Alcyone

Autoren: Romagnesi (Jean-Antoine)
Parodie von: Alcyone de La Motte et Marais
Datum: 26 Oktober 1741
Aufführung: 26 Oktober 1741 Comédie-Italienne - Hôtel de Bourgogne
Quelle: ms. BnF, fr. 9334
Jean-Antoine Romagnesi

Alcyone


Parodie
Représentée sur le Théâtre de la Comédie-Italienne
le 26 octobre 1741
BnF ms. fr. 9334

Acteurs


Alcyone
Pelée
Phorbas
Céix
La Chicane
Morphée
Le Sommeil
Neptune
Phosphore
Le grand prêtre de l’Hymen
Suite du grand prêtre
Procureurs suite de la Chicane
Magiciens et magiciennes
Matelots et matelotes

Alcyone


Scène i

Phorbas, Pelée

phorbas

Air : De nécessité


Dans ce palais l’hymen d’Alcyone
Avec votre heureux rival s’ordonne.
Ah ! Que si j’étais à votre place
Je ferais une laide grimace.
Pelée

Air : Les recors

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Informations sur cet air

Hélas ! je la fais aussi
Mon ami ;
Cet hymen me rend transi
Et de cœur j’en enrage.
phorbas

Air : L’auteur du glorieux


Il faut donc \ibis\ faire tapage.
Le diable est mon ami
Et n’est point endormi
Les jours de fête ;
Nous allons tout gâter,
Dût-il nous en coûter
Une tempête.
Pelée

Air : Pendus

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Non, non, car je dois tout au roi,
Tu sais ce qu’il a fait pour moi.
Quoi sert-il d’une belle âme
De vouloir lui prendre sa femme ?
phorbas
Et ne voit-on pas tous les jours
Des amis se jouer ces tours ?
Pelée

Air : La jeune Isabelle

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Je voudrais bien faire
L’exposition ;
J’ai tué mon frère.
phorbas
La belle action !
Pelée
J’ai battu ma mère.
phorbas
Bon, encore mieux.
Pelée
Pour fuir sa colère
Je viens en ces lieux.

Air : Turelure

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Le roi m’y fit grand honneur
Malgré ma triste aventure,
Cela fit naître en mon cœur,
Turelure,
Des transports pour sa future.
phorbas
Robin turelure lure

Air : L’autre nuit, j’aperçus [en songe]

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Cela commence à prendre forme
Et nous serons bientôt au fait.
Pelée
Pour me punir de mon forfait
La mer vomit un monstre énorme,
Lequel dévorait un chacun.
phorbas

Air : Que j’estime [mon cher voisin]

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Il n’avait pas le sens commun.
Et pourquoi ce peuple étrange
Devint-il sa victime ?
C’était vous qu’il devait manger
Pour punir votre crime.
Pelée

Air : Nous autres, [bons villageois]

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J’ai tué cet animal
Dont la fureur et le carnage
De mon trop heureux rival
Ont suspendu le mariage.
phorbas
Je vais le ranimer encor
Pour qu’il prenne un nouvel essor.
Pelée
Cela sentirait le cordeau.
Faites-en plutôt un nouveau.

Air : Pouvoir


Mais, tout compté, tout rabattu,
Ayons de la vertu bis
phorbas, à part
Ah ! C’est pour un franc scélérat !
Être bien délicat !

Air : Voulez-vous [savoir qui des deux]

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Mais prenez votre parti,
Je vois venir Alcyone.
Pelée
J’en ai donc le démenti.
phorbas
Rendez-le à qui vous le donne.
Pelée
Charge-toi donc de tout le poids
Et que je puisse, en tapinois,
Être malhonnête homme,
Sans que tel on me renomme.

Scène ii

Alcyone, Céix, Pelée, Suite

chœur
Gai, gai, gai, gai,
Madame la mariée
Bon, bon, bon ;
Vous allez danser tout le jour,
Rire, boire, et faire l’amour.
alcyone, céix, ensemble

Air : Dormons tous


Aimons, aimons-nous,
On dit que rien n’est si doux.
Céix, à Pelée

Air : Si vous voulez [suivre les lois]


Prends part au transport de mon âme,
Tu dois beaucoup te réjouir,
Car, puisque je prends une femme
Tu vas avoir un grand plaisir.

Air : Ne m’entendez [vous pas]

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Que ne puis-je te voir plus heureux que moi-même.
Pelée
Alcyone vous aime
Est-il un sort plus doux
Que d’être son époux ?

Air : Ah, vraiment, [je m’y connais bien]

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Songez, en me parlant de même,
Que l’impolitesse est extrême,
Que c’est mépriser ses appâts.
Céix
Ah ! vraiment, je n’y pensais pas !
alcyone

Air : Déesse de Gonesse

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Informations sur cet air

Fillettes de mon âge
N’aima jamais si bien.
Ah ! Que d’un bon courage
Je forme ce lien.
Pelée
J’enrage, j’enrage !
Céix
Qu’avez-vous ?
Pelée
Ce n’est rien.

Air : Pèlerins

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Je songe à ce monstre effroyable
Dont les fureurs
Troublèrent l’union aimable
De vos deux cœurs.
alcyone, céix, ensemble
Ne rappelez point nos soupirs
Dans cette fête
Et partagez tous nos plaisirs.
Pelée
Cette offre est trop honnête.
alcyone, céix, ensemble

Air : Que faites-vous, Marguerite

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Informations sur cet air

Que d’une flamme si belle
Nous ne voyons point la fin.
Pelée
Vous ne voyez point la fin,
Et qu’elle se renouvelle
Du soir jusqu’au matin.
tous les acteurs en dansant en rond., ensemble
Ah ! Voilà la vie, la vie, la vie !
Ah ! Voilà la vie que nous demandons.

Air : Péril

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De l’amour et de son délire
Finissons ici l’examen.
Voici les prêtres de l’Hymen,
Il n’est plus temps de rire.

Scène iii

Les précédents, Les prêtres de l’Hymen

Pelée

Air : La faridondaine

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Informations sur cet air

Quoi ! Leur hymen va s’achever !
Quelle pilule amère !
Le prêtre
L’amour ne vous fit éprouver
Qu’une douce chimère ;
Mais aujourd’hui c’est tout de bon,
La faridondaine, la faridondon,
Que l’hymen vous fera plaisir,
Biribi,
À la façon de Barbari,
Mon ami.

Air : Joconde

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Informations sur cet air

Faites tous deux, en ce moment,
Le serment ordinaire
De vous aimer fidèlement.
alcyone, céix, ensemble
Ce serment ne tient guère ;
Mais, n’importe ; jurons toujours.
Il faut suivre l’usage
Jurons d’éternelles amours.
On entend un grand bruit de voix.
tous, ensemble
Quels éclats, quels tapages !
Céix

Air : Ah ! fripon


Ce bruit affreux me fait trembler,
Qui diable vient donc nous troubler ?

Scène iv

Les précédents, La Chicane, et Suite

Pelée
Quelle épouvantable figure !
La Chicane
C’est la Chicane en miniature.

Air : La bonne aventure

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Informations sur cet air

Je forme opposition
À ce mariage.
J’en fais la cassation
Hic et nunc.
Céix
Courage !
Comment donc ? Par quel endroit ?
alcyone
Mais en vertu de quel droit ?
La Chicane
Du droit de Chicane, ô gué
Du droit de Chicane.

Air : De basse Normandie


Je vous fais, en présence,
De tous les assistants
Bien écoutants,
Très expresse défense,
D’oser
Vous épouser.
Ô chut, ma fé
Vers guieu me damme
Doux zanguiable,
Mon doux maîtron
Ce fait est passé
Par devant mé,
Ô chut ma fé.
Les procureurs et les sergents renversent l’autel de l’Hymen, jettent les bonnets des prêtres et sortent avec la Chicane.
Le grand prêtre

Air : On n’aime plus [dans nos forêts]

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Informations sur cet air

Je ne puis aller plus avant
Après l’arrêt qui vous condamne.
Céix
Ô doux espoir trop décevant !
alcyone
De quoi se mêle la Chicane ?
Céix
Contre la perfidie et ses tours
Aux sorciers seuls ayons recours.

Scène v

Pelée [seul]

Pelée
Que je suis un grand chien ; par bémol, par nature,
D’un ami je fais le malheur,
Et pour combler mon déshonneur
J’affecte à ses regards l’amitié la plus pure.
Dieux, justes Dieux, vengez-les, vengez-vous.
Lancez, lancez vos traits,
Je mérite cent coups bis.
\scene[La scène représente un désert.] Phorbas[seul]
phorbas

Air : J’ai rêvé toute la nuit

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Informations sur cet air

Céix doit venir me voir.
Pour consulter mon savoir
Il ne s’adresse pas mal,
Le sot animal.bis
Ne sait-il pas qu’aujourd’hui
Je dois régner sur lui.

Air : Le traquenard

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Informations sur cet air

Puisqu’il est si fin renard
Rendons-lui le traquenard.
Que l’horreur,
La terreur
Le tourmentent,
L’épouvantent.
Il vient en ce lieu :
Laissons-le chanter un peu.

Scène vi

Céix, Phorbas

Céix

Air : Ne m’entendez [vous pas]

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Informations sur cet air

Oh trop malheureux roi !
La fortune jalouse
M’enlève mon épouse
Sans me dire pourquoi !
Oh, trop malheureux roi !

Air : Si je voulais


Qu’avez-vous fait de votre sœur Ismène ?
phorbas
N’ayez aucun souci,
Car, entre nous, il n’était pas la peine
De l’amener ici.
Céix
De son courroux
L’injuste Ciel m’accable.
J’ai recours au diable.
phorbas
Vous ?
Céix
J’ai recours au diable.
phorbas

Air : Tout cela m’est indifférent

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Informations sur cet air

Renoncez à l’hymen fatal,
Qui vous annonce tant de mal,
Car tous les dieux le désapprouvent
Vous en aurez un sûr garant.
Céix
Que bon ou mauvais ils le trouvent,
Tout cela m’est indifférent.
phorbas

Air : Bonhomme


Impie, impie,
Parlez un peu mieux
De nos dieux.
Céix

Air : Allons voir

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Informations sur cet air

Je veux voir
Ton pouvoir
Et savoir
Quelle crise
M’est promise.
phorbas
Mon pouvoir
Va vous le faire voir,
Mais, gare le pot au noir !

Air : Je ne suis pas si diable [que je suis noir]

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Informations sur cet air

Moins pour rendre l’Oracle
Que pour frapper les yeux
Et faire un beau spectacle,
Paraissez en ces lieux,
Sorciers et vous sorcières !
Il faut, avec fracas
En pareilles matières,
Tourner le sac.

Scène vii

Céix, Phorbas, Magiciens et Magiciennes.

chœur

Air : Gagne petit

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Hören (midi) Voir la partition Informations sur cet air

D’une lieue à la ronde
Chacun te seconde,
Vois notre ardeur
Et notre candeur.
phorbas
Vous me faites trop d’honneur,
Le roi voudrait bien,
Par votre moyen,
Voir son mal ou son bien.
chœur
Peuple démon,
Styx, Phlégeton,
Que tout l’enfer ensemble
S’assemble.
Céix
Je tremble.
phorbas
Ce n’est qu’une comparaison.
On danse.
phorbas

Air : Guillot est mon ami

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Informations sur cet air

Le charme a réussi
Consultons le grimoire.
Ah ! Qu’aperçois-je ici ?
Quelque tragique histoire
Ne compte plus, mon fils,
Sur, sur ta future.
Tu péris
Dans l’aventure.
Adieu, adieu, adieu donc ; la voiture !
Céix
Quel chien d’oracle !
phorbas
Cherche du secours à Claros.
Apollon seul peut mettre obstacle
À ce qui trouble ton repos.
Céix
Quel chien d’oracle !

Air : Zon, zon, zon

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Informations sur cet air

Grand dieux, sauvez du moins
La princesse que j’aime.
phorbas
Cours implorer ses soins
Pour elle et pour toi-même.
J’ai vu son sort
Et, par mon stratagème,
Il court au port
S’embarquer pour la mort.

Air : Ah, qu’il est beau

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Informations sur cet air

Faisons venir ici la merbis
Puisque j’ai fait venir l’enfer,
Dondaine,
Il ne doit m’en coûter
Pas plus de peine.

Scène 8

Pelée, Phorbas
phorbas

Air : Pour fuir l’amour


Cela ne va pas mal.
Allons, prenez courage !
Votre pauvre rival
Par mon ordre voyage
Comme un commis qui laisse sa compagne
Et qu’on emploie aux rives d’Allemagne.
Pelée

Air : Triolets

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Informations sur cet air

Malgré l’absence d’un mari
Alcyone mettra sa gloire
À refuser un favori.
Malgré l’absence d’un mari
Un époux est bien plus chéri
Dans la fable que dans l’histoire.
Malgré l’absence d’un mari
Elle prendra soin de sa gloire.
On entend une symphonie marine.
phorbas

Air : Laissez-les, qu’ils viennent


On vient, c’est une fête
De tous les matelots
Dont la troupe s’apprête
À traverser les flots.
On vient ici demander à Neptune,
Pour le jour du soleil, pour la nuit clair de lune.

Scène ix

Pelée, Phorbas, Troupe de matelots

chœur

Air : Compagnon, je te réveille


Que sur la liquide plaine
En ses prisons Éole enchaîne
Des vents la terrible haleine.
Un matelot
Et qu’il ne règne sur les mers
Qu’un petit vent qui droit nous mène
Et n’aille point de travers.
On danse.
Auteurs malheureux,
Si mille écueil fâcheux
Troublent vos vœux,
Votre amour propre est le plus dangereux.
Pour peu qu’il s’oublie
On vous humilie,
Et dans les mêmes lieux
Où vous fûtes glorieux.
Les matelots dansent et s’embarquent.

Scène x

Alcyone, Céix, Pelée

alcyone

Air : Prêt à danser


Rien ne peut-il vous arrêter,
Perdez cette funeste envie.
Céix
Non, non, j’ai trop à redouter
Lorsque je crains pour votre vie.
alcyone
Puisque vous allez me quitter
Votre départ va me l’ôter.
Céix
Je reviendrai demain au soir
Calmez ce désespoir.
alcyone

Air : Il n’est plus d’amant


Quoi, vous partez, mon sang se glace.
Céix
Du ciel s’apaise le courroux.
alcyone
Accordez-moi du moins la grâce
Et le plaisir de suivre mon époux.
Céix
Hélas, madame, où vous fourreriez-vous ?
Mon vaisseau ne tient qu’une place.
alcyone

Air : Tu veux que je t’épouse


Au nom de notre flamme
Ne vous livrez point au hasard.
Céix
Adieu, madame !
Croyez que ce départ
Me perce l’âme.
Il se fait déjà tard.
Céix, à Pelée

Air : Ma lurette


Mon ami, garde bien ma femme,
Parle-lui souvent de ma flamme
Afin qu’à mon retour
Tu sois ma lurette,
Tu sois en haleine d’amour.
alcyone

Air : Ah, mon mal ne vient [que d’aimer]

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Informations sur cet air

Je ne reçois point vos adieux.
Céix, à Pelée
Toi, console-la de ton mieux,
Songez que cet ami commun
Est un autre moi-même.
alcyone
Ah, si vous voulez, c’est tout un ;
Mais ce n’est pas de même.

Air : Qu’ont donc ces cloches


Allez, c’est un fort bon garçon,
Prends soin de ce joli tendron
Et reçois mes embrassements.
Tu lui feras mes compliments.
Il s’embarque.

Scène xi

Alcyone, Pelée

alcyone

Air : Sans cesse, je travaille


Il fuit, arrête, arrête !
Son vaisseau fend les mers,
Démon de la tempête,
Ne trouble point les airs,
Et toi, mon père, enchaîne
Sur la liquide plaine
Les vents et leur fracas.
Que sa fuite est soudaine,
Je ne vois plus qu’à peine
Le petit bout du mât.
Pelée

Air : La Palice

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Informations sur cet air

N’est-ce pas pour en mourir ?
Elle tombe évanouie.
Pour la faire revenir
Céix, reviens, je t’en prie.
Allons, donc, mademoiselle,
Reprenez le sentiment.
Situation cruelle
Pour un malheureux amant,
Et allons, donc, mademoiselle,
Reprenez le sentiment.

Air : Il faut l’envoyer


Alcyone... Elle n’entend pas,
Revenez à vous ! Alcyone
Ma mignonne.
Elle est aux portes du trépas ;
Alcyone... Elle me désole,
J’appelle pourtant assez haut.
alcyone
Le nigaud,
Il faut l’envoyer à l’école.
Pelée

Air : Tant d’autres


Alcyone !
alcyone
Est-ce vous
Qui m’appelez, cher époux ?
Pelée
C’est l’autre.bis
alcyone

Air : Par nature


C’est me faire un vilain tour ;
Je le croyais de retour,
Pourquoi me rendre le jour
Dans ma triste infortune ?
Pelée
Quelle est mon infortune ?
tous deux, ensemble
Que tu m’importunes,
Amour,
Que tu m’importunes.
alcyone
Laisse-moi seule dans ces lieux
Rêver à ma triste flamme.
Pelée
Ah ! Faites-le pour le mieux,
Mais n’allez-vous pas, madame,
Au temple de Junon ?
alcyone
Non,
Car il ennuie.
Je puis dormir ici
Si
M’en prend l’envie.

Scène xii

Alcyone [seule]

alcyone

Air : Je m’étonne fort


Déesse de l’hyménée,
Par pitié protège-nous.
Des dieux la haine obstinée
Poursuit de tendres époux.
Quelle injustice
Nous devons leur courroux
Qu’à leur caprice.
On entend une symphonie.

Air : Tulalire


Qu’entends-je ? La douce harmonie,
Quelque dieu va descendre ici.
J’aime beaucoup la symphonie
Car elle calme le souci,
Elle est même soporifique.
Adieu, bonsoir,
Ô grand pouvoir
De la musique.
Elle s’endort.

Scène xiii

Le Sommeil, Morphée, Alcyone

On prélude.
Le Sommeil

Air : Quand on a [prononcé ce malheureux oui]

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Informations sur cet air

Junon m’a commandé de lui tracer en songe
Le malheur effroyable où le destin la plonge ;
Et que son pauvre époux se noie en ce moment,
Je dors en vous contant la chose seulement.

Air : Sur le ritanta[leri]


Morphée, allons, préparez-vous,
Représentez-lui son époux.
Pour moi, je retourne dormir
Sur le lit, tantaleri.

Scène xiv

Céix, Chœur des songes

Tempête.
Céix

Mon bonnet, mon bonnet !


definitacteur, Chœur des songes chœurdessonges
chœurdessonges

Air : On sort malaisément


La mer est en courroux,
Ciel, prends garde à nous.
Ma foi, nous sommes tous
Tout sera dessus-dessous.
Céix
Lâche le cordeau.
Alcyone, je vous perds
Je ne vous vois plus qu’à l’envers.
chœur
Ah, ah ! C’est fait de nous
Ah ! Nous périssons tous.
Céix
Ma chère, votre époux
Ne regrette que vous.

Scène xv

Alcyone seule

alcyone

Air : Il était un moine


Qu’ai-je vu, qu’ai-je entendu,
Mon époux est perdu,
Je viens de le voir mouillé,
Houspillé, puis noyé.
Ce ne sont point des mensonges
Dans la famille on croit aux songes.
Rejoignons en ce moment,
Mon époux ou mon amant.
Oui, puisqu’il est mort, il faut
Que je me, je me, que je me tue.
Oui, puisqu’il est mort, il faut
Que je me tue au plus tôt.

Scène xvi

Alcyone, Phosphore

alcyone

Air : De Nécessité


Est-ce la lanterne magique
Ou quelque nouvel essai d’optique ;
De Céix c’est le père, il me semble.
phosphore
Oui, car ce beau garçon me ressemble.

Air : Réveillez-vous, [belle endormie]

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Informations sur cet air

Je viens d’épargner bien des peines
Et des ennuis aux spectateurs.
Je retranche ici plusieurs scènes
Qu’on devait retrancher ailleurs.

Air : Digue don

Voir la partition
Informations sur cet air

Le destin ne t’est plus contraire,
Tous les diables déchaînés
Auront bientôt un pied de nez.
alcyone
Comment cela se peut-il faire ?
phosphore
Tu dois en croire ton beau-père.
alcyone
Déjà vous vous en retournez.

Air : Vous comptez avec peine


Tu sais que le phosphore
Pour peu qu’il prenne l’air,
En flamme s’évapore,
Je crains de me brûler.

Scène xvii

Neptune, Alcyone

neptune

Air : Je ne suis point un voleur


Je viens essuyer vos pleurs
Et terminer vos malheurs.
Je vous rends votre mari,
Consolez-vous, fille
Gentille ;
Je vous rends à votre mari,
Meilleur que quand il a péri.

Scène xviii

Alcyone, Céix, Neptune

alcyone

Air : Trop d’amour

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Informations sur cet air

Je te vois, Céix.
Céix
Je vois Alcyone.
tous deux, ensemble
Ah ! Quelle félicité !
neptune
De plus, immortel je te le donne.
alcyone
Nous nous ennuierons, en vérité.
airvide
La fable en fait un oiseau.
C’est bien autre chose.
Et ne fût-il qu’un moineau,
Sa métamorphose
Me paraît un coup plus beau
Qu’une apothéose.
Fin

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