès que ça t’fait bien aise.
Je sens...
bastien
Je sens aussi
Qu’ça m’tient ici.
bastienne
Moi, ça m’tient là,
Là, là.
barbarin, se montrant
Oh, oh, ah, ah, ah, ah,
Je suis charmé de voir cela.
bastienne, emmenant Bastien
Viens ça.
Ils sortent.

Scène iv

Monsieur Barbarin, Frontin

barbarin

Air : Non, je ne ferai pas [ce qu’on veut que je fasse]

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Informations sur cet air

Conçois-tu le chagrin qu’ils me jettent dans l’âme ?
Vainement ce butor croit l’avoir pour sa femme.
En entrant dans ce bois, Bastien doit être pris.
Suis leurs pas.
frontin
Mais, Monsieur...
barbarin
Fais ce que je te dis.

Scène v

Monsieur Barbarin seul

barbarin
air, d’ Épicure
Sur moi, la fortune sans cesse
A versé bienfait sur bienfait.
Que servent le rang, la richesse,
Quand le cœur n’est point satisfait ?
Sans porter aux rois nulle envie,
Mais que d’instants où, dans la vie,
Les rois voudraient être bergers !

Air : Prévôt des Marchands

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Informations sur cet air

Près de Bastien, je suis un roi,
Son bonheur l’emporte sur moi ;
C’est dans le cœur qu’il prend sa source.
Je voudrais bien lui ressembler.
Faut-il que ma ressource
Consiste, hélas ! à le troubler.

Scène vi

Monsieur Barbarin, Bastienne

bastienne, pleurant
airnote, J’ai perdu mon ami
Mon Bastien va périr,
À mes yeux on vient de le saisir.
Ils le feront mourir,
Mon Bastien va périr !
Je n’puis le s’courir
Je n’sais que d’venir.
airnote, Hélas ! tu t’en vas
Aga,
Ces gens-là,
Faut qu’ils aient l’cœur plus dur cent mill’fois qu’un rocher.
Mes pleurs,
Mes douleurs,
Rien n’a pu les toucher.
Apercevant Monsieur Barbarin.
Monsieur,
Que vot’ bon cœur
Pour nous s’intéresse.
Sauvez,
Vous l’pouvez,
L’objet de ma tendresse.
Aga, etc.
Dans ce malheur extrême,
Vous s’rez la bonté même,
Si vous nous protégez.
Auprès de sa Bastienne,
Faites que Bastien revienne.
J’vous s’rons bien obligés.
Aga, etc.
barbarin, à part

Air : Prévôt des marchands

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Informations sur cet air

Bon ! mon projet a réussi.
Haut.
Faut-il se chagriner ainsi ?
Reprenez vos sens, ma poulette.
bastienne
Mon cher Monsieur, ça n’se peut pas.
Après la perte que j’ai faite,
Je n’désir’ plus que le trépas.
barbarin, à part

Air : Je ferai mon devoir

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Informations sur cet air

Flattons un moment sa douleur.
Haut.
Je plains votre malheur.bis
bastienne
J’ai bien sujet de m’affliger,
Vous en allez juger.

Air : Dans ma cabane obscure


J’passions dans cette av’nue,
Causant de nos amours ;
Quatre homm’ à notre vue,
S’présentent comm’ des ours.
Avec un’ main sournoise,
L’un d’eux pousse Bastien ;
C’était pour chercher noise,
Car Bastien n’l’y f’sait rien.

Même air


Moi qui n’aim’ point l’tapage,
Je dis à ce mutin :
Monsieur, j’somm’ du village,
Passez votre chemin.
Sans m’répondre, il attire
De son côté Bastien.
C’pendant, j’puis bien vous dire
Que Bastien n’l’y f’sait rien.
barbarin

Air : Ah ! mon mal ne vient que d’aimer

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Informations sur cet air

Perdre un amant, c’est presque rien.
bastienne
Mais c’t’amant faisait tout mon bien.
barbarin
Pour soulager votre tourment,
Il en faut faire un autre.
bastienne
Moi, changer ? nenni-dà, vraiment
J’somm’ trop content’ du nôtre !
barbarin

Air : Oh, oh, oh, oh, ah, ah, ah, ah


Un grand seigneur t’adore.
bastienne
Oh, oh, oh, oh, ah, ah, ah, ah.
barbarin
Ce n’est pas tout encore.
bastienne
Que veut-il avec ça ?
barbarin
Que tu l’aimes bien.
bastienne
Qu’il n’espère rien.
Je n’puis aimer qu’Bastien.
barbarin

Air : Ah ! si j’avais connu Monsieur de Catinat

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Informations sur cet air

Cesse pour ce garçon des regrets superflus.
Le sort en est jeté, tu ne le verras plus.
C’est par mon ordre enfin qu’il se voit resserré,
Et plus tu l’aimeras, plus je l’y retiendrai.
bastienne

Air : J’ai perdu mon oiseau


Et qu’en voulez-vous faire ?
Pourquoi ce traitement ?
Il ne s’attendait guère
À ça le pauvre enfant.
Rendez-le, Monsieur, rendez-moi mon amant.
barbarin

Air : Cap de Bonne-Espérance


De ce rustre, ma charmante,
Crois-moi, perds le souvenir ;
La fortune te présente
Le plus riant avenir.
J’ai de grands biens, et je t’aime.
Si de cet amour extrême,
Tu veux m’accorder le prix,
Tous mes biens te sont acquis.
bastienne
airnote, Quand je le vois, je perds la voix
Ne v’là-t’il pas
D’biaux appâts ?
Je n’veux point de vos richesses
Traîtresses.
Sans avoir d’rente,
Je vis contente.
Quand on sait tourner un fuseau,
Que l’on fait soigner un troupeau,
On peut fort bien
N’manquer de rien.
barbarin

Air : À la ville on se laisse donc prendre


De ta beauté songe à faire usage,
Tu serais bien sotte, en vérité,
Pouvant briller au plus haut étage,
De rester dans ton obscurité.
bastienne
Votre avis, Monsieur, s’rait bon à suivre
Pour qui n’pourrait vivre
Sans un gros r’venu.
Mais on dit comm’ ça dans not’ village
Qu’il est bien plus sage
D’garder sa vertu.
barbarin

Même air


De cette vertu, que veux-tu faire ?
C’est un nom frivole et sans effet.
Crois-moi, laisse-là cette chimère
Et suis sans rien craindre mon projet.
On brave bientôt la médisance
Quand vers l’opulence
On est parvenu.
bastienne
Ca s’peut, mais on dit dans not’ village
Qu’il est bien plus sage
D’garder sa vertu.
barbarin

Même air


Mes promesses ne sont point légères,
Vois-tu cette bourse pleine d’or ?
Pourvu qu’à Bastien tu me préfères,
Je te la donne, et bien d’autre encor ;
De mon amour c’est un faible gage,
Prends...
À part.
Qu’elle est sauvage !
Haut.
Oh ! tu la prendras !
bastienne, fuyant
Nenni-dà, Monsieur, je somm’ trop sage,
Je n’voulons point d’gage
Quand l’marché n’plaît pas.
barbarin
airnote, Les niais de Sologne
Esprit farouche,
Rien ne te touche.
Quoi ! tes mépris
De ma tendresse sont le prix !
De tant d’audace
Mon cœur se lasse.
Pour me venger,
Je ne dois plus rien négliger.
bastienne
Hélas ! Que faire ?
barbarin
Dans ma colère,
Je vais bientôt
Punir ce Bastien comme il faut.
Oui, ton refus à mon rival
Sera fatal.
bastienne, l’appelant
Monsieur, Monsieur !
barbarin, revenant
Es-tu d’accord ?...
bastienne, désespérée
Bastien est mort.
Je n’puis du tout
Parer le coup
Qui le menace.
barbarin
Il tient à toi.
bastienne
Ce n’est pas d’moi
ensemble, ensemble
deuxcol,
bastienne
C’est de vous qu’il doit attendre la grâce,
Puisque je l’aime
Faites vous-même,
Un noble effort
Pour adoucir son triste sort.
Calmez nos peines,
Brisez ses chaînes.
Quoi ! pour Bastien
Bastienne n’obtiendra donc rien ? \barbarin
C’est de toi qu’il doit attendre la grâce,
Puisque tu l’aime
Prends sur toi-même,
Fais un effort
D’un mot tu peux changer son sort.
Calme ses peines,
Brise ses chaînes.
Quoi ! pour Bastien
Bastienne ne fera donc rien ?
barbarin
Sois moins rebelle,
Faut-il, cruelle,
Que je te presse,
Que je m’abaisse
À tes genoux,
Pour t’inspirer des sentiments plus doux ?
bastienne
Qu’exigez-vous ?
barbarin
Le seul bien dont je suis jaloux,
Le don d’un cœur
Dont mon bonheur
En ce moment
Dépend.
bastienne
Je le voudrais...
barbarin
Eh bien ?...
bastienne
Mais hélas ! je n’saurais.
barbarin
Esprit farouche, etc.

Scène vii

Bastienne seule

bastienne

Air : Fidèle sans moi, mon cher Bastien


Tredam’, il semble à ces gros monsieux,
Dans leurs feux,
Que tout doit ramper d’vant eux.
Parc’qu’ils sont bien riches,
Et qu’ils n’sont pas chiches,
Qu’ils n’ont qu’à s’fair’ voir
Pour nous émouvoir.
Bien folle
Qui s’fierait à leur parole.
Moi, quitter comm’ ça
Ce pauvre Bastien, qui toujours m’aima !
Oui-dà !
Mon âme
À son nom seul s’enflamme
S’il n’a pas l’adresse
D’vanter sa tendresse.
Le feu de ses yeux
M’l’a fait sentir bien mieux.
Tredam’, il semble à ces gros monsieux,
Dans leurs feux,
Que tout doit ramper d’vant eux.
Parc’qu’ils sont bien riches,
Et qu’ils n’sont pas chiches,
Qu’ils n’ont qu’à s’fair’ voir
Pour nous émouvoir.

Scène viii

Bastienne, Frontin

frontin
airnote, Le tout par nature
À la fin, ma belle enfant,
Mon maître est-il triomphant ?
bastienne
Bien loin d’ça, j’ai pour c’méchant
Du mépris, je vous jure,
Et pour Bastien plus d’penchant
Le tout par nature.

Air : J’veux être un chien


Quans j’avons engagé not’foi
N’y point manquer c’est not’ loi.
frontin
Aisément cela se peut croire.
Mais on brise de pareils nœuds
Quand on trouve à les placer mieux,
Et puis de mieux en mieux.
Un seigneur curieux
Finit par illustrer votre histoire.
bastienne

Air : Mais comment, ses yeux sont humides


À tout ça je n’puis rien comprendre.
frontin
Oh ! je vais vous le faire entendre.
À paris, plus d’une Goton
Qui n’emporta de son village
Qu’un beau minois pour tout bagage,
En moins d’un an se fait un nom,
Prend un hôtel, des gens, un ton ;
Ses grands airs, ses mines, ses grâces
Se répètent dans trente glaces.
Goton qui, pour un beau corset,
Eût laissé briser son lacet,
À présent joue à la princesse.
Enfin, celles de son espèce,
Que bornait un met très frugal
Mangeraient le trésor royal.
bastienne

Air : À table, je suis Grégoire


Oh ! Moi, sans faire la fière,
Je sais m’conduir’ Dieu merci.
Si chacun a sa manière
D’aimer, j’ons la nôtre aussi.
Sur l’herbe, dans l’innocence,
Du pain sec nous est plus cher
Qu’un r’pas plein d’magnificence
Que le repentir rend amer.

Scène ix

Bastienne, Frontin, Bastien conduit par une troupe de Paysans

Air : Ah ! Maman, que je l’échappe belle


Ah Bastienne ! que je l’achappons belle,
Bais’-moi, mes amours,
M’aimes-tu toujours ?
bastienne
Oui, j’suis fidèle.
bastien
Ah Bastienne ! que je l’échappons belle !
bastienne
Cont’-moi tout ça.
bastien
Oui, tiens, j’m’en vais commencer par là.
Ces bergers qui voyont qu’on m’emmène,
D’monsieur Barbarin
Rendent soudain
L’attente vaine.
Craignant tout, il a cédé sans peine ;
Mon parrain l’Bailli
L’y a fait entendr’raison aussi.
Ah Bastienne ! que je l’échappons belle !
Malgré les envieux,
J’serons heureux.
bastienne
La bonn’ nouvelle !
bastien
Puisque mon parrain de tout ça se mêle,
J’serons tôt mariés :
D’la noce, ils sont déjà priés.
bastienne

Air : Ah ! mon mal ne vient que d’aimer

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Informations sur cet air

Tiens, tout c’biau monde a l’cœur si bon,
Qu’ils m’plaignaient dans mon affliction.
Il faut les r’mercier.
bastien
T’as raison.
bastienne
Mais il faut d’la belle parole.
bastien
Au lieu d’ça, chante c’te chanson
Qu’a fait not’ Maître d’école.
Ronde

Air : Hé, Madame ! Qu’attendez-vous, Madame


Ne quittons jamais nos hameaux,
L’amour se plaît sous nos ormeaux :
Ne quittons jamais nos hameaux,
Les plaisirs y sont toujours nouveaux.
Laissons, laissons aux grands de la ville
L’art de n’en pas trouver entre mille.
Le vrai bien nous suit
Autant qu’il les fuit :
Chez eux on éblouit ;
Mais ici l’on jouit.
Ne quittons jamaisetc.
Une Dame
Qui s’enflamme ;
Pour mieux plaire
Doit le taire.
Mais en aimant nous le disons,
C’est en le disant que nous plaisons.
Ne quittons jamais etc.
Parmi nous on voit l’amour sourire,
Tristement à la ville on soupire.
Nos Bergers heureux,
Toujours amoureux,
Au sein de l’enjouement
Puisent le sentiment.
Ne quittons jamais nos hameaux etc.
La Bergère
Est sincère ;
Sans caprice,
Sans malice,
Elle dit un oui de bon cœur.
Ne quittons jamais nos hameaux etc.
bastien

Air : Ca n’durera pas toujours


Enfin not’ chagrin cesse,
Et j’allons être époux.
bastienne, au public
Messieurs, quoiqu’ça nous presse,
Et que rien n’soit si doux,
J’vous quittons malgré nous. \indicreprmus quatre fois
Fin

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