Authors: | M. F. L. B*** |
---|---|
Parody of: | Tarare de Beaumarchais et Salieri |
Date: | 1st |
Performance: | 1st Non représentée |
Source: | Paris, Laurent, 1787 |
Malgré mon humeur bilieuse et noire, tu m’as quelque fois fait rire, Biribi, mais j’enrageais après d’être sorti de mon caractère. Soit donc plus circonspect et plus soumis à mes volontés.
Je vous ai confié, Seigneur, l’état déplora
ble où le grand Seigneur a réduit mon individu. Si vous voulez m’empêcher de parler, comme il m’a ôté les moyens d’agir, faites-moi supprimer, ô Roi d’Yvetot, cette langue maudite qui me fait la loi.
Je te défends de t’intéresser davantage pour Errata, ce vil chasseur, dont le nom seul me donne la colique.
Cependant votre empire retentit de ses louanges.
Et voilà ce qui me blesse mes oreilles et mon cœur. Je veux le perdre et le punir du bonheur et de la tranquillité dont il jouit. Errata ! Ce mot m’enhardit dans mon dessein. Le ciel semble m’annoncer qu’il a fait erreur en le formant. Je vais donc le faire rentrer dans le néant dont il n’aurait jamais dû sortir.
Dussiez-vous vous mettre en fureur, comme cela vous arrive assez souvent, il faut, Grand Roi du pays de Caux, que je vous dise que l’ingratitude est une vilaine chose. Cet Errata, ce vil chasseur, a purgé vos états des ours et des loups qui les ravageaient. Sans lui, vos moutons et vos dindons seraient devenus leur
proie, et peut-être même vous auraient-ils assiégé dans votre propre palais.
Quoi ! Vous oubliez qu’il vous a sauvé de la gueule d’un gros vilain ours, qui se disposait à happer votre personne sacrée ?
Puisque tu m’en parles, je m’en souviens, je lui dois trop et cela me choque. La haine a pris dans mon cœur la place de la reconnaissance.
Quel travers ridicule que la jalousie ! Laissez ce brave homme cultiver tranquillement ses choux et ses oignons, et glorifiez-vous d’un sujet qui ne pense pas plus aux procès que s’il n’était pas normand.
Tu ne sais donc pas, Biribi, que ma destinée me force d’être Tu ne sais donc pas, Biribi, que ma destinée me force d’être \emph méchant et barbare sans raison ? C’est la faute de celui qui a formé mon caractère, je ne sais pas où diable il avait la tête ! ? C’est la faute de celui qui a formé mon caractère, je ne sais pas où diable il avait la tête !
Il était fou, ou Il était fou, ou \emph il avait mauvais cœur.
Voilà assez de morale, et je n’en veux plus. Le destin me fait la loi, et Voilà assez de morale, et je n’en veux plus. Le destin me fait la loi, et \emph mon précepteur sera responsable du mal que je vais faire. sera responsable du mal que je vais faire.
Grâce pour Errata.
Tais-toi, ou je te fais Tais-toi, ou je te fais \emph empaler..
Vous voulez dire Vous voulez dire \emph pendre, car \emph empaler est un supplice de Turquie. est un supplice de Turquie.
Rends grâce à ta bassesse, mais écoute le début des malheurs que je prépare à ton protégé.
J’en ferai mon profit. Qu’il est bête !
J’ai su qu’il a pour compagne une cauchoise, jeune et jolie, qu’il aime et dont il est aimé. J’ai formé le dessein J’ai su qu’il a pour compagne une cauchoise, jeune et jolie, qu’il aime et dont il est aimé. J’ai formé le dessein \emph de troubler cette union si douce, en lui \emph ravissant l’objet de ses amours. l’objet de ses amours.
Quelle barbarie !
Cartouche et Mandrin raisonnaient ainsi.
Errata a dû faire une absence et c’est pendant ce temps qu’on aura exécuté mes volontés. L’Enrhumé, fils du berger, est celui que j’ai honoré de cette commission, il devrait déjà être de retour.
Vous êtes un méchant, cherchez un autre qui vous amuse quand vous baillez. J’aimerais mieux être le cheval de poste du Roi de Congo que le confident du Roi d’Yvetot. Mais voici le digne ministre de vos cruautés.
M’amènes-tu la grisette, L’Enrhumé ?
Oui, Seigneur. Elle est réellement gentille : de grands yeux bleus, bouche vermeille, dents d’ivoire, peau de satin blanc, ah ! Si vous n’étiez pas mon maître...
Qu’en as-tu fait ?
Je l’ai déposée avec mes moutons, Seigneur, en attendant vos ordres, mais je vous en avertis, elle pleure, comme un enfant, son cher Errata.
Jamais volonté ne fut mieux remplie. Errata, à son retour, aura cru que le diable y a passé.
Il ne se sera pas beaucoup trompé, flatteur détestable. Que j’aurais eu de plaisir si Errata était rentré subitement et qu’à bons coups de bâton il t’ait bien étrillé ! Mais cela ne te peux échapper, le crime reçoit tôt ou tard son salaire.
Qui remplit mes volontés n’est jamais criminel, et pour récompenser ton zèle, L’Enrhumé, je te fais mon échanson.
Ah ! Seigneur !
maître trop patient, prépare à Sophie une belle chambre à coucher, dans le donjon parallèle au mien. Qu’elle y soit servie en Reine, que le cidre lui soit versé à grands flots, afin qu’elle sache qu’elle est chez un Roi de Normandie, souverain des pommes et des pommiers.
Enfin, Errata va éprouver les coups du malheur ! Enfin, Errata va éprouver les coups du malheur ! \emph Jamais je ne sentis mieux le doux plaisir de la vengeance.
Que je vous plains, de penser ainsi !
Si je jouis, n’importe comment.
Il n’est donc rien de sacré pour vous ?
Africain malheureux, baisse le front dans la poussière et respecte les volontés de ton maître.
Crier haut, se mettre en colère, ne prouvent pas qu’on a raison. Mais en serviteur bas et rampant, je dois encenser vos vices, et admirer en vous des vertus que vous n’avez pas.
Approchez, belle Sophie, soyez sans crainte.
Où suis-je, grands dieux ! Êtes-vous voleur ou corsaire ? Car quel autre aurait pu m’arracher aussi cruellement de ma maison ? Errata ! Errata ! Où suis-je, grands dieux ! Êtes-vous voleur ou corsaire ? Car quel autre aurait pu m’arracher aussi cruellement de ma maison ? Errata ! Errata ! \emph Pourquoi ce funeste voyage ? Je te l’avais bien dit, je craignais un malheur. Je te l’avais bien dit, je craignais un malheur.
Calmez-vous.
Qui que vous soyez, laissez-moi. Et vous, mes très chères poules, poussins chéris, innocents agneaux que ma main nourrissait, qu’allez-vous devenir ?
Consolez-vous, Madame, ici vous ne manquerez point d’animaux.
Où trouverai-je un époux semblable à Errata ! Que de douceurs j’ai reçu de sa main ! Ah ! S’il allait me croire infidèle et parjure ! Cette idée m’assassine. Ne crains rien, cher époux, l’amour a trop bien crayonné ton image dans mon cœur.
Vous m’attendrissez, Madame, modèle de chasteté, vous méritiez un autre sort. Si toutes les femmes vous ressemblaient, les hommes dormiraient un peu mieux.
Impertinent ! Ils ne dorment déjà que trop.
Trop tendre et trop fidèle Sophie, rassurez-vous. Vous voyez devant vous votre souverain, il vous veut du bien.
Qu’entends-je ? Barbare ! Était-ce là le prix... mais j’oublie... Drolette, donne-moi un siège, car je vais me trouver mal.
Ah ! Seigneur ! Elle est décédée.
Un autre, à ma place, pour cette impertinence, Un autre, à ma place, pour cette impertinence, \emph t’aurait déjà assommé. Mais je veux bien me contraindre, quand ce ne serait que pour faire enrager \emph celui qui m’a si mal éduqué. Revenez à la vie, belle normande ! Qu’elle est jolie, Biribi !. Revenez à la vie, belle normande ! Qu’elle est jolie, Biribi !
Laissez-là tranquille, Seigneur, car nous ne respirons que quand les femmes ne respirent plus.
Drolette, conduis-là dans sa chambre, donne-lui du cidre bien doux et dis-lui que son empereur attend tout de son obéissance. Pour mieux la cacher aux recherches d’Errata, je veux désormais que son nom de Sophie soit changé en celui de Mimi.
Quoique tu sois ma femme, Quoique tu sois ma femme, \emph n’en disons rien, et laissons à ceux qui nous voient, le plaisir de \emph deviner, cela, d’ailleurs, se voit assez au peu d’accueil que nous nous faisons., cela, d’ailleurs, se voit assez au peu d’accueil que nous nous faisons.
Que dire, au fait, à un mari de ta façon ? Tu es un homme pour rire, qui n’a d’humain que la figure, heureusement que...
Tais-toi. Cultive si tu veux mon front, mais ne le fais pas rougir. Cache tes péchés et je te les pardonne.
Drolette, fais ma volonté suprême.
Cette poulette-là est bonne à croquer, aussi je me dispose... N’aperçois-je pas Errata ? Il vient assez à contretemps.
Puissant empereur de la plaine d’Yvetot, Roi d’un peuple qui esquive si adroitement le Puissant empereur de la plaine d’Yvetot, Roi d’un peuple qui esquive si adroitement le \emph oui et le \emph non, si jamais par mes services, j’ai mérité que votre œil royal s’abaisse jusqu’à moi, vengez-moi d’un outrage cruel, d’un attentat affreux., si jamais par mes services, j’ai mérité que votre œil royal s’abaisse jusqu’à moi, vengez-moi d’un outrage cruel, d’un attentat affreux.
Un procès ! Ah, dieux ! J’ai perdu la moitié de ma vie. Des flibustiers maudits m’ont enlevé ma Sophie, et peu contents de cette cruauté, ils ont ravagé mes citrouilles et mes melons, mes chiens sont égorgés, mes chevaux mutilés, et ma maison brûlée.
Ah ! Seigneur ! Il n’est plus de bonheur pour moi ?
Dans ma basse-cour gît une maison fabriquée en brique, faute de mœllons, je te la donne. À l’égard de ta femme, pour une de perdue, cent de retrouvées. Nous avons ici de jolies fileuses de coton, à blanc corset et très court jupon, je te donnerai à choisir. Ton Roi peut-il être plus compatissant ?
Ma foi, Sire, si vous m’offriez un aussi bon marché de ma Drolette, je vous prendrais au mot.
Seigneur Attila, si vous sentiez ma blessure profonde...
Quoi ! Quoi ! \emph Pour une femme enlevée, faire ainsi des soupirs et des exclamations ! Je ne reconnais plus là cette valeur héroïque que tu as montrée dans cent périls divers. À la chasse, je m’en souviens, tu m’as garanti plus d’une fois de la fureur des loups., faire ainsi des soupirs et des exclamations ! Je ne reconnais plus là cette valeur héroïque que tu as montrée dans cent périls divers. À la chasse, je m’en souviens, tu m’as garanti plus d’une fois de la fureur des loups.
Je te pardonne ton impertinence, et j’offre même de venger ton injure, Je te pardonne ton impertinence, et j’offre même de venger ton injure, \emph si tu souhaites que ma maîtresse Mimi devienne sensible à mes désirs amoureux. que ma maîtresse Mimi devienne sensible à mes désirs amoureux.
Vous n’y pensez pas, cher Prince, de tels souhaits sont en pure perte. À part. Il est fou.
Raisonne-t-on, lorsqu’on est amoureux ?
En ce cas, écoutez mon souhait. Mimi,
quique vous soyez, belle et jeune comme l’Amour, ou vieille et laide comme la Sybile, au cœur sensible et tendre, tel que Didon, ou recouvert en bronze comme celui d’un procureur, rendez Attila heureux. Biribi lui fait signe de ne point continuer. Si pourtant cela est possible, sans compromettre ce que tout le monde fait.
L’Enrhumé, digne fils du berger de ce canton, rassemble l’élite de mes vassaux et qu’Errata à leur tête, ils le vengent des indignes ravisseurs de sa Sophie.
Venez, Errata, j’ai, comme mon Roi, du plaisir à réparer vos malheurs.
Je vais travailler, grand Prince, à mériter vos bontés.
je devrais craindre ses bienfaits, je devrais craindre ses bienfaits, \emph mais un motif puissant, et que je ne puis dire, m’oblige de fouler à mes pieds la prévoyance et le bon sens., et que je ne puis dire, m’oblige de fouler à mes pieds la prévoyance et le bon sens.
Quand je réfléchis sur la construction de mon caractère, Quand je réfléchis sur la construction de mon caractère, \emph je le trouve bien inconcevable. Errata ne m’a fait que du bien, et je le rends malheureux. J’en suis jaloux, \emph quelle platitude ! Un Roi ne doit porter envie qu’à ses égaux et sa Sophie, que je n’avais jamais vue, je la fais inhumainement traîner ici et j’exige de cette infortunée qu’elle réponde à mes feux impurs. En vérité, je me fais honte à moi-même. \emph Maudit soit le mauvais génie qui me conduit !
À peine je sortais d’ici que mon vieux père, me saisissant au bras, me dit : Vole chez le Roi, et dis-lui qu’une troupe de loups vient du côté de la mer, avec l’intention sans doute de livrer la guerre à nos faibles troupeaux. Supplie, a-t-il ajouté, ce monarque suprême, À peine je sortais d’ici que mon vieux père, me saisissant au bras, me dit : Vole chez le Roi, et dis-lui qu’une troupe de loups vient du côté de la mer, avec l’intention sans doute de livrer la guerre à nos faibles troupeaux. Supplie, a-t-il ajouté, ce monarque suprême, \emph de nommer un chef aux chasseurs, qu’il est nécessaire d’envoyer contre ces voraces animaux. aux chasseurs, qu’il est nécessaire d’envoyer contre ces voraces animaux.
Ton père aurait pu venir de lui-même m’annoncer ce grand événement, c’était même dans l’ordre.
Pardonnez, Seigneur, trop de personnages causent de l’Pardonnez, Seigneur, trop de personnages causent de l’\emph embarras, et souvent de l’\emph obscurité dans les affaires. Mon récit fidèle vous tiendra lieu de sa présence. dans les affaires. Mon récit fidèle vous tiendra lieu de sa présence.
Si j’étais plus hardi, j’irais moi-même. Mais je crains trop la morsure et je te l’avoue, L’Enrhumé, Si j’étais plus hardi, j’irais moi-même. Mais je crains trop la morsure et je te l’avoue, L’Enrhumé, \emph je suis lâche comme un calomniateur..
Cependant, grand Attila, le moment presse. Ces vilains loups vont se répandre comme un torrent, sur la surface de votre empire.
Sois le digne chef de mes chasseurs.
Pensez-y mieux, Seigneur. Errata ne souffrira pas cette injure : les Cauchois d’ailleurs sont fous de lui et craignez...
Comment diable me tirer de là ?
Je tiens votre affaire, ici, comme ailleurs, la canaille encense la superstition. Mettons à profit sa crédulité. Mon père, vous le savez, est cru devin dans cette capitale de vos vastes états, on croit qu’il va au Sabbat, et qu’il est familier avec les esprits follets.
Je sais aussi qu’il dit la bonne aventure et que les amants le consultent sur le sort malheureux et trop certain qui les attend. Mais qu’a de commun...
Mon idée peut être Mon idée peut être \emph ridicule, mais quand on est dans l’embarras, il ne faut pas être difficile, mais quand on est dans l’embarras, il ne faut pas être difficile
Ton projet me paraît Ton projet me paraît \emph bien extravagant, n’importe, il y a longtemps que le bon sens ne fait plus fortune. Suis-moi., il y a longtemps que le bon sens ne fait plus fortune. Suis-moi.
Ma houlette, Seigneur, vous devra l’éclat dont vous allez la faire briller.
Attila est un coquin, et un coquin Attila est un coquin, et un coquin \emph bien maladroit, il fait que je suis ton ami, et il a \emph l’imbécilité de me rendre le confident des persécutions qu’il exerce sur toi. de me rendre le confident des persécutions qu’il exerce sur toi.
Quels sont donc ses nouveaux projets ?
En deux mots, mon ami, il, en veut à ton honneur.
Cruel ami, tu me désespères.
Point de soupirs, point de larmes, laisse cela aux vulgaires amants. Il faut agir. L’Enrhumé est le flibustier qui t’a enlevé ta Sophie, de l’ordre d’Attila.
Les bandits ! Maître barbare et ingrat, tu oublies que tu me dois la vie ! Si j’avais prévu ton infamie, je t’aurais laissé rouler dans la mer par les flots de la Seine, dont je t’ai bêtement sauvé. Quelque requin, en te dévorant, aurait vengé la terre de tes cruautés. Ah ! Belle Sophie !
Le temps passé n’est plus. Pensons au présent et faisons des projets, bons ou mauvais, pour le futur. Ta Sophie n’est pas perdue, elle est ici couverte de l’égide de la vertu. Pensons aux moyens de la sauver.
Elle est dans ce palais profane ! Ah ! Dieu ! Parle, que faut-il faire ? Je suis prêt à tout entreprendre !
Point de colère, elle ne fait faire que des sottises ; nous en faisons assez sans cela. Écoute bien : les fossés du château sont à sec. À minuit, au coin de la muraille du potager, tu trouveras ce qu’il faut pour l’escalader. Descendu dans le jardin, tu grimperas sur le toît du pressoir, qui communique à celui de ce pavillon. Arrivé au sommet, tu t’enfileras dans la cheminée.
Je ne pourrai jamais...
Des cordes faciliteront ta descente. À l’aide Des cordes faciliteront ta descente. À l’aide \emph de cordes et de machines, mon ami, \emph on est souvent descendu bien bas. Voici le Roi et L’Enrhumé, retirons-nous. Je vais t’expliquer le reste. Voici le Roi et L’Enrhumé, retirons-nous. Je vais t’expliquer le reste.
Fais-moi le récit de cette grave assemblée.
Mon vieux père, dont la blanche chevelure en impose aux mentons follets, se fit exaucer sur un tabouret, au beau milieu de la cohue. Là, après avoir élevé les mains et les yeux vers le ciel, et fait les simagrées qu’on fait au Sabbat, il a exposé très brièvement le danger où se trouve la gente moutonnière : il exhiba ensuite vos ordres pour le choix d’un chef.
Qu’ont dit ces béats ?
Écoutez la suite, Seigneur. Mon père, qui n’est pas gauche, a dit d’un ton d’inspiré : Brave jeunesse, pour vous donner un chef digne de vous, le grand Attila veut que le ciel en fasse choix. Mon art m’apprend que cet enfant, dont l’âme est pure comme l’air, est celui que les dieux ont choisi pour être l’oracle de leurs sacrés décrets. Jurez d’obéir à celui qu’il aura nommé. On jure plutôt deux fois qu’une. Ô regrets tardifs et superflus ! Le croiriez-vous, Seigneur ? Le petit coquin, malgré sa leçon, au lieu de me nommer, \emph a prononcé le nom d’Errata.
Enfant maudit ! Qu’as-tu donc fait ?
J’ai bourré le petit fripon, mais cela n’a fait que rendre le rival plus cher à l’assemblée. Mon père J’ai bourré le petit fripon, mais cela n’a fait que rendre le rival plus cher à l’assemblée. Mon père \emph a voulu raccommoder l’erreur, mais inutilement : le nom d’Errata a volé de bouche en bouche, je le nom d’Errata a volé de bouche en bouche, je
crois l’entendre encore. Voila, ô mon Roi ! le beau récit que j’avais à vous faire.
Tu pouvais le rendre plus court.
Ma foi, Seigneur, vous et moi avons été bien mal avisés de remettre mon sort entre les mains d’un enfant.
J’en tombe d’accord, j’avais pourtant sous les yeux J’en tombe d’accord, j’avais pourtant sous les yeux \emph l’exemple d’une pareille sottise. Elle aurait dû me mettre en garde. Elle aurait dû me mettre en garde.
Je vais donc tristement retourner à mes moutons. Le voilà, mon trop heureux rival.
Je pourrais, d’un seul mot, changer le choix de ce peuple imbécile. J’en ai le pouvoir, j’en ai le droit, mais Je pourrais, d’un seul mot, changer le choix de ce peuple imbécile. J’en ai le pouvoir, j’en ai le droit, mais \emph j’ai des raisons pour l’approuver.
Je n’ai point, Seigneur, recherché cette
insigne faveur. Est-ce ma faute à moi, si l’on m’aime ?
On t’aime, on t’aime, dis-tu ? À part. J’enrage.
Ne m’enviez pas ce bonheur, c’est le seul qui me reste.
Je ne te pardonnerai jamais de m’avoir supplanté.
À moi, pâtre mercenaire, deux mots.
Parle, j’écoute.
Me connais-tu bien ?
Sans doute.
Sais-tu, gardeur de moutons, que ce bras nerveux peut, d’un seul coup, t’étendre sur la poussière ? Le sais-tu ?
Oui et non.
Viens, misérable, viens sous le premier pommier du voisinage, et je t’en convaincrai mieux.
Mon ami, tu es un peu hargneux. À coups de poings, tu ne t’es jamais battu. Crains ta défaite.
Plus tu seras brave, et plus mon triomphe sera beau. Les égrillards comme moi ne tournent pas autour du pot, et pour leur début, ils étranglent les marauds, traitres et jaloux, comme toi.
À quoi pensez-vous donc, Seigneur ? Êtes-vous sourd, ou dormez-vous ? Comment ! À quoi pensez-vous donc, Seigneur ? Êtes-vous sourd, ou dormez-vous ? Comment ! \emph Vous souffrez que, sans respect pour Votre Majesté ?...
Tu m’y fais penser. Tu m’y fais penser. \emph Où diable avais-je l’esprit ? Messieurs les quinteux, vous en avez déjà trop dit, supprimez vos gestes et baissez de ton. Vous me prendriez pour un sot, si je gardais plus longtemps le silence. Messieurs les quinteux, vous en avez déjà trop dit, supprimez vos gestes et baissez de ton. Vous me prendriez pour un sot, si je gardais plus longtemps le silence.
Ton père, le devin, est une vraie souche d’avoir pris cette tournure.
Il la regardait pourtant Il la regardait pourtant \emph comme un trait de politique profonde.
Tiens, Errata, prends cette pique de la main de ton Roi et va vaincre.
Puissai-je Seigneur, purger la terre de tous les êtres impures et malfaisants !
Voila de la besogne, mon ami. Tant mieux, on ne sait parler de foi que par des faits Voila de la besogne, mon ami. Tant mieux, on ne sait parler de foi que par des faits \emph au-dessus de l’humaine nature..
Je t’avais demandé, pour égayer Mimi, une fête dans mon jardin, pour demain. Je t’avais demandé, pour égayer Mimi, une fête dans mon jardin, pour demain. \emph Je la veux sur l’heure..
Me prenez-vous pour une fée ? Ces choses-là ne s’arrangent point ainsi. Mes violons sont dispersés.
Je n’entre point dans de pareilles objections. Prépare la fête et Je n’entre point dans de pareilles objections. Prépare la fête et \emph qu’elle soit dans le goût Turc.
La raison ?
Il me faudrait pour cela des Sultanes, des Odalis, des Vizirs, des Muets. D’ailleurs, ces fêtes-là ne sont pas de mode ici.
Maladroit ! Tu n’as donc jamais vu l’Opéra ? On transporte quelquefois au fond de l’Asie Maladroit ! Tu n’as donc jamais vu l’Opéra ? On transporte quelquefois au fond de l’Asie \emph les mœurs et les usages de mon empire, quoique dans ce pays-là, on ignore si nous existons., quoique dans ce pays-là, on ignore si nous existons.
Ma foi, vous m’ôtez l’envie de voir ce spectacle là. J’aime à rire, mais Ma foi, vous m’ôtez l’envie de voir ce spectacle là. J’aime à rire, mais \emph je n’aime point les invraisemblances..
Génie étroit et sans ressources, il faut donc que ton maître se prive de son jardin, et qu’il se contente d’un divertissement gaulois ?
Cela doit suffire, cher Prince, car quelqu’un a dit assez lestement je ne sais trop dans quel pays ni dans quel temps, Cela doit suffire, cher Prince, car quelqu’un a dit assez lestement je ne sais trop dans quel pays ni dans quel temps, \emph qu’ici, tout va bien pourvu qu’on danse.
As-tu des nouvelles d’Errata ?
Oui, Seigneur. Votre œil perçant a du prévoir que le choc de tantôt, entre lui et L’Enrhumé, aurait des suites. Je vais, si vous le trouvez bon,
vous donner le détail du combat sanglant qu’ils se sont livrés. Je n’y étais pas, mais je le tiens de bonne main.
Point de mots inutiles. Un tel récit doit se faire vivement, comme l’action qu’il décrit.
Derrière le parc de votre palais, sous ce plant de pommiers qui cache tout l’été la terre au soleil, c’est là où Errata a traîné bravement son adversaire. L’Enrhumé avait l’air d’un poltron, et semblait se préparer à demander grâce, mais la vue des spectateurs piqua son orgueil et ranima son courage. Il porta le premier coup à Errata, qui l’évita adroitement en se courbant à propos, mais en se relevant, il lui déchargea un si vigoureux coup dans la poitrine, que les échos d’alentour en soupirèrent.
Tu me fais trembler !
L’Enrhumé chancela. Enragé de son désavantage, il fond comme un furieux sur son ennemi. Celui-ci lui dit, tranquillement : L’Enrhumé chancela. Enragé de son désavantage, il fond comme un furieux sur son ennemi. Celui-ci lui dit, tranquillement : \emph Un lutteur en colère est mort et avec la rapidité d’un trait, il lui applique sur la nuque et sur le crâne une si grande grêle de coups, qu’il tomba mort. et avec la rapidité d’un trait, il lui applique sur la nuque et sur le crâne une si grande grêle de coups, qu’il tomba mort.
Ce maudit Errata brille partout, mais je la lui garde bonne.
Le vainqueur regarda le cadavre avec dédain et disparut. À propos, Seigneur, (pardonnez ma curiosité), on ne parle plus Le vainqueur regarda le cadavre avec dédain et disparut. À propos, Seigneur, (pardonnez ma curiosité), on ne parle plus \emph de cette fameuse chasse aux loups qui vous a donné tant d’inquiétude. qui vous a donné tant d’inquiétude.
Que t’importe ? Tu prends trop de soin. Dans ce monde, il arrive des événements au-dessus de la portée des esprits vulgaires. Que t’importe ? Tu prends trop de soin. Dans ce monde, il arrive des événements au-dessus de la portée des esprits vulgaires. \emph Respecte ce que tu ne comprends pas, tu chercherais vainement à le pénétrer par la lumière de ta raison. tu chercherais vainement à le pénétrer par la lumière de ta raison.
J’impose donc silence à ma curiosité. Ah ! Voici la dolente Mimi.
Ornement du pays de Caux, venez jouir de la petite fête que j’ai ordonné pour vous. Puisse-t-elle vous donner la gaieté, et surtout vous rendre sensible à l’amour de votre Roi.
Les plaisirs ne feront qu’aigrir mes douleurs.
Mon dessein était de vous offrir un divertissement asiatique, mais le bavard Biribi, qui fait
tout et n’est bon à rien, me réduit à ne vous donner qu’une fête tout et n’est bon à rien, me réduit à ne vous donner qu’une fête \emph européane..
Paix. Oublies-tu que je suis ton maître ? Ordonne qu’on danse.
J’ai bien dans ma poche des chansons dont je pourrais vous régaler, mais comme elles sont un peu grivoises, je craindrais d’alarmer la pudeur de la belle Mimi, ce sont d’ailleurs J’ai bien dans ma poche des chansons dont je pourrais vous régaler, mais comme elles sont un peu grivoises, je craindrais d’alarmer la pudeur de la belle Mimi, ce sont d’ailleurs \emph des idées communes et rebattues..
Quoi ! Toutes ?
Excepté cependant un couplet, où l’auteur fait dire à un paysan qu’il n’aime Excepté cependant un couplet, où l’auteur fait dire à un paysan qu’il n’aime \emph que la pâture et le foin. C’est du neuf, cela.. C’est du neuf, cela.
Oui, et ce sera pour longtemps, en vérité. Si les ânes parlaient, ce serait là leur langage.
Errata, modèle des époux, où êtes-vous ? Venez m’arracher des mains d’Attila, le fléau des femmes et des maris.
Je craindrais, Seigneur, de vous ennuyer. Les mystères de me vie ne sont pas fort intéressantes. D’ailleurs, pour bien me comprendre, il faut être Je craindrais, Seigneur, de vous ennuyer. Les mystères de me vie ne sont pas fort intéressantes. D’ailleurs, pour bien me comprendre, il faut être \emph géographe, musicien entendre \emph un peu l’italien et avoir l’oreille exercées \emph à la plaisanterie licencieuse..
Va toujours ton train.
Je suis Je suis \emph né natif de Congo. de Congo.
Arrête, ignorant. Tu débutes par un pléonasme. Je suis Arrête, ignorant. Tu débutes par un pléonasme. Je suis \emph né natif ! Tu mériterais que je te fasse enchaîner \emph au pied de ton châlit..
Je vous tiens, à votre tour, illustre Attila !
Tu m’impatiente avec tes plates critiques. Laisse-là ta misérable histoire.
J’obéis, Prince. Mais, Seigneur, vous demeurez bien froid auprès de votre maîtresse, le beau sexe aime qu’on le serre de près. Consolez donc votre amante désolée, après la pluie le beau temps, et après les pleurs, la joie et le plaisir.
Je ne sais point soupirer.
En ce cas, vous ne connaissez ni l’amour, ni ses douceurs.
Il te sied bien de parler amour, peux-tu penser que les femmes se contentent de soupirs ? Non, je te préviens, afin que tu n’en puisses prétendre cause d’ignorance.
Je ne suis que trop instruit, ma bonne petite femme, mais j’aime la paix du ménage.
Telle que la tourterelle qui a perdu sa compagnie,
je n’ai plus qu’à mourir. Errata, mon cher Errata !
Errata ! Quel nom prononcez-vous ? À part. Ma foi, \emph je prends ce prétexte, bon ou mauvais, pour m’éloigner d’ici, où je commence à bailler.
Comme te voilà fait, mon ami ! Tu ressembles au diable. C’est de la vase, je crois.
Si je n’avais su plonger, j’étais frit. J’ai assommé, je pense, L’Enrhumé, et j’ai fort bien fait car le lâche avait fait le projet de me faire donner une terrible rincée. Cinq à six flandrins m’avaient entouré, dans le dessein de s’emparer de moi, mais j’ai esquivé le piège et pour me soustraire à leurs poursuites, je me suis jeté dans un grand fossé plein d’eau bourbeuse,
et fourmillant de crapauds. J’étais là, fort mal à l’aise, cependant à force de me débattre et de barboter, je m’en suis tiré et me voilà comme tu me vois.
Tu es un beau garçon.
Je suis bien en colère, mon ami, contre l’indigne Attila. Tout ce qui m’arrive est de son fait. Si je le tenais, je l’assommerais.
Ne crie donc pas si haut, il vient de se retirer.
Le cruel ! Le barbare ! Tu le voix comme il m’a rendu malheureux.
Errata, mon ami, tu nous exposes à sa brutalité. Je tremble qu’il ne t’ait entendu. Dieu, s’il venait ! Pour nous en tirer, je vais t’empaqueter la tête dans ma cravate noire et je te ferai passer pour un africain de ma connaissance.Il lui couvre le visage de sa cravate. Le voici, jette-toi à plat-ventre.
Qule vacarme horrible fait-on ici, Biribi ? Parle, ou je t’extermine.
C’est... c’est ce pauvre diable de Nègre qui tombe du haut mal.
La rage m’étouffe. Croirais-tu que cette morveuse de cauchoise a repoussé mes caresses et mes embrassements, qu’elle m’a traité de farouche, tandis que c’est elle qui est une vraie sauvage ? Conçois-tu ma confusion ? Un Roi, trouver des cruelles ! Cela n’est jamais arrivé qu’au Roi d’Yvetot.
L’amour est accoutumé au commandement, et il n’aime pas qu’on lui fasse la loi.
Biribi, ce nègre me donne une bonne idée.
Je veux lui couper proprement la tête et tu la porteras à la petite Mimi, en lui disant que c’est celle de son mari. Je veux lui couper proprement la tête et tu la porteras à la petite Mimi, en lui disant que c’est celle de son mari. \emph Elle s’y méprendra.
Certainement, la différence d’une tête à l’autre Certainement, la différence d’une tête à l’autre \emph ne sera que du blanc au noir et la nuance est trop faible pour qu’on s’en aperçoive. et la nuance est trop faible pour qu’on s’en aperçoive.
Je n’en voudrais pas jurer.
Je veux que tu conduises cet africain à Mimi, et que tu lui ordonnes, en mon nom, de partager avec lui son lit.
Mais, Seigneur...
Mon intention est qu’on la voie couchée avec lui dans le donjon.
Le tableau sera intéressant. Je dois observer Le tableau sera intéressant. Je dois observer \emph que cette noble idée est contre les règles de la bienséance. Jamais dans le pays de Caux... est contre les règles de la bienséance. Jamais dans le pays de Caux...
Que ma volonté soit faite. À propos, quelle heure est-il ? Le sommeil me tourmente.
Je serais fort embarrassé de vous le dire. Depuis que Je serais fort embarrassé de vous le dire. Depuis que \emph votre horloger s’amuse à faire \emph des Comédies et des Opéras, toutes vos pendules sont à l’abandon, et aucune ne va., toutes vos pendules sont à l’abandon, et aucune ne va.
Comment, ce fat-là, malgré mes défenses, s’avise encore d’écrire ? Dis-lui que s’il n’obéit, Comment, ce fat-là, malgré mes défenses, s’avise encore d’écrire ? Dis-lui que s’il n’obéit, \emph je le ferai renfermer aux Petites-Maisons..
Son dernier opéra fait beaucoup de bruit.
S’il n’est pas plus juste dans son travail mécanique, que dans la construction de ses vers, c’est le plus mauvais des horlogers, mais brisons là-dessus. J’ai besoin de repos et je me retire.
Ami, le bon vent est pour nous.
Je respire. Quel miracle ! Ma femme est fidèle.
Ne crie pas si haut victoire. Telle qui refuse un Roi raffole du plus simple villageois. L’amour dédaigne le faste et les grandeurs, il est plus à son aise sur un lit de gazon que sous un dais royal.
Qu’il tarde à mon impatience de la voir, ma petite moutonnette, mon cher tendron ! Mais, mon ami, j’ai grand besoin de me restaurer l’estomac, et le cidre...
Viens avec moi, je vais te faire donner un bon bouillon. Pour se présenter à sa femme, il faut être en état de grâce.
Tu devrais bien, Drolette, m’aider à me sauver d’ici.
Je ne le puis, ce serait trahir celui qui me paie, me couche, m’éclaire, me nourrit et me blanchit.
Je vais m’étrangler. L’indigne ! Vouloir user de force !
Oh, pour cela, je l’en défie. Je m’y connais un peu. La vertu d’une femme n’a jamais rien à craindre quand, pour la lui ravir, on emploie bêtement la violence.
Infortuné Errata ! Qu’a-t-on fait de toi ? Il me paraît bien étonnant que ton Biribi, étant le confident d’Attila, ne me dise rien du sort de mon époux. C’est Infortuné Errata ! Qu’a-t-on fait de toi ? Il me paraît bien étonnant que ton Biribi, étant le confident d’Attila, ne me dise rien du sort de mon époux. C’est \emph un nigaud ou \emph un méchant..
Pardonnez-lui, Madame. Ici, tout va de travers et cela est dans l’ordre. Pardonnez-lui, Madame. Ici, tout va de travers et cela est dans l’ordre. \emph Les valets tiennent toujours du maître. Mais que veut mon cher époux ? Mais que veut mon cher époux ?
Épouse d’Errata, je l’avais bien prévu, vous avez trop fait la renchérie. Mon maître en a pris beaucoup d’humeur et pour se venger d’une manière Épouse d’Errata, je l’avais bien prévu, vous avez trop fait la renchérie. Mon maître en a pris beaucoup d’humeur et pour se venger d’une manière \emph neuve et noble, il vous ordonne de recevoir poliment \emph un joli garçon que je vais vous montrer et de le traiter comme votre propre époux. Regardez-moi bien, c’est mon vrai portrait et pour la couleur et pour les grâces. que je vais vous montrer et de le traiter comme votre propre époux. Regardez-moi bien, c’est mon vrai portrait et pour la couleur et pour les grâces.
Un nègre ! Grand Dieu ! Je frisonne. Mon mari ne serait-il plus de ce monde ?
Pardonnez, mais on veut amener ici la mode Pardonnez, mais on veut amener ici la mode \emph de la pluralité des maris..
S’ils te ressemblaient, cette coutume-là ne nous avancerait guère.
Vous, raisonneuse, qui osez apprécier la nature de l’homme, j’ai ordre de vous chasser d’ici.
Nous méprisons les ordres qui passent par la bouche de nos maris, d’où il ne doit sortir que des paroles de paix et de soumission.
À d’autres, la belle. Quoique je ne sois qu’un avorton, vous savez si j’ai pris cette belle maxime pour morale, et souvent un bon bâton...
C’en est assez, vous pouvez supprimer le reste.
Cruelle Drolette ! Tu plaisantes, tandis que je suis prête à mourir. Hélas ! Les malheureux inspirent rarement l’intérêt et la pitié.
Vous n’êtes pas si malheureuse. On donne un substitut à votre mari, et un nègre, encore ! Combien de femmes voudraient être infortunées comme vous !
Je cours chercher mon Adonis.À part. En vérité, je devrais bien lui dire \emph que le nègre est son Errata. Pour réparer ma sottise, je vais revenir avec main-forte pour les tirer d’ici.
Affreuse destinée ! Avec étonnement, en apercevant Drolette. Je te croyais sortie, Attila \emph te l’avait fait ordonner, ce me semble.
Vous avez raison, mais ici, tout n’est pas de rigueur. Souvent, quand on dit Vous avez raison, mais ici, tout n’est pas de rigueur. Souvent, quand on dit \emph oui, cela veut dire \emph non. Tous ces grands coups de pied au bon sens me donnent espoir que l’aventure finira bien pour vous.. Tous ces grands coups de pied au bon sens me donnent espoir que l’aventure finira bien pour vous.
Ma chère Drolette, si tu m’aimes, sauve-moi de l’approche du nègre. Sa couleur et son regard farouche me font trembler d’avance. Tu es familière avec ces animaux-là, Ma chère Drolette, si tu m’aimes, sauve-moi de l’approche du nègre. Sa couleur et son regard farouche me font trembler d’avance. Tu es familière avec ces animaux-là, \emph prends ma place avec cette cape et joue mon rôle. avec cette cape et joue mon rôle.
Ô le phénix des femmes ! Ô modèle d’Amour ! Ô modèle de fidélité ! Comment, vous vous sauvez d’un homme de la côte d’Afrique pour vous en tenir au trop heureux Errata ? C’est préférer un écu de six livres à un louis d’or. Ô le phénix des femmes ! Ô modèle d’Amour ! Ô modèle de fidélité ! Comment, vous vous sauvez d’un homme de la côte d’Afrique pour vous en tenir au trop heureux Errata ? C’est préférer un écu de six livres à un louis d’or. \emph Je prends volontiers votre place et j’espère bien profiter et j’espère bien profiter
de votre peu d’expérience. Ce ne sera pas la première fois que la soubrette sera prise pour la maîtresse.
Prononce souvent le beau nom d’Errata, Prononce souvent le beau nom d’Errata, \emph il te garantira.
De quoi, s’il vous plaît ? Les soubrettes sont bonnes pour la guerre, elles connaissent l’attaque et la défense.
Il est assez bien tourné.
Figure d’encre de la Chine, je suis contente de votre politesse. Regardez mes appas, mais de loin, car vous les fouilleriez. Vous concevez qu’ayant rejeté les vœux d’un Roi, je ne puis décemment me livrer à un animal de votre espèce.
Dieux ! Ce n’est pas ma Sophie. Tu m’as trahi, Biribi.
Comment, il parle français ! Je connais plus
d’un blanc qui le parlent aussi, mais qui lui font de terribles blessures : témoin, d’un blanc qui le parlent aussi, mais qui lui font de terribles blessures : témoin, \emph L’Horloger du coin. Je vous le répète, tête de barbet, je ne puis vous donner mes bonnes grâces. Errata a mon cœur.. Je vous le répète, tête de barbet, je ne puis vous donner mes bonnes grâces. Errata a mon cœur.
Errata ! Quelle grossière imposture ! Pourquoi me tromper ?
Réflexion faite, je vous trouve vraiment charmant. Ma foi, je crois que vous avez ébréché mon cœur. Approchez, je me donne à vous sans réserve, Réflexion faite, je vous trouve vraiment charmant. Ma foi, je crois que vous avez ébréché mon cœur. Approchez, je me donne à vous sans réserve, \emph Vous serez Errata pour moi..
Trop hardi sujet, cette fois-ci tu ne m’échapperas pas, j’en jure par la grandeur de mon empire, quoique maudit pour la vigne et le vin !
Frappe, cela t’est facile. Tu as la force en main. À part. Je crois, sauf meilleur avis, qu’il ne faut pas faire ici trop le fanfaron. \did Haut. Ce qui, dans mon malheur, me console, c’est que, par toi, je ne serai pas mis au rang de pauvres maris : \emph ta Mimi n’est pas du tout ma Sophie.
Tu mens. Qu’on m’amène Mimi. Si tu m’en imposes, je la soufflette devant toi.
Le blâme en tombera sur toi. On est bien méprisable, quand, le plus fort, on a la lâcheté d’opprimer le plus faible.
Tu répliques, je crois. C’est être coupable que d’avoir raison avec moi.
Homme ridicule et insensé ! À qui donc dois-tu l’existence et la vie ? Si le fils ressemble au père, Homme ridicule et insensé ! À qui donc dois-tu l’existence et la vie ? Si le fils ressemble au père, \emph le père était bien méprisable..
Des propos, chasseur obscur ! Bientôt tu en recevras le prix.
Vous m’avez donc joué, femelle imprudente ?
C’était moi, Seigneur, qui...
Comment, Servante infidèle ! Tu as osé abuser ton maître ! À qui donc se fier ?
Jamais, Monseigneur, à ceux-là qui mangent votre soupe et votre pain. Rarement on aime ceux qui commandent, on leur fait souvent payer bien cher la liberté qu’on leur vend.
Je vais ma venger, enfin ! Il ya longtemps que j’aurais dû le faire.
Étranger malheureux, je suis la cause innocente de l’orage qui se forme sur votre tête. Pardonnez...
Qu’ai-je entendu ? C’est toi, mon cher cœur, ma douce amie ?
Mon Errata ! Jette-toi dans mes bras ! Qui t’aurait cru ici ?
Ah ! Vous croyez me narguer impunément, amants langoureux, mais je vais vous désabuser. Je me sens Ah ! Vous croyez me narguer impunément, amants langoureux, mais je vais vous désabuser. Je me sens \emph altéré de vos douleurs, et j’ai une soif terrible de vous voir pleurer..
Seigneur, Seigneur, \emph vous êtes altéré ? Vous avez soif ? Qu’on apporte au Roi plein sa coupe royale de cidre d’Isigny. Qu’on apporte au Roi plein sa coupe royale de cidre d’Isigny.
Qu’on les charge de fers.
Bon, qu’on les sépare.
Celui qui sera assez imprudent pour m’approcher, avec ces ciseaux, je lui ferai la plus sanglante égratignure. Pour sauver ce qu’on aime, on s’expose, s’il le faut, à la mort. Je ne crains personne.À Errata. Quand on se venge, et qu’on est brave, on n’a pas besoin d’emprunter, \emph comme toi, un autre bras.
Chère et tendre Sophie, tu es plus courageuse que moi.
Écoute ton arrêt, Errata, je te défends de jamais plaider. Pour un normand c’est un cruel supplice. Écoute ton arrêt, Errata, je te défends de jamais plaider. Pour un normand c’est un cruel supplice. \emph La chicane et la calomnie auront beau s’agiter pour te perdre, il t’est interdit de te défendre., il t’est interdit de te défendre.
Ma vie honnête et sans reproche plaidera pour moi. Ce sont les méchants qui ont jeté Ma vie honnête et sans reproche plaidera pour moi. Ce sont les méchants qui ont jeté \emph le trouble et le désordre dans les familles, \emph corrompu des hommes faibles et crédules pour les perdre après, \emph arraché une femme des bras d’un époux tendre et respectable... une femme des bras d’un époux tendre et respectable...
Que dis-tu là ?
Ce sont ceux-là, dis-je, qui ont besoin de se défendre contre les infortunés qu’ils ont ruinés et déshonorés. Ce sont ceux-là, dis-je, qui ont besoin de se défendre contre les infortunés qu’ils ont ruinés et déshonorés. \emph Ils seraient accablés, si, par de nouvelles intrigues et par des impostures, ils n’échappaient à la rigueur des lois., si, par de nouvelles intrigues et par des impostures, ils n’échappaient à la rigueur des lois.
Quel est ce tapage ? On casse mes vitres, on force mes portes.
Amis, sauvons Errata, ce brave chasseur, l’ornement du pays de Caux. Au Roi. Si tu ne leur rends la liberté, nous allons bouleverser ton chétif palais.
Traître ! Est-ce ainsi qu’un esclave parle à ton maître ?
Tu ne l’es plus. Tu as outragé l’amitié, la nature, ingrat !
Arrêtez, mes amis, votre zèle va trop loin. Nous devons tous Arrêtez, mes amis, votre zèle va trop loin. Nous devons tous \emph honneur et respect à Attila. Mettez bas ces gros vilains bâtons.. Mettez bas ces gros vilains bâtons.
Je crève de colère et j’aurais grand envie de l’assouvir sur moi-même avec un bon couteau.
Arrêtez, Seigneur, je n’aime pas la tragédie. La vie de ce monde est une comédie entremêlée à la vérité, de scènes tristes et larmoyants, néanmoins c’est toujours une comédie. Finissons-là donc le plus gaiement que nous pourrons.
Tu parles fort bien, Drolette, pour une femme.
Seigneur, faites grâce à ces mutins.
Je ne suis pas Je ne suis pas \emph coutumier du fait. Cependant je leur pardonne. Ma foi, j’allais faire là \emph un fort. Cependant je leur pardonne. Ma foi, j’allais faire là \emph un fort
vilain dénouement. Je te remercie, Drolette, de ta bonne réflexion. Je ne suis plus étonné si Molière consultait sa servante. Je vais, si je puis, réparer vilain dénouement. Je te remercie, Drolette, de ta bonne réflexion. Je ne suis plus étonné si Molière consultait sa servante. Je vais, si je puis, réparer \emph mes erreurs et mes sottises..
Pour me rappeler votre repentir et l’heureuse fin de cette aventure, je veux garder ces fers Pour me rappeler votre repentir et l’heureuse fin de cette aventure, je veux garder ces fers \emph et m’en faire une ceinture..
Vis heureux avec ta Sophie. Reste ici, ou va planter des choix, choisis. Toi, Biribi, je te pardonne ta trahison en faveur de ta bravoure. Comment diable, un eunuque montrer un pareil courage ! Vis heureux avec ta Sophie. Reste ici, ou va planter des choix, choisis. Toi, Biribi, je te pardonne ta trahison en faveur de ta bravoure. Comment diable, un eunuque montrer un pareil courage ! \emph C’est un eunuque fait exprès. Dans le cas cependant où il me resterait un peu de rancune, je laisse à Drolette le soin de ma vengeance. Dans le cas cependant où il me resterait un peu de rancune, je laisse à Drolette le soin de ma vengeance.
Comptez sur mon zèle à vous servir, Seigneur.
Je conclus de tout ce qui vient de se passer Je conclus de tout ce qui vient de se passer \emph qu’il est des dieux suprêmes et que l’homme n’est grand que par ses vertus.