La Maison nette, Opéra Comique ou Parodie de l'opéra des Indes galantes

Authors: Bertin du Rocheret (Philippe-Valentin)
Parody of: Les Indes galantes de Fuzelier et Rameau
Date: 1735 1st
Performance: 1735 1st Théâtre d’Étiolles
Source: ms. Œuvres mêlées tant bonnes que mauvaises, t. II
Notes:
Découvert par Dominique Quéro. Incertitude pour le lieux de représentation.
Anonyme

La Maison nette, Opéra-comique


Parodie de l’opéra des Indes galantes



Ms

Acteurs


Émilie, cabaretière à chou
Marotte, nièce d’Émilie
La marche, sergent au régiment de Champagne
Le commissaire du quartier
Son clerc
Nicolas Tuyau, compère d’Émilie
Troupe de jeunes garçons
Troupe de jeunes filles
Quatre grenadiers du régiment de Champagne
Un tambour

La Maison nette, Opéra-comique

La scène est dans un cabaret où pend un chou pour enseigne.

Scène i

[émilie, jeunes gens]

Émilie, cabaretière à chou, ouvre la scène avec une troupe de jeunes gens de l’un et l’autre sexe, chantant et dansant autour d’une table dérangée, garnie d’une nappe sale et mouillée de vin, chargée de quelques assiettes et de pots et bouteilles, les uns pleins, les autres renversés, avec des débris de verres et de flacons cassés et des restes d’une collation. Elle chante d’un air échauffé et en désordre :
Où sont-ils ? Les voici !
la troupe
Nous voici !
ensemble, ensemble
Les Enfants-sans-Souci
Que le plaisir règne ici
Qu’Amour y règne aussi.
Que fine chère et bon vin
Fassent notre destin !
Prend un verre d’une main,
les garçons
Donne l’autre à Catin !
les filles
Donne l’autre à Colin !
Que ce nectar précieux
Inonde ces beaux lieux,
Que l’Amour de nouveaux feux
les garçons
Brille dans vos beaux yeux.
les filles
Brille dans tous les yeux.


Eh, où sont-ils ? Les voici.
Les Enfants-sans-Souci.
Cette bacchanale est interrompue par le bruit d’un tambour. La marche, sergent du Régiment de Champagne, accompagné de quatre grenadiers fait battre la caisse pour enrôler les soldats, tandis que ses happe-chair entourent et se mêlent avec les jeunes garçons, leur mettent de l’argent dans leurs poches et font divers lazzis pour faire entendre qu’ils les engagent. Plusieurs s’en défendent et témoignent le chagrin qu’ils ont d’être interrompus par une compagnie si désagréable dont ils cherchent à s’échapper, mais inutilement, un des grenadiers s’étant emparé de la porte, d’où il les repousse.

Scène ii

émilie, marotte, toute la troupe des jeunes gens, la marche et ses grenadiers

la marche, ôtant son chapeau
De par le Roi,
Mon capitaine et moi,
Surnommé le sergent La Marche,
Né par hasard au pont de l’Arche
À son de tambour, nous faisons
Savoir à tous les bons garçons
Que, qui voudra faire campagne
Dans le régiment de Champagne
Aura tout bon consentement
Suivant les vs du Régiment.


On les prendra de toute taille
Demi-géant, trapu, ragot,
Efflanqué, poupin ou magot.
Tout passera vaille que vaille :
Fût-il bâti comme un fagot
Et monté comme un escargot.
On prendra jusqu’à la racaille,
Pourvu qu’à l’approche d’un brot
Il ne soit honteux ni manchot.


De plus, on donnera la maille
À tous les honnêtes courtiers,
Embaucheurs et cabaretiers,
Que nous feront faire trouvaille
De tous états, de tous métiers,
Rustes, courtauds, clercs, maltôtiers
Gens de taverne et de ripaille
Tout fils bien ou mal élevé,
Vagabond, coureur de pavé
Qui ne cherche que la gogaille.


Par ainsi, tout enfant gâté
Fumeur, amateur de godaille
Dont la bonté, sobriété,
Bonne ou mauvaise volonté
Ne vaut pas une huitre à l’écaille.
Tout fol à cerveau démonté,
Tout fainéant qui se débraille,
Brelande, boit, jure et chamaille
Sera chez nous en sureté
Et jusques à la valetaille
Aucun ne sera rebuté.


Quant à l’égard de la médaille
Qu’on promet pour l’engagement,
On la montrera seulement
De loin, à toute la canaille ;
Mais chacun aura pour sa part
De l’eau, du pain et de la paille
Quelque fois de la soupe au lard
Et la prison jusqu’au départ.
la marche, ayant retapé son feutre sur ses yeux, chante

Air : Gueux


Au régiment de Champagne
Prenez parti, prenez parti,
Et pour faire la campagne
Soyez nanti, soyez nanti,
D’une grivoise avec vous
Vive les fous !
Il se met en devoir d’amener les jeunes hommes de force ou de bonne volonté.
émilie, en l’arrêtant
On ne sort point d’ici comme de l’Opéra.
Il faut savoir avant...
la marche
Quoi ?
émilie
Qui me payera !
la marche
Je ne sais point masquer ma marche.
Vous me connaissez bien ?
émilie
Oui, monsieur de La Marche.
Vous êtes, je le sais, un honnête garçon.
la marche
Et vous une bonne diablesse
À qui je veux rendre raison
De mes petits tours de souplesse.
Je ne veux qu’amour et simplesse,
Moi. Mais mon capitaine a besoin de soldats.
Or, pour en raccrocher, j’ai quelques vieux ducats...
Vous m’entendez, la belle hôtesse
Et je vais commencer par payer le fracas
Qu’a fait chez vous toute cette jeunesse.
émilie
Qu’on me paie, il m’importe peu
Quand je peux retirer mon épingle du jeu.
la marche, lui donnant de l’argent
Tenez, la belle, êtes-vous satisfaite ?
émilie, en le remerciant
Très satisfaite.
la marche, d’un air brusque à ses soldats
Allons, songeons à la retraite !
premier jeune homme

Air : Je ne saurais

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Eh ! Je ne saurais
Je suis encor trop débile
J’en mourrais.
les grenadiers, d’un air niais et moqueur

Air : Jean Gille

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Jean Gille, Jean Gille, Jean Gille, Jean Jean,
Gille, joli Jean, joli Jean, Jean Gille
Gille, joli Jean, joli Jean, Jean Jean.
la marche, sur l’air de la reprise
Ce joli Jean-là m’échauffe la bile,
Ce Jean Gille-là m’échauffe le sang.

Marche !


premier jeune homme, en pleurant

Vous me tuerez plutôt dessus la place.


la marche

Marche, te dis-je, ou le cachot !


premier jeune homme, chante tristement

Air : Non, je ne ferai pas ce qu’on veut que je fasse

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Non, je ne ferai pas ce qu’on veut que je fasse
Dussè-je souffrir ce dont on me menace.
deuxième jeune homme, achève l’air
Tout est payé. Voilà, Dieu me damne, un bon drille.
troisième jeune homme, sottement
Oh, pour moi, j’ai de quoi payer !
quatrième jeune homme, sottement
Moi, je suis enfant de famille.
la marche, à tous deux brusquement
Et moi je n’en ai point.
cinquième jeune homme, d’un air à demi rassuré
Mon père est marguillier.
sixième jeune homme, d’un air de confiance
Je suis clerc de notaire et bientôt bachelier.
la marche, à tous deux impatiemment
Bon, vous n’en porterez que mieux la souquenille.
septième jeune homme, d’un air fat
Il chante en parodiant la musique de l’opéra \og Seigneur, je sors du sang d’un roi\fg , scène VII, entrée III.
Monsieur, je suis arquebusier.
la marche, d’un ton moqueur et dédaigneux
Et doncques, tu connais la poudre
Maître galefretier.
huitième jeune homme, prenant un verre de vin
À s’enrôler puisqu’il faut se résoudre
Buvons au moins le vin de l’étrier.
Il chante.

Air : Buvons, chers amis, buvons, le temps qui suit nous y convie


Quand il faut aller à la gloire
Adieu le bon vin, les amours.
Dépêchons-nous, dépêchons-nous de boire.
Dépêchons-nous, dépêchons-nous de boire.
On ne boit pas toujours.
les jeunes gens de bonne volonté, répètent
Quand il faut aller à la gloire,
Adieu le bon vin, nos amours
Dépêchons-nous, dépêchons-nous de boire.
Dépêchons-nous, dépêchons-nous de boire.
On ne boit pas toujours.
la marche, chante sur le même air et est soutenu par les grenadiers qui font chorus avec lui pendant que les jeunes gens de bonne volonté boivent et trinquent ensemble
Quand il faut aller à la guerre
Adieu le bon vin, les amours
Dépêchons-nous, dépêchez-vous de faire,
Dépêchez-vous, dépêchons-nous de faire
Notre route de huit jours.
\lesjeunesgensdemauvaisevolonte[ chantent en partie sur la reprise de l’air de \lesjeunesgensdemauvaisevolonte[ chantent en partie sur la reprise de l’air de \emph Charmante Gabrielle]]
Cruelle départie
Malheureux jour,
Que ne suis-je sans vie
Ou sans amour !
tous les garçons

Air : Charmante Gabrielle

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Je pars pour l’Italie !
Le mauvais tour
Qu’on fait à ma Sylvie,
À mon amour.
Ils continuent tous ensemble en s’adressant à La Marche.

Air : Madame Hanrou

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Où nous menez-vous ?
Nous deviendrons fous
Monsieur de La Marche.
la marche, en continuant le même air
Je vous mène aux coups.
Si vous n’en mourez, vous en reviendrez tous.
les filles, recommencent l’air
Où les menez-vous ?
Que deviendrons-nous
Monsieur de La Marche ?
toute la jeunesse
les garçons
Où nous menez-vous ?
les filles
Où les menez-vous ?
les garçons
Nous deviendrons fous
les filles
Que deviendrons-nous
Monsieur de La Marche ?
la marche et ses grenadiers
la marche
Je vous mène aux coups
les grenadiers
Il les mène aux coups
S’ils n’en meurent pas, vous les reverrez tous.
toute la jeunesse
Nous craignons les coups
les garçons
Qui vont nous priver des plaisirs les plus doux.
les filles
Qui vont enlever nos amants, nos époux.
la soldatesque
Aux garçons.
Si vous n’en mourez vous en reviendrez tous.
Aux filles.
S’ils n’en meurent pas vous les reverrez tous.
ensemble, ensemble
Tous forment un concert lamentable, chacun répétant respectivement les vers qui leur conviennent, soit garçons, soit filles, soit soldats, les uns envers les autres comme ci-dessus mais ils sont interrompus par La Marche sur le même air.
la marche
Trêve de chansons
Point tant de façons
Marche, marche, marche.
Les grenadiers, commençant à appuyer la chanson de leur sergent, allaient ainsi recommencer le tintamarre, mais ils sont interrompus encore une fois par l’arrivée du Commissaire qui est en robe, accompagné de son Clerc qui a un écritoire pendu à sa boutonnière, un registre sous son bras, une grande feuille de papier marqué à la main et une longue plume fichée dans ses cheveux.

Scène iii

le commissaire et son clerc qui entrent brusquement et sont échauffés, émilie, marotte et tous les jeunes gens des deux sexes, la marche et ses grenadiers, le tambour qui augmente le bruit en roulant sa caisse pendant le concert

le commissaire, en chantant avec de grandes agitations et (...)
Quel effroyable bruit ! quels feux chancelants Jupiter aux mortels déclare-t-il la guerre
Quel effroyable bruit ! quels cris ! quels hurlements !
A l’amende... en prison... à la Salpêtrière...
Ah ! malheureuse tavernière,
Vous retirez des garnements
Brouille... avide greffier et griffonne bien visé
Charge fort le procès verbal.
Dans deux heures d’ici, que chacun ait son gîte,
Ces schnapans dans nos fours, le reste à l’hôpital. bis
marotte, chante

Air : De nécessité nécessitante


De nécessité nécessitante
Il faut nous sauver, ma bonne tante.
À l’air renfrogné du commissaire
On voit assez qu’il est en colère.
émilie

Air : Gendarmes


Pourquoi vous en prendre à moi ?
la marche, reprend le même air
Ne vous en prenez qu’à moi
Mon drôle, mon drôle,
Ne vous en prenez qu’à moi,
Ce sont des gens que j’enrôle
Ils ont bu l’argent du Roi
Ne vous en prenez qu’à moi,
Mon drôle, mon drôle
Ne vous en prenez qu’à moi.
émilie, en même temps et sur le même air
Pourquoi vous en prendre à moi ?
la marche
Remettez-vous, notre ami commissaire,
Reprenez un air plus serein.
Vous n’en faites que mieux votre petite affaire
Quand la nôtre va bien son train.
Adieu, monsieur le commissaire,
Votre serviteur et compère.
Il sort avec ses grenadiers, son tambour et emmène les jeunes hommes.

Scène iv

le commissaire, son clerc, émilie, marotte et ses compagnes

le commissaire, aux filles, chante

Air : Voulez-vous savoir qui des deux tourne, de la terre ou des cieux


De vous, l’on ne fait pas grand cas
Dans le prologue des Incas.
On vous laisse-là pour les gages
Lorsque vos amants vont courir
Sur les plus éloignés rivages
Mais, moi je viens vous secourir.
les filles

Air : Comme vla qu’est fait

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Informations sur cet air

Qu’est cela nous fait ?
Qu’est-ce que cela nous fait ?
émilie

Air : Mon cousin, mon cousin


Mon voisin, que de soin !
Vous prenez bien de la peine
Mon voisin, point de soin
De vous l’on n’a pas besoin.
le commissaire

Air : Ne m’entendez-vous pas

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Informations sur cet air

Ne m’entendez-vous pas
Belle cabaretière ?
Ne faites point la fière
Quand je parle tout bas
Quand je vous tends les bras
Ne m’entendez-vous pas ?
émilie

Même air


Je ne vous entends pas
Monsieur le Commissaire,
Les jeux n’amusent guère
Mettez la robe à bas
Ne m’entendez-vous pas ?
le commissaire

Air : Ramoneurs


Nous avons des mines grises
Pour les vieilles faces bises
Mais nous nous apprivoisons,
Nous raccrochons
Et nous lorgnons,
Les belles et les tendrons.
le clerc, s’adresse à Marotte

Air : D’un œil content, je verrai la Parque


Plaise à ton cœur, aimable Marotte,
Répondre la requête du mien.
Tout ce que je ressens te dénote
Que, sans tes beaux yeux, je n’aime rien.
Plaise à ton cœur, aimable Marotte
M’aimer de même et tu feras bien.
marotte, lui tirant sa plume et son écritoire

Air : Turlututu rengaine

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Informations sur cet air

Quelle ardeur soudaine
Te serre au collet ?
La plaisante aubaine !
Le joli plumet
Turelututu rengaine,
Renguaine, rengaine.
Turelututu rengaine,
Rengaine ton cornet.
émilie
Un berger dont je suis les lois Se dérobe enfin à ma chaîne, parodie au cinquième et sixième vers ceux de l’opéra scène 1, entrée I
L’hôtelier dont je suis les lois
Va me faire changer d’enseigne.
Ce n’est pas un homme qui craigne
Les ongles du bout de vos doigts.
Il faut que votre amour s’envole
En croupe derrière l’espoir.
le commissaire, achève l’air d’Émilie et parodie le quatrain de l’opéra au même endroit, scène 1, entrée I
À l’ennui la constance immole
Le cœur qui la croit un devoir.
émilie, parodie de l’opéra scène II, entrée I
Je souffre à vous ouïr les tourments du langage.
le commissaire, parodie l’opéra scène 3, entrée I
C’est là mon plus affreux malheur.
émilie, parodie et chante sur le ton de l’opéra au même endroit, scène 3, entrée I
Loin de vous une âme volage
Partage les vœux de mon cœur.
le commissaire, chante sur la note de l’opéra, scène 4, entrée I. Le Barbare
Ah ! la chienne !
émilie
airopera, Tenez, voyez, scène 4, entrée III
Eh ! Le bourreau ! voyez, tenez, cet estafier
Qu’il parle bien ! Va, la peste te tienne
Toi, ton bonnet, ta robe...
marotte
Et ton maudit greffier.
le commissaire
Eh ! Depuis quand la fameuse Émilie
Parle-t-elle si fièrement ?
Ne lui souvient-il plus que certain parlement
Dans le préau de la conciergerie
Fit marquer son appartement.
Il chante sur le ton de l’opéra qu’il parodie, scène IV entrée II des Incas.
Je vois ta peine affreuse ici bientôt suivie
D’un effroyable emportement.
Il change de ton et reprend celui de la scène VI, entrée III qu’il parodie.
Et pour fixer ton châtiment
Je vais en bref informer de ta vie.
émilie, chante le second vers qui est le même que celui de l’opéra scène 6, entrée I
Allez, monsieur le bas Normand,
Ne craignez pas que je l’oublie.
Le Commissaire et son clerc s’en vont en roulant des yeux et faisant des menaces.

Scène v

émilie, marotte et ses compagnes

marotte
Quoi ! vous querellez tout de bon ?
Mais, à quel propos, je vous prie
Le prendre tous deux sur ce ton ?
Elle chante l’air et parodie les paroles de l’opéra scène 4, entrée III, des Fleurs.
Le sujet du débat reste encore à surprendre,
Aux trois quarts de votre jargon
Mes compagnes ni moi n’avons pu rien comprendre.
émilie
C’est que les grands esprits ne se font point entendre.
D’un air rêveur.
Ce visage a pourtant quelque malin vouloir...
Il faut songer à nous pourvoir...
Il faut nous tirer de la presse.
Elle chante.
Il faut partir quand l’heure nous presse
Hélas ! J’en suis au désespoir.

Scène vi

[marotte, émilie, nicolas tuyau]

Marotte entendant venir quelqu’un veut s’enfuir avec Émilie et ses compagnes mais leur frayeur et leur précipitation qui les f[ont] courir toutes ensemble, fait que l’une pour l’autre, en sorte qu’elles ne peuvent passer la porte à laquelle en même temps se présente Nicolas Tuyau, qui entre et les fait fuir de l’autre côté du théâtre avec encore plus de confusion et de désordre qu’auparavant.
marotte

Air : Voici les dragons qui viennent

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Informations sur cet air

Voici les archers qui viennent
Maman, sauvons-nous !
Gare qu’ils ne nous préviennent
Je crois déjà qu’ils vous tiennent
Et moi itou, et moi itou.
les filles, répètent dans un désordre extrême et en fuyant et en criant tout éperdues
Et moi itou, et moi itou.
Émilie et toute sa troupe ne se rassure qu’à la voix de Nicolas Tuyau, son compère.
nicolas tuyau

Air : Où allez-vous, monsieur l’abbé

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Informations sur cet air

Où allez-vous
La femme au chou ?
Vous allez vous cassez le cou.
émilie, achève l’air
Au moulin de Javelle
Eh bien
Mener cette donzelle
Vous m’entendez bien.
nicolas tuyau
Ah ! Quel diable allez-vous faire
Dans cette galère ?
émilie

Air : Nicolas Tuyau est chu à vau l’yau


Nicolas Tuyau,
Je suis à vau l’yau
J’ai bon besoin d’un avis salutaire
Je suis brouillée avec le Commissaire.
nicolas tuyau
Tant pis pour vous, je crains pour votre peau.
Il chante.

Air : Dérouillez, dérouillez ma commère, dérouillez, dérouillez vos outils


Dérouillez, dérouillez ma commère
Démêlez, démêlez le fuseau.
Vous ne manquez pas de cerveau,
Débrouillez, débrouillez votre affaire,
Cela ne vous est pas nouveau
Démêlez, démêlez, le fuseau.
émilie
C’est vous qui portez le chapeau :
Débrouillez, débrouillez mon affaire !
J’ignore le train du Barreau,
Démêlez, démêlez le fuseau.
nicolas tuyau
Le Commissaire est un Manceau
Qui veut brouiller, brouiller votre affaire !
Il prendra lettres du grand sceau
Pour emmêler, mêler le fuseau.
émilie
Eh ! Écoutez, écoutez mon compère
Déroutez, déroutez le Manceau.
ensemble, ensemble
deuxcol, \emilie
Eh, dérouillons, débrouillons mon affaire
Déroutons, déroutons le Manceau.
Eh, dérouillons, dérouillons mon compère
Démêlons, démêlons le fuseau.
Eh, dérouillons, débrouillons mon affaire
Déroutons, déroutons le Manceau.


nicolas tuyau
Eh, dérouillons, débrouillons votre affaire
Déroutons, déroutons le Manceau.
Eh, dérouillons, dérouillons ma commère
Démêlons, démêlons le fuseau.
Eh, dérouillons, débrouillons mon affaire
Déroutons, déroutons le Manceau.


nicolas tuyau
Ma foi, si j’en suis cru, le parti le plus sage
Est de quitter la ville et d’aller au village.
tous ensemble en chantant, ensemble

Air : Allons à la guinguette, allons

Voir la partition
Informations sur cet air

Allons, allons,
Allons à la guinguette, allons.
Fin

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