Le Petit Orphée

Authors: Rouhier-Deschamps (J.)
Parody of: Orphée et Eurydice de Moline et Gluck
Date: 1785 march 1st
Performance: 1785 march 1st Inconnu - Havre
Source: Caen, L.-J. Poisson, 1787
J. Rouyer-Deschamps

Le Petit Orphée


Opéra-comique en quatre actes et en vaudevilles
Représenté au Havre par les comédiens à la suite de la cour
le 18 mars 1785
Caen, Louis-Jean Poisson, 1787
definitacteur, l’amour lamour
definitacteur, chœur d’hommes chœurdhommes
definitacteur, chœur de femmes chœurdefemmes
definitacteur, chœur de démons chœurdedemons
definitacteur, l’ombre lombre
definitacteur, partie du chœur partieduchœur
definitacteur, autre partie du chœur autrepartieduchœur

Acteurs


Orphée : Monsieur Loth
Euridice : Madame Dufour
L’Amour : Mademoiselle Alphonse Laurent
Pluton : Monsieur Duforêt
Paysans et Paysannes
Démons
Ombres Heureuses
Suite de l’Amour

Le Petit Orphée


Acte i

Le théâtre représente un bois, au milieu duquel on a élevé un tombeau rustique, c’est une urne sur un tertre de gazon. La scène est occupée par des Paysans et Paysannes, amis d’Orphée et d’Eurydice portant des corbeilles de fleurs et des feuillages. Orphée est couché au pied du tombeau. Son flageolet et son chapeau sont suspendus à un arbre.

Scène i

Orphée, Paysans et Paysannes

chœurdhommes

Air : Ah ! Madame Anroux

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Ah ! Le pauvre époux,
Il se plaint des coups
Qui frappent son âme,
Trop heureux époux.
Tu n’as plus de femme,
Que ton sort est doux.
orphée, d’une voix sourde et ténébreuse

Air : Belle brune

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Euridice,
Euridice,
Si je te perds sans retour,
Le jour sera mon supplice.
Euridicebis
chœurdefemmes

Air : Ah ! Madame Anroux

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Ah ! Le bon mari,
Qui déplore ainsi
La mort de sa femme.
Ah ! Le bon mari,
Une aussi bonne âme,
Ne se voit qu’ici.
orphée, se lève et parcourt la scène d’un air égaré

Air : Belle brune

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Euridice,
Euridice,
Tu te plaisais dans ce bois,
De ma voix qu’il retentisse,
Euridicebis
Il s’appuie contre un arbre.
un paysan

Air : Le petit mot pour rire


Orphée a perdu sa moitié,
Sur son sort, digne de pitié
On n’en saurait trop dire.
Mais enfin tout doit s’oublier,
Pour essayer de l’égayer.
Disons le mot,
Le petit mot,
Le petit mot pour rire.
chœurdhommes
Disons le mot, etc.

De mon pot, je vous en réponds

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Regretter sa maîtresse, bon ;
Mais sa femme, non, non.
orphée

Air : Lère la, lère lan lère

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1
Mes amis, votre bel humeur,
Cadre mal avec ma douleur ;
Sortez, si vous voulez me plaire.
chœur
Lère la
Lère, lan lère,
Lère la
Lère, lan la.
une paysanne

Même air


2
Jetons d’abord sur ce tombeau,
Des fleurs, cela sera plus beau.
orphée
Ma femme, hélas, n’en a que faire.
chœur
Lère la etc.
Les paysans et paysannes vont jeter des fleurs et attacher des guirlandes sur le tombeau.
Marche

Air : Malbroug

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orphée
3
Seul, je veux pleurer tout mon soul,
chœur
Ah ! C’en est fait, il devient fou.
orphée
Le monologue est nécessaire.
chœur
Lère la etc.
chœur, fort en chantant
Ah ! Le pauvre époux etc.
Ah ! Le bon mari etc.

Scène ii

Orphée seul

orphée

Air : Tout ce qui peut toucher une âme


Au désespoir livrons mon âme,
Je puis m’affliger sans témoins,
Malheureux, j’ai perdu ma femme,
Et je la vois dans tous les coins.

Air : Charmantes fleurs

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Je la demande à la nature entière.
La nuit, le jour, partout je vais rêvant,
À tous les dieux j’adresse ma prière,
Hélas ! Autant en emporte le vent.

Air : Nous sommes précepteurs d’amour

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Du sentiment de sa douleur
Mon âme toujours possédée,
Pour braver le sort en fureur,
M’inspire une très bonne idée.

Air : Oh ! La rareté merveilleuse


Jusques dans les demeures sombres,
Malgré Cerbère et Caron
J’irai faire pleurer les ombres
Et les dieux de l’Achéron,
Lorsque, vivant, on me verra
Dans les enfers, on s’écrira,
Oh ! La rareté merveilleuse ;
La pièce curieuse !

Air : Jupiter, un jour, en fureur


Aux regards de tout l’univers,
Terminons, ou comblons ma peine.
Dans le délire qui m’entraîne,
Je vais descendre aux enfers.
Le projet est hardi, sans doute...
Apercevant l’Amour.
Mais, que veut ce petit garçon ?

Scène iii

Orphée sur le bord de la scène, l’Amour au fond du théâtre

lamour
Rien.
orphée
Vous mentez.
lamour, avançant
Monsieur, non,
Étranger dans ce canton,
Je poursuivais ma route.
orphée
Mais vous n’y voyez goutte.

Air : Faut attendre, avec patience


Si jeune, aveugle, quel dommage !
lamour
Quoique privé de mes deux yeux,
Avec moi souvent on voyage,
Et j’y vois clair au moins pour deux.
Essayez.
orphée
Ce n’est pas la peine.
lamour
Donnez-moi hardiment la main,
Ami, de tous ceux que je mène
Pas un ne s’égare en chemin.
orphée

Air : Je suis Lindor


Attendez donc. Je crois vous reconnaître.
lamour
Comment ! Cet arc, ces flèches, ce carquois,
Et ce bandeau, que sur mes yeux tu vois,
Ne t’ont pas dit, c’est l’amour, c’est mon maître.
orphée

Air : Tant de valeur et tant de charmes


Ah ! Pardon, j’ai perdu la tête.
Rien n’est plus vrai, mon cher cousin.
N’imputez donc qu’à mon chagrin,
Si je vous parais malhonnête.
lamour

Même air


L’ami, ne crains pas ma colère,
Je me fâche bien rarement :
D’ailleurs, on excuse aisément
Les sottises que l’on fait faire.

Air : De tous les capucins du monde

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Informations sur cet air

Apprends enfin, qu’à ma prière,
Jupiter rend à la lumière
La beauté qui reçut ta foi.
Mais ton espoir sera frivole...
orphée
Dieux ! Je la reverrais !
lamour
Pourquoi ?
Me couper ainsi la parole ?

Air : On compterait les diamants


Si, par tes sons mélodieux,
Pluton laisse attendrir son âme :
Et qu’il daigne r’ouvrir les yeux.
Du charmant objet de ta flamme,
Songe que le sort te défend
Jusqu’à ton retour sur la terre,
De jeter un œil seulement
Sur une épouse qui t’est chère.
orphée

Air : Ce fut par la faute du sort


La retrouver, n’oser la voir,
Ce n’est que changer de supplice.
lamour
En dépit de ton désespoir
Obéis, ou perds Euridice.
orphée
Obéir, comment ?
lamour
Tiens, nigaud.
Près d’Euridice qui t’enflamme,
Pour être prudent, il ne faut
Que bien penser qu’elle est ta femme.
orphée

Air : Quand je bois de ce jus d’octobre


Après trois mois de mariage
Ce conseil-là serait fort bon ;
Mais depuis trois jours en ménage,
Je crois encor être garçon.

Air : Des filets qu’Hirza lui prépare,


D’une voix tendre et languissante
Euridice m’appellera ;
D’une main timide et tremblante
La friponne me pressera.
Brusquerai-je qui me caresse ?
Dites, cela serait-il beau ?
lamour
Pour te sauver de ta faiblesse,
Je vais te prêter mon bandeau.
orphée

Air : Je vous ai vue à travers ce feuillage,


Mon cher cousin, trêve de raillerie.
Puisqu’il le faut, je vais tenter le choc,
Contre le sort mon âme est aguerrie :
Que ma moitié minaude, pleure ou crie,
Je serai plus ferme qu’un roc.
lamour

Air : La jeune Iris, l’honneur de nos campagnes


Et moi, je vais, secondant ton courage,
Incognito planer sur les enfers.
orphée
Dès aujourd’hui, j’entreprends le voyage.
lamour
Il suffit, pars et ne crains nul revers.
orphée
Mineur
Oh ! Je n’ai pas la moindre inquiétude,
Mais je voudrais, avant que de quitter
Cette ennuyeuse et triste solitude,
Y chanter seul, encore un petit air.
lamour

Air : On n’aime point dans nos forêts

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Informations sur cet air

C’est agir assez finement,
Et la sortie est plus brillante.
D’après cela, conséquemment,
Il est à propos que je chante,
Avant que de sortir d’ici,
La chansonnette que voici.

Air : Point de sévérité pour les amours d’été


Souvent
L’amant
Pétulant
Et trop ardent
Perd le moment
Doux et charmant
Qu’il attend.
Il faut discrètement
Et finement
Se conduire,
Pour voir heureusement
Dénouer le roman

Même air


Ainsi,
L’ami,
Sois vigilant
Mais prudent.
Ferme les yeux
Si tu veux
Te voir heureux :
Fais tout ce que les dieux
Par ma voix te font prescrire...
Orphée baille.
Tu ne m’écoutes pas.
Adieu, donc. Je m’en vas.

Scène iv

Orphée seul

Il détache son chapeau et son flageolet, suspendus à un arbre.
orphée

Air : Feuillantines


Mon équipage est complet,
Et parfait,
Chantons vite mon couplet.
C’est un prélude agréable
Pour aller \ibis\ gaiement au diable.

Air : La bourbonnaise

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Informations sur cet air

L’espoir nait dans mon âme,
Pour l’objet qui m’enflamme
L’amour accroit ma flamme,
Euridice, ô ma femme !
Je verrai tes appas !
Ah, ah, ah !
Bannissons les alarmes,
Ne versons plus de larmes,
Je vais revoir ses charmes,
Ô moment plein d’appas !
Ah, ah, ah, ah !
Je vole dans ses bras.
finacte

Acte ii

Le théâtre représente le vestibule du palais de Pluton. Il sort des flemmes de tous les côtés de la scène.

Scène i

Démons, Spectres, Furies

chœur

Air : Chantons Lætamini


Depuis une semaine
Nous nous reposons tous.
La mort qui se promène
Ne pense point à nous.

Air : Musettes

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Listen (midi) Voir la partition Informations sur cet air

Dans l’éloignement et par intervalle.
premier démon, allant regarder à la coulisse
Mais... J’entends... J’aperçois...
Au second démon.
Me trompé-je, dis-moi ?
second démon, regardant aussi
Non, c’est quelqu’un, je crois.
tous
Bon, voici de l’emploi.
premier démon, regardant

Même air


Par le Styx ! quel prodige !
L’arrivant est vivant.
second démon
Eh ! Quoi ! Cela t’afflige ?
Courant vite au-devant.
chœur
Le voici. Quel plaisir !
Il faut nous en saisir.
Charmons notre loisir
En le faisant souffrir.

Scène ii

Démons, Spectres, Furies environnant Orphée et cherchant à l’épouvanter, Orphée

chœur

Même air


Insensé, téméraire,
Mortel présomptueux,
Dis-nous : que viens-tu faire
Dans ces terribles lieux.
Mortel présomptueux,
Mortel audacieux,
Dans ces terribles lieux,
Dis-nous ce que tu veux.
orphée

Air : Courez vite, prenez le patron


De céans, je cherche le patron.
Messieurs, serait-il visible.
chœur
Non.
orphée
Je voudrais lui parler, pour raison,
Et je vais vous dire mon nom
chœur
Non.
orphée
De grâce, faites-moi voir Pluton :
Je suis, en honneur, brave garçon
Et bon luron.
Nous boirons ensemble sans façon,
Et je paierai l’écot à moi seul
chœur
Non, non, non.
orphée
Quoi ! Chez vous la pitié se tait donc ?
Vous ne voulez pas m’obliger ?
chœur
Non.
orphée
Que je dise un seul mot au daron.
Allons, vite ; courez m’annoncer.
chœur
Non.
premier démon

Air : Diablezot

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Informations sur cet air

Je fus greffier.
second démon
Moi, procureur.
ensemble, ensemble
Comment serais-je pitoyable !
troisième démon
Chacun sait qu’un sergent d’honneur
Doit toujours être inexorable.
ensemble, ensemble
Tourmenter est notre bonheur.
orphée, à un quatrième
Vous, monsieur ?
quatrième démon
Je fus commissaire.
Ergo, sans pitié.
chœur
Pauvre sot.
Valons-nous mieux que sur la terre ?
Diablezot.
orphée

Air : Tout roule aujourd’hui dans le monde


Eh ! Quoi ? Le malheureux Orphée...
premier démon
Morbleu ! Ce drôle est bien hardi.
C’est tout au plus un Coryphée.
orphée
Je me tais sur ce démenti.
Mais croyez en mon témoignage :
Je suis Orphée, homme à talent
Et renommé dans mon village,
Pour ménétrier excellent.
premier démon

Air : Mon petit cœur, à chaqu’instant, soupire


Si tu l’es, dis, qu’as-tu fait de ta lyre ?
orphée
Mon frère ainé s’en sert à l’Opéra.
Grâce au talent de ce Gluck qu’on admire,
Avec transport toujours on l’entendra.
Mais, mon projet n’est pas de vous surprendre,
D’Orphée, en moi, vous voyez le cadet,
Et je m’en vais, messieurs, vous faire entendre
Modestement un air de flageolet.
Avec le flageolet.

Air : Prends, ma Philis

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Informations sur cet air

Du Ténare,
Du Tartare,
On connait les passe-temps,
Les furies
Les harpies
Y font enrager les gens.
Mais le feu qui me dévore
Est bien plus cruel encore,
Messieurs, que tous vos tourments.
chœurdedemons, s’attendrissant par degré

Lætamini


Ah ! Que ce flageolet
Fait un charmant effet.
Il nous endormira
Tout comme à l’Opéra.
orphée

Même air


Ma conjugale constance,
Qui là-haut me fait honneur,
Sans tirer à conséquence,
Doit calmer votre fureur.
chœur

Lætamini


Il nous endormira
Tout comme à l’Opéra.
Qu’ils descendent aux Enfers,
Les chemins sont ouverts.
Ils conduisent Orphée, le fond du théâtre s’ouvre.

Scène 3

Pluton, Orphée, Démons, Furies, etc
pluton

Air : Nous autres, bons villageois

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Informations sur cet air

Voici bien du bacchanal,
Qu’est-ce donc que cela veut dire ?
Tout le sénat infernal
Veut-il renverser mon empire ?
Chanter, brailler ! Il est bon là !
Se conduit-on comme cela ?
Ici, bientôt, on se croira
Dans les enfers de l’Opéra.
orphée, à part

Air :


Tâchons de m’esquiver.
pluton, l’arrêtant
Tout doux.
Le beau garçon, où courez-vous ?
orphée
C’est, ne vous en déplaise,
Que ces Messieurs m’avaient permis
De faire un tour dans ce pays.
pluton
J’en suis vraiment fort aise.

Air : On me disait souvent


Je suis donc un zéro ?
Un vrai roi de carreau ?
L’a-t-on jamais pu croire ?
Vous ouvrez les enfers !
Je vais vous mettre aux fers,
Esprits pervers,
Vous mettre aux fers.
Ah ! La plaisante histoire.
Je suis donc un zéro !
Un vrai roi de carreau !
premier démon

Air : L’occasion fait le larron


Mais, Monseigneur...
pluton
Qu’oseras-tu me dire ?
Je vois qu’ici le premier diablotin
Va disposer des droits de mon empire,
Comme des choux de son jardin.
premier démon

Air : Monseigneur, vous ne voyez rien

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Informations sur cet air

Puissant monarque, sachez donc
Que cet enchanteur, cet Orphée...
pluton
Orphée !... Ah ! Je sens à ce nom
Toute ma colère étouffée.
Orphée, hé ! Mais c’est mon neveu,
Que cherche-t-il donc en ce lieu ?
orphée, à part
J’avais bien raison
De vouloir parler à Pluton.
pluton

Air : Non, je ne ferai pas [ce qu’on veut que je fasse]

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Informations sur cet air

En lui je ne remarque aucun trait de son père
Sa figure est pour moi tout à fait étrangère.
premier démon
N’importe, ce grand front, ce port majestueux,
Prouvent qu’assurément il est du sang des dieux.
chœur
refrain
Il est joli,
Il est gentil,
Il ressemble à son oncle, on dirait que c’est lui.
premier démon

Air : Chansons, chansons


En faveur de la ressemblance,
N’oublierez-vous pas notre offense ?
pluton
Je suis trop bon.
Mais si pareille chose arrive,
Juro, par l’infernale rive,
Plus de pardon.

Air : En jupon court, en blanc corset


Toi, l’ami, si tu veux m’en croire,
Il faut aller te rafraichir.
orphée
Écoutez plutôt mon histoire
Car je suis pressé de partir.

Même air


J’ai mis en vous mon espérance.
pluton
Sois sûr d’un favorable accueil.
Oyons donc. Vous, par bienséance,
Approchez-moi mon grand fauteuil.
Il s’assied.
refrain
Commence, commence,
Je vais te donner audience.
orphée

Air : Valet chez une fermière


Du village, une fermière
Jeune, belle, faite au tour,
Formée en tout point pour l’amour,
D’une rose printanière.
M’offrant l’éclat enchanteur,
Avait su fixer mon ardeur.
À mes yeux, l’hymen propice,
Depuis trois jours, d’Euridice
Me rendait le possesseur,
Je possédais d’Euridice
Et les attraits et le cœur.

Air : À cet arrêt, devions-nous nous attendre


À divertir ma charmante conquête,
Tout le hameau consacrant ses loisirs,
Pour Euridice, on annonce une fête,
Où nous volons, guidés par les plaisirs.

Air : Pendus

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Informations sur cet air

Sur des prés, émaillés de fleurs,
Se rendent nos meilleurs danseurs.
Là, pas un seul qui ne choisisse
Pour danser, ma chère Euridice.
Et la belle se trémoussait
Au doux son de mon flageolet.

Air : En amour, c’est au village


Par un excès de malice
Un serpent, le croira-t-on ?
Envoya mon Euridice
Sur les bords du Phlégéton.
Depuis ce moment funeste,
Je ne fais que lamenter.
Malheureux ! Il ne me reste
Que le plaisir de chanter.

Air : L’avez-vous vu, mon bien-aimé


Dieu des enfers,
Dans ce revers,
C’est vous que je réclame.
De mes amours,
De nos beaux jours,
Ah ! Renouez la trame.
Euridice, objet de mes vœux,
Est inutile dans ces lieux.
Mais pour mes feux,
Elle est sans prix
Et de toute mon âme
J’en rougis
Mais je la chéris...
Quoiqu’elle soit ma femme.
premier démon

Air : Résonnez ma musette


Redemandez sa dame !
Ce trait de grandeur d’âme
Assurément est beau.
pluton
Oui, c’est du fruit nouveau.

Air : Chantez, dansez


Mais, si tous les maris d’en haut
Sollicitaient faveur semblable,
Mes amis, nous verrions bientôt
Aux enfers un vide effroyable
Or, vous savez comme ici-bas
D’un sujet femelle on fait cas.
Ils opinent.
orphée, au premier démon, le tirant à l’écart

Air : Que je regrette mon amant

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Informations sur cet air

Monsieur, dites un mot pour moi.
premier démon
Il est entêté comme un diable.
orphée
Mais il va prononcer.
premier démon
Ma foi,
Pour te le rendre favorable,
Et pour aller plus vite au fait,
Hasarde un air de flageolet.
Orphée prélude la fricassée. Pluton écoute, admire. Les démons se rapprochent et environnent Orphée, qui continue de jouer. Pluton témoigne sa satisfaction par ses gestes.
pluton

Air : Quand on va boire à l’écu


Mais, mais, finissez donc :
Quels accents
Séduisants !
On pâme.
Mais, mais, finissez donc :
En honneur, c’est pis qu’Apollon.
orphée
Vous avez ben d’la bonté.
pluton
Mais non, c’est qu’en vérité,
Je suis ravi, transporté,
Je m’y connais de reste et c’est sans vanité.
Orphée joue quelques mesures.
pluton, l’interrompt avec transport en s’adressant à sa suite
Mais, mais écoutez donc
Ces accents
Touchants
Vont à l’âme.
Mais, mais écoutez donc
Ce qui va décider Pluton.
Ces concerts mélodieux,
Ces accords harmonieux,
Ont trouvé grâce à mes yeux.
Qu’on lui rende sa femme... Il suffit... Je le veux.
Orphée continue de jouer.
pluton
Oh ! Mais, mais, qu’est-ce donc ?
Malgré moi je marche en cadence.
Ouvrez donc au fripon,
Qui fait danser jusqu’à Pluton.
Ils conduisent Orphée en dansant.
finacte

Acte iii

Le théâtre représente les Champs-Élysées.

Scène i

Euridice voilée, Ombres heureuses dispersées au fond du théâtre

Les ombres se rapprochent pendant le courant du couplet suivant.
euridice, sur le bord de la scène

Air : Dans cette aimable solitude


Lieux enchantés, riant bocage,
Brillant asile de la paix,
L’ennui d’un éternel veuvage
Vous ôte à mes yeux mille attraits.
Rives fleuries,
Vertes prairies,
Ruisseaux qui baignez ce séjour,
Je vous admire,
Mais je soupire,
On n’est heureux qu’avec l’amour.
première ombre

Air : Venez-vous de chantilly


Vous vous déplaisez ici ?
euridice
Vraiment, ma commère, oui.
lombre
Vous regrettez donc la terre ?
euridice
Assurément, ma commère.
lombre
Ma commère, nous aussi.
deuxième ombre

Air : Guillot un jour trouva Lisette

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Listen (midi) Voir la partition Informations sur cet air

Puisqu’enfin notre unique étude,
Est d’employer bien nos loisirs,
Pour charmer notre solitude,
Varions un peu nos plaisirs.
Ici, comme dans l’autre monde,
Nous ne craignons pas que l’on fronde
Le genre et l’ordre de nos jeux,
Formons pêle-mêle une ronde,
Dansons, ne pouvant faire mieux.
chœur
Dansons, ne pouvant faire mieux.
deuxième ombre

Air : C’est la petite Thérèse


4
Bannissons de notre vie
La froide uniformité...
Que l’on aime et que l’on rie,
Sans amour, point de gaieté.
Ces retraites sont fort belles,
Mais les jours y sont bien longs.
]
Allons donc, Mesdemoiselles,
Remuez vos cotillons.
On danse.
5
Jouissons de l’avantage
D’une heureuse liberté,
L’amour peut être volage,
Sans offenser la beauté.
L’éclat des roses nouvelles
Fixe-t-il le papillon ?
.]
Allons donc, Mesdemoiselles,
Remuez le cotillon.
On danse.

Scène ii

Euridice, Ombres heureuses

troisième ombre

Air : Du serein qui te fait envie


Nouvelle étonnante et fâcheuse,
Un mortel venu d’aujourd’hui,
Croyant sa femme trop heureuse,
Veut la ramener avec lui.
partieduchœur
C’est mon mari, j’en suis certaine.
autrepartieduchœur
Moi je gage que c’est le mien.
chœur
C’est lui, je le sens à ma haine.
Hélas ! Sans lui j’étais si bien.
euridice

Air : Daignez écouter


Ah ! Si l’objet de ma constante flamme
Bravait pour moi la mort et les enfers !
Heureuse encor de régner sur son âme,
Je le suivrais au bout de l’univers.
Elle sort.

Scène iii

Ombres heureuses

première ombre

Air : Un mouvement de curiosité


Quelle ennuyeuse et sotte péronnelle !
deuxième ombre
Elle a pourtant, je crois, de la beauté.
première ombre
Laissons cela... Parlons de votre nouvelle.
Quoi, cet époux ?...
troisième ombre
Oui, le fait est attesté.
Pluton permet qu’il emmène sa belle...
Orphée paraît.
Eh ! Mais tenez. Il vient de ce côté.
chœur
Allons gai, réjouissons-nous.
Ce n’est pas mon époux.

Scène iv

Orphée, Ombres heureuses

orphée

Air : Guillot auprès de Guillemette


Je n’aurais jamais cru, Mesdames,
Les morts si mal disciplinés :
Vos âmes,
Tant hommes que femmes,
Ne cessent de me rire au nez.
Chacune dit : ah ! Le jocrisse !
La bonne dupe que voici,
Qui, pour ravoir son Euridice,
Vient nous relancer jusqu’ici.

Air : Nouveau confiteor


Contre un martyr de loyauté
Se peut-il qu’ainsi l’on déclame ?
L’objet pour qui j’ai tant trotté,
Sachez enfin que c’est ma femme.
Oui, cette Euridice est ma femme.
Rendez-la moi, par charité,
En faveur de la nouveauté.
lombre

Air : La béquille


Qu’entends-je ! D’un époux
Est-ce là le langage ?
Jamais propos si doux
Ne fut à leur usage.
Qu’à sa femme il doit plaire,
Comment laisser souffrir
Quelqu’un qui ne veut faire
Que ce qui fait plaisir.

Air : La besogne

Voir la partition
Informations sur cet air

Reposez-vous, mon bel ami,
Nous allons revenir ici,
Pour adoucir votre tristesse,
Vous amener votre maîtresse.
Elles sortent en le regardant avec intérêt.

Scène v

Orphée seul

orphée

Air : Que j’aime mon cher Arlequin


Mais comme elles m’ont reluqué,
Ah ! Que c’est drôle.
De chacune j’ai remarqué
Un petit coup d’œil bien marqué.
En vérité, c’est drôle.
Peste ! Le nouveau débarqué
Ici joue un grand rôle.

Air : Non, je ne ferai pas [ce qu’on veut que je fasse]

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Informations sur cet air

J’ai dit que je brûlais d’une ardeur vive et pure,
Il faut jusques au bout soutenir la gageure
Cependant j’ai vu par là plus d’un joli minois
À qui j’en dirais bien deux mots en tapinois.

Air : Toujours, toujours, il est toujours le même


Dieux ! J’en rougis, quelle faiblesse extrême !
Moi, le héros des époux, des amants,
J’oubliais mes serments,
J’abjurais mon système,
En vain, je m’en repens,
Je vois bien qu’en tout temps,
En fait d’amour, l’homme est toujours le même.

Air : Je ris, je bois


Et la femme... Mais tacet,
Chacun fait bien ce qu’il fait.
Sans faire le bon apôtre,
Croyons qu’en ce siècle nôtre,
Le plus prudent
C’est, ma foi, d’être indulgent.

Scène vi

Chœur d’ombres, Orphée

deuxième ombre

Air : Et c’est toujours à la table, que l’on devient bons amis


Époux fidèle et sensible,
Ton Euridice nous suit.
orphée
Euridice !... Est-il possible ?
deuxième ombre
Ne fais donc pas tant de bruit,
Euridice va paraître
Avec de nouveaux attraits,
L’Opéra la fait renaître
Plus gentille que jamais.

Scène vii

Orphée, Euridice voilée, conduite par une ombre, Ombres heureuses

Fin de l’air :


deuxcol,
orphée, sur le bord de la scène
Je vais la voir,
Ah ! Quel plaisir, ah ! Quel moment
Charmant.


euridice, au fond du théâtre
Je vais le voir,
Ah ! Quel plaisir, ah ! Quel moment
Charmant.


première ombre, remettant Euridice à Orphée et lui ôtant son voile

Fin de l’air : Eh ! Non, non, je n’en veux pas davantage

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Informations sur cet air

Voici le cas d’être sage,
Tu fais bien la condition.
orphée
Eh ! Bon, bon, bon, bon.
Ne m’en dites pas davantage.
première ombre

Air : Dans le joli bois des ormeaux


Tendres et fortunés époux,
Quoiqu’ici notre sort soit doux,
Chacune de nous
Voudrait s’en aller avec vous.
orphée et euridice, ensemble
Nous rirons tous,
En vrais fous,
chœur
Quel dommage !
Mais à jamais dans ce séjour
La loi du destin nous engage.
orphée, saluant de son côté
Adieu donc,
chœur
Bon voyage,
euridice, saluant aussi de son côté
Adieu donc,
chœur
Bon voyage,
tous
Nous nous reverrons un jour.
orphée
Adieu donc.
chœur
Bon voyage.
euridice
Adieu donc.
chœur
Bon voyage.
tous
Nous nous reverrons un jour.
finacte

Acte iv

Le théâtre représente une caverne obscure et inhabitée, des arbres, des rochers, des torrents.

Scène i

Orphée tenant, Euridice par la main et détournant la tête

euridice

Air : Laisse-moi


C’est donc toi
Que je vois !
orphée
C’est moi.
euridice
Arrêtons un moment ici,
Reposons-nous-y,
Mon ami.
orphée
Pourquoi cela.
euridice
Qu’on est bien là.
orphée
Oui-da !
Silence.
euridice

Air : Lisette éclipse à son aurore


N’aurais-tu donc rien à me dire ?
orphée
Ma chère, il faut nous en aller.
Hélas !
euridice
Je crois que tu soupire.
orphée
Je voudrais et n’ose parler.
euridice
Un faible rayon de lumière.
Me permet enfin de te voir.
Ne frappe-t-il que ma paupière ?
orphée
Loi fatale ! Cruel devoir !
Mineur
Euridice !
euridice
Eh bien !
orphée
Ô ! Ma femme,
C’est trop nous arrêter, suis-moi.
euridice
Je ne règne plus sur ton âme.
orphée
Dieux ! Elle doute de ma foi !
euridice
J’ai quitté la demeure sombre,
Où me fixait l’ordre des dieux,
Mais je crois n’être encor qu’un ombre,
Puisque je déplais à tes yeux.
orphée

Air : Quel désespoir


Plus que jamais,
Cruelle, ton époux t’adore !
euridice, languissamment
Non, tu me hais.
Ou tu doutes de mes attraits :
Si tu m’aimais...
Qu’ai-je dit ?... aimer ? Tu m’abhorres.
orphée
Si je voulais
Dire un mot, mais
Non, je me tais.
euridice

Air : Je connais un amant discret


Comment donc ? Tu fais le discret !
Oh ! Le trait est risible !
orphée
Je saurai garder mon secret.
euridice
Ce n’est pas possible.
Elle le caresse, il la rebute.
Nous sommes seuls ici tous deux.
orphée
Moi, bien las de t’attendre. Le vers édité est rayé et remplacé par "C’est trop me faire attendre", écrit à la main. \SR
euridice
Que ces moments seraient heureux,
Si tu voulais m’entendre.
À part.

Air : Ne v’la-t-il pas que j’aime


Soupirons.
orphée, à part
Quel trouble je sens !
euridice
Hélas !
orphée, à part
Qu’elle est touchante !
euridice
Hélas !
orphée, à part
Ouf ! Je sens là-dedans,
Le diable qui me tente.
euridice, le caressant

Air : Raymonde


Tu fuis ta petite femme,
Qui t’aime si tendrement.
orphée, fait un mouvement pour regarder et se retire
Ah ! Si j’en croyais ma flamme...
Mais il faut être prudent.
euridice
Vois ma tristesse profonde.
orphée
Pour votre propre intérêt,
Ne dérangez pas le monde,
Laissez chacun comme il est.
euridice, passant doucement autour d’Orphée

Air : Va-t-en voir s’ils viennent

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Informations sur cet air

Mais, je suis, en vérité,
Bien malavisée.
orphée, l’entend marcher
Bon ! J’entends de ce côté
Venir la rusée.
euridice, approchant toujours
Je veux que subtilement
Mes yeux le surprennent.
orphée, tournant tout à coup la tête
Va-t-en voir s’ils viennent,
Jean,
Va-t-en voir s’ils viennent.
euridice

Air : Trembleurs

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Informations sur cet air

Ne souffrons pas davantage
Un aussi sensible outrage,
Redoute tout de ma rage.
orphée
Je me ris de vos fureurs.
euridice
Tiens, je serai si méchante...
orphée
Vous étiez plus éloquente,
Et beaucoup plus séduisante,
Lorsque vous versiez des pleurs.
euridice, à part

Air : Je sens un certain je ne sais qu’est-ce


Jouons l’évanouissement,
C’est le dernier remède.
orphée
Il faut partir dans le moment.
euridice
Tant de hauteur m’excède,
Oui, je succombe à ma tristesse.
orphée
Chère Euridice... Loin de moi ! Le texte édité est corrigé à la main en "Foin de moi !". \SR
euridice, s’assied sur un banc de gazon
Je sens un certain je ne sais qu’est-ce,
Je sens un certain je ne sais quoi.
Elle se relève et chante très haut.

Air : Quand le péril est agréable

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Informations sur cet air

Ô sort ! Ô fortune ennemie !
orphée
Quel port de voix ! Quel carillon !
euridice
À la fin, vous m’entendez donc ?
orphée
Partons, ma chère amie.
euridice

Air : Ninette dit qu’on me fait politesse,


Qui ! Moi, partir ! Ah ! Ce n’est pas la peine.
Je vois pâlir le flambeau de mes jours.
Elle se rassied.
Je m’affaiblis...
orphée, à part
Ciel !
euridice
La parque m’entraîne.
Orphée... Adieu... Songez à nos amours.
À part.
Il s’attendrit...
Haut.
Quelles douleurs !
Orphée.
orphée
Ah ! Quel martyre !
euridice
Hélas ! Je n’ai plus rien à dire,
J’ai des vapeurs.
orphée
Dieux !
euridice
Je me meurs.
orphée

Air : À cet arrêt, devions-nous nous attendre


Je m’imposais un trop grand sacrifice.
Je ne puis plus résister à ses pleurs.
euridice, à part
Bon, je le tiens.
orphée
Ô ! Ma chère Euridice !
Apprends...
Il tourne la tête pour regarder Euridice.
euridice
Ô ! Ciel ! Qu’il est changé !... Je meurs.
Elle tombe sur le gazon.
orphée

Air : L’amitié vive et pure

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Informations sur cet air

Je perds mon Euridice,
Rien n’égale mon malheur.
Ô sort ! Ton injustice
M’accable de sa rigueur.
Oui, par ce trait de malice,
Tu veux déchirer mon cœur.
[bis]
J’ai perdu mon Euridice
Rien n’égale ma douleur.

Air : Des fraises

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Informations sur cet air

Ce revers, qui m’est bien dû,
Semble combler ma peine.
Il tire son couteau.
Mais avec ce fer pointu
Je vais...

Scène ii

L’Amour, Orphée, Euridice évanouie

lamour, arrêtant le bras d’Orphée
Turelututu,
Rengaine, rengaine, rengaine.
orphée

Air : C’est un enfant

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Informations sur cet air

Amour, tu vois ma douce amie,
Qui dans mes bras vient d’expirer.
lamour
Et près de cette ombre chérie
Tu ne sais donc que soupirer. Corrigé à la main en "Tu ne fais donc". \SR
Ah ! Pauvre Euridice,
Ton époux novice
Connait bien peu ce qu’il te faut.
C’est un nigaud,
C’est un nigaud.
orphée

Air : Jupiter, un jour, en fureur


Je ne puis qu’invoquer les dieux.
lamour
Quoiqu’enfant, je saurai mieux faire,
Je vais rouvrir sa paupière,
Par mon art miraculeux.
En pareil cas, femme jolie,
Peut-être eût péri sans retour,
Sans le flambeau de l’amour,
Qui lui rendit la vie.

Air : Tout le long de la rivière

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Informations sur cet air

D’un époux qui t’aime
Viens combler les vœux,
C’est l’amour lui-même
Qui t’ouvre les yeux.
Que son flambeau tutélaire,
Lère lon lan la,
Et te ranime et t’éclaire.
Il passe son flambeau sur les yeux d’Euridice.
euridice, revenant à elle
Ciel ! Que fais-je là ?...

Air : Quel voile importun nous couvre


Que je faisais un beau songe !
J’avais un mari,
Complaisant et poli,
Mais hélas ! C’est un mensonge,
Les époux
Sont tous
Fantasques et jaloux.
lamour, à Orphée

Air : Un peu de tricherie

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Informations sur cet air

Tu vois que le remède opère.
orphée
Elle s’anime, la commère.
lamour
Eh ! Bon, bon, bon, bon,
Je t’en réponds.
orphée
Avait-elle perdu la vie ?
euridice, se levant
Non, je n’étais qu’évanouie.
orphée
Eh ! Bon, bon, bon, bon,
Ah ! Ah ! Mais voyez donc.
l’amour et euridice, ensemble
Un peu de tricherie,
Dans la vie,
Est toujours de saison.
euridice

Air : Nous nous marierons dimanche


Mais pour à présent c’est du sérieux.
orphée
Euridice... Ô bien suprême !
Ce jour heureux
Comble mes vœux.
euridice
Moi d’même.
orphée
Est-ce bien toi ?
euridice
Eh ! Oui ! C’est moi,
Moi-même.
lamour
Tous deux, sans façon,
Embrassez-vous donc.
orphée et euridice, ensemble
Mon Euridice, ah ! que je t’aime !
Mon cher Orphée, ah ! que je t’aime !
lamour

Air : Tu croyais, en aimant Colette

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Informations sur cet air

Pour que la fête soit complète,
Car je ne fais rien à demi
Je m’en vais, d’un coup de baguette,
Enjoliver ce canton-ci.

Air : Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il tonne

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Informations sur cet air

Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il tonne
Partez sans que rien vous étonne :
Galant cortège de l’amour,
En ce lieu transportez ma cour.

Scène 3

L’Amour, Orphée, Euridice, Suite de l’Amour
lamour
Venez célébrer en ces lieux,
Un événements merveilleux,
Voici la curiosité,
La nouveauté, la rareté.
chœur
Voyons la curiosité,
La nouveauté, la rareté.
C’est une femme jeune et belle,
Qui sacrifie à son époux
La liberté, ce bien si doux,
Dont elle jouissait dans la nuit éternelle.
chœur
Voici la curiosité etc.
une nymphe
Mineur
C’est un époux tendre et fidèle,
Dont le sort fait peu de jaloux,
Des enfers il revient chez nous,
Faire admirer un fou d’une espèce nouvelle.
chœur
Voici la curiosité etc.
divertissement, second
Ronde
lamour
6

Air : Colin s’race le dernier


La fête se passera,
Ici comme à l’Opéra,
Jeunes garçons, jeunes filles,
Formez des danses gentilles.
Allons, gai, trémoussez-vous
En l’honneur de ces époux.
À Euridice.
Oh, oh, vraiment, la belle,
C’n’est pas bagatelle.
chœur
Ici l’on vous fêtera
Aussi bien qu’à l’Opéra.
un plaisir
7
S’en aller courir au diable
Après une épouse aimable,
Le fait est dit-on vrai, mais
On ne le croira jamais.
Oh, oh, selon vous, la belle,
C’est une bagatelle.
Chaque femme admirera
Nul époux n’imitera.
chœur
Chaque femme etc.
orphée
8
Sexe aimé, sexe adorable,
Ton empire est préférable
À ce charme si vanté
De la froide liberté.
Oh, oh, la liberté, chimère
Qui n’existe guère.
La beauté commandera,
L’univers obéira.
euridice
9
Juge équitable et sévère,
Nous ne cherchons qu’à vous plaire,
Daignez sourire à nos yeux. Corrigé à la main en "à nos jeux". \SR
Ici l’on fait de son mieux.
Oh, oh, devant vous, Messieurs, le zèle
N’est pas bagatelle.
L’indulgence applaudira,
La critique se taira.
chœur
L’indulgence etc.
lamour
10
Et la pièce finira,
Ici comme à l’Opéra.
Jeunes garçons, jeunes filles,
Formez des danses gentilles.
Allons, gai, trémoussez-vous
En l’honneur de ces époux.
Oh, oh, vraiment, la belle,
C’n’est pas bagatelle.
chœur
Ici on vous fêtera,
Aussi bien qu’à l’Opéra.
Ballet général
Fin

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