Arlequin Phaéton

Arlequin Phaéton

Auteurs : Riccoboni (François) dit Lélio fils
Parodie de : Phaéton de Quinault et Lully
Date: 21 janvier 1743
Représentation : 21 janvier 1743 Foire Saint-Germain - Opéra-Comique
Source : ms. BnF, fr. 9309
Antoine-François Riccoboni

Phaëton


Parodie avec un divertissement
Représentée par les comédiens italiens
le 21 janvier 1743
BnF ms. fr. 9309

Acteurs


Mérops
Climène
Libie
Théone
Phaëton
Épaphus
Protée
Triton
Le Soleil
Jupiter
La Terre
Un messager
Les Heures
Peuples
Gardes

Phaëton


Scène i

Libie [seule]

libie

Air : Brunette, mes amours


J’ai donc quitté cette froideur
Dont j’étais si contente.
J’ai beau regretter le bonheur
D’une âme indifférente,
Quand une fois on l’a perdu
Il ne nous est jamais rendu.

Scène ii

Théone, Libie

Théone

Air : Oh Pierre, oh Pierre

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Informations sur cet air

Quand tout cherche à vous plaire
Vous êtes seule ici.
Dans ce lieu solitaire
Pourquoi rêver ainsi ?
libie
Ma chère, ma chère !
Vous y rêvez aussi.
Théone

Air : Je suis la fleur des [garçons du village]

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Informations sur cet air

Un tendre amour fait mon inquiétude
Que j’ai mal fait de commencer !
Lorsque d’aimer on a pris l’habitude,
On ne saurait plus s’en passer.
libie

Air : J’aimerais mieux, ma mère


L’embarras où vous êtes
N’est presque rien.
Mes noces toutes prêtes
Causent le mien.
Théone
Là, parlez-moi sincèrement.
Pour un jeune amant
Avez-vous pris goût ?
libie
Entre nous, fillettes,
L’on se dit tout.
Théone

Air : Je vous aime tant


Vous en avez tant
Qui portent vos chaînes,
Vous en avez tant,
Chacune y prétend.
En avez-vous un
Qui cause vos peines ?
En avez-vous un
Plus aimé qu’aucun ?
libie

Air : Pour fuir l’amour


Fille d’un Roi puissant
Je devrais être fière.
Je ne sais pas comment
On peut être sévère
Pour fuir l’amour.
J’ai fait tout mon possible
Mais à mon tour
J’ai pris un cœur sensible.
Théone

Air : Il m’est avis que l’on me fourre


Pour vous faire tout avouer
Je vois bien qu’il faut deviner :
Le fils de Jupiter vous aime.
libie
Je suis à lui plus qu’à moi-même.

Air : Ah ! mon mal ne vient que d’aimer

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Informations sur cet air

À choisir entre mille amants
Mon papa tardait trop longtemps.
Par les plus tendres sentiments
Épaphus m’a touchée,
Mon papa tardait trop longtemps
Je me suis dépêchée.

Air : Ma sœur, t’en a-t-on fait autant


Phaëton vous paraît charmant
Votre cœur en a fait autant
Vous vous aimez tranquillement.
Ah ! dites-le moi bonnement
Votre cœur en a fait de même,
Votre cœur en a fait autant.
Théone

Air : Sans savoir comment


Sans comparaison
Comme la mer agitée,
Sans comparaison
Fait obscurcir l’horizon,
Sans comparaison
Par l’amour tourmentée,
Sans comparaison
Je sens troubler ma raison.
Théone

Air : J’approche, sa beauté me flatte


Je voudrais, s’il était possible,
Qu’un cœur par l’amour agité
Fut en même temps bien paisible.
Ce serait une nouveauté.

Air : Afin qu’aucun moine ne sorte


Mon amant, hélas ! m’abandonne,
Il paraît bien froid aujourd’hui.
libie
Il vient, voyez si je suis bonne,
Je vais vous laissez avec lui.

Scène iii

Théone, Phaëton

Théone

Air : J’ai passé, repassé [devant votre porte]


Vous passez sans me voir,
Craignez-vous ma présence ?
Phaëton
Un tel soupçon, m’offense,
À maman par devoir
Je vais en diligence
Souhaiter le bonsoir.
Théone

Air : Non, vous ne m’aimez pas


Je m’aperçois sans cesse
Que tu manques de foi.
Quel nouveau soin te presse
De t’éloigner de moi ?
L’objet qui t’a su plaire
Se trouve sur tes pas
Et tu cours chez ta mère,
Non, tu ne m’aimes pas.
Phaëton

Air : J’en jure pas vos yeux


Les dieux me sont témoins,
Une nouvelle ardeur ne cause pas mes soins
Si je ne vous dis mot, je n’en pense pas moins.
Théone

Air : J’ai demandé à ma mère


Quand je demande à mon père
Qui sait les arrêt du destin
Si l’amour qui trouble mon sein
Doit avoir une bonne fin,
Quel destin !
Quelle fin !
Il me répond tout en colère
Que je n’aurai que du chagrin.
Phaëton

Air : Tout d’travers

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Informations sur cet air

Non, mamour, ce vieux radoteur
En honneur
Avec ses quatrains mis en vers
Tout d’travers
Prédit à tout l’univers
À l’envers.
Théone

Air : Ô lon lan la

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Informations sur cet air

Ah ! du moins ingrat que vous êtes,
Ô lon lan la lan derira,
Trompez-moi mieux que vous ne faites,
Ô lon la etc.
Phaëton

Air : C’est un exemple


Vous aimez à vous alarmer
On ne sait comment vous calmer
Quand votre cœur s’abuse
Tout autre à ma place aurait tort
Mais, je ne puis aimer plus fort
C’est un exemple.
Théone

Air : Le premier jour de l’hyménée


Les premiers jours de la tendresse
Sont remplis d’heureux moments,
On y voudrait trouver sans cesse
Les plus tendres sentiments.
Bientôt après, quel ennui, quelle chute,
L’amour n’exerce plus son pouvoir souverain,
Faut-il partout trouver butte
À la froideur du lendemain.
Phaëton

Air : Ah ! ma tante


C’est ma mère !bis
Théone
Si vous ne me suiviez pas
Cela pourrait lui déplaire.
Phaëton
C’est ma mère !

Scène iv

Phaëton, Climène

Climène

Air : Je ne vous ai vu qu’un seul petit moment


Qu’est-il arrivé mon cher petit enfant ?
Vous avez l’air tout je ne sais comment.
Phaëton

Air : C’est dans une rue de Paris


Ce vieux sorcier de Mérops prétend marier sa fille
Et celui qui la prendra, la couronne doit porter.
Cela me fait bien pester
Qu’Épaphus veuille me l’escamoter
Car à vous dire le vrai, la couronne est gentille
C’est que si je ne l’ai pas
Me voilà dans un grand embarras.
Et si jamais je suis roi
Cela sera fort bon pour moi.
Climène

Air : Voulez-vous savoir

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Informations sur cet air

Fils de Jupiter
Épaphus l’emporte.
Doit-on rebuter
Des gens de la sorte ?
Phaëton
Ah ! quoi de la sorte
Épaphus l’emporte,
Le fils d’Apollon
Est bien aussi bon.
Climène

Air : Allons le voir à Saint-Cloud


J’avais un dieu pour amant
Et chacun sait mon histoire.
Tu naquit furtivement
Vois, mon fils, qu’elle est ta gloire,
Au trône voulant te placer
Il fallut un peu m’abaisser
Et j’eus bien de la peine
À consentir d’être Reine.

Air : Les garçons du port au bled


Le Roi ne demande pas mieux
Que d’offrir sa fille à tes vœux
Mais pour mériter la couronne
Il ne faut point aimer Théone.
Phaëton

Air : Un jour, le front et le nez


Il est vrai, jadis à mes yeux
Théone parut belle
Mais la couronne vaut bien mieux
Et la gloire m’appelle.
À des filles par-ci, par là
L’on offre son hommage
Mais on sait quitter tout cela
Pour un bon mariage.
Climène

Air : [Quand] Moïse [fit défense]

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Informations sur cet air

Pour vous mon âme agitée
Avant de vous marier
Prétend savoir de Protée
Ce qu’il en doit arriver.
Phaëton
Bon, bon, quelque destinée
Qu’ai [un] jour mon hyménée
En dois-je être plus surpris
Que tous les autres maris.

Scène v

Protée [seul]

Protée

Air : En un pré du jus de la treille


Autrefois ma vive jeunesse
Des plus fières beautés éprouvait les rigueurs.
L’amour augmentait ma faiblesse,
On faisait au plus cher accepter ses faveurs.
Fatigué d’un malheur extrême
Pour me venger du dieu malin
Je prétends boire du bon vin,
C’est à présent tout ce que j’aime.
airopera
Plaignons les malheureux amants,
Évitons leurs cruels tourments.

Air : Laisse tes moutons


Laissez mes moutons errer dans la prairie
Je vais dormir sous les ormeaux
Tout nourrit ma rêverie
Les zéphirs, les petits oiseaux,
Les eaux,
Les flots.
Vos chalumeaux,
Vos airs nouveaux,
Pour m’assoupir sont à propos.

Scène vi

Climène, Triton, Protée endormi

Climène

Air : Ce n’est point par effort qu’on aime

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Écouter (midi) Voir la partition Informations sur cet air

Vous avec qui le sang me lie,
Vous dont le secours m’est promis,
Triton, secondez mon envie.
Menez ici tous vos amis,
Il faut jouer la comédie
Pour savoir le sort de mon fils.
triton

Air : Ha ! ha ! ha


Pour éveiller ce lourdaud
Ho ! ho !
Mes amis, faisons tapage
Flattons-le comme un nigaud
Ho ! ho !
C’est des bergers le plus sage.
Vite et tôt
Que Protée avec nous partage
La douceur de ce badinage.
Allons, crions tous bien haut
Ho ! ho ! ho ! ho !
Pour l’amuser comme il faut.

Air : Qui veut ouïr chansonnette


C’est une chanson nouvelle
Que je dois chanter.
Quand le plaisir nous appelle
Il faut le goûter.
La pensée est assez belle
Pour la répéter.
Protée

Air : C’est lui qui fait la pimprenelle


Ah ! Ciel ! quel tapage effroyable.
Ne sauriez-vous parler plus bas ?
L’amusement est pitoyable,
Vous glapissez comme des chats,
Allez danser, chanter au diable.
Lorsque je dors, je ne ris pas.
triton

Air : Ma Manon, consolez-vous


Sur le sort de Phaëton
Il faut éclaircir sa mère.
Là, dites-nous sans façon
De lui ce qu’il faut qu’elle espère.
Protée
Laissez-moi, je suis discret
Et je veux garder le secret.
Climène
À notre désir curieux
Ne veut-il pas répondre mieux ?
Il se dérobe de ces lieux
Un rocher paraît à nos yeux,
Quelle métamorphose !
triton
Nous allons l’entourer de près
Il se change ainsi tout exprès
En flamme, en rivière, en cyprès
Et puis dans le moment d’après
C’est tout autre chose.
Philis qu’on voyait autrefois
Avoir quatre amants à la fois
Par sa rigueur met aux abois
Le beau Tircis qui fuit ses lois.
Quelle métamorphose !
Aux fleurettes d’un soupirant
Qui n’a qu’un mérite indigent,
C’est un rocher sans mouvement
Mais pour un fermier opulent
C’est tout autre chose.
Ce marquis plein de vanité
Dont chacun sentait la fierté
Reçoit avec civilité
Ce vieux marchand de la cité.
Quelle métamorphose !
De sa noblesse, il s’applaudit
À ses yeux tout semble petit
C’est un paon qui s’enorgueillit,
Mais a-t-il besoin de crédit
C’est tout autre chose.
Ce financier qui cet été
Sût enrichir une beauté
Voit languir avec dureté
Son ami dans l’adversité.
Quelle métamorphose !
Un Crésus cherchant le moyen
De s’assurer un doux lien
Devient une source de bien
Mais lorsqu’il n’en espère rien
C’est tout autre chose.
Protée
Le sort de Phaëton se découvre à mes yeux.
Dieux ! quel destin ! que dire, ô dieux !
Tremblez pour votre fils ; mais non, ne tremblez guère.
Aux vieillards tu dois toujours plaire
Mais crains les jeunes gens, et leur malin vouloir.
Quoique ta froideur désespère,
On n’ose s’ennuyer par respect pour ton père.
De t’applaudir on se fait un devoir.
Tu dois tomber ; mais chacun veut te voir.
Auteurs, frémissez de colère,
Tremblez pour votre fils ; mais non, ne tremblez guère.
climène, triton, ensemble

Air : Poudres


Quel oracle ! quelle terreur !
Oh ! je me sens saisi d’horreur.

Scène vii

Climène, Phaëton

Climène

Air : Mariez-moi

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Informations sur cet air

Ah ! je frémis du danger
Que l’oracle vous annonce.
Phaëton
Bon, faut-il vous arranger
Sur ce qu’un devin prononce ?
[Mariez, mariez,] mariez-moi,
Je me ris de sa réponse,
Mariez, [mariez-moi]
Je ne sens aucun effroi.
Climène

Air : Il ne veut pas qu’on danse

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Informations sur cet air

Pour vos jours, je frissonne.
Ah ! croyez-moi, mon fils,
L’éclat de la couronne
Est trop cher à ce prix.
Phaëton
Bon, bon, vous vous alarmez à tort,
Je suis un esprit fort.
Climène

Air : Une jeune nonnette

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Informations sur cet air

Votre amante est fidèle
Songez-y bien.
Jouissez avec elle
D’un doux lien.
Au plus aimable des plaisirs
Bornez vos désirs,
Poussez des soupirs
Employez pour la belle
Tous vos loisirs.
Phaëton

Air : la Palice

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Informations sur cet air

Grands dieux ! la bonne maman.
Sa douceur n’a point d’égale
Je trouve l’avis charmant
Et une bonne morale.
Climène

Air : Ton humeur est, Catherine

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Informations sur cet air

Le trépas qui vous menace
Pour vous me trouble d’effroi.
Phaëton
Ah ! secondez mon audace,
Je meurs si je ne suis roi.
Climène
Théone vient, je vous laisse
Elle doit vous enchanter.
Phaëton
Le trône de la princesse
A seul droit de me tenter.

Scène viii

Théone [seule]

Théone

Air : Tancrède


Il me fuit, mon âme inquiète,
Peut-elle encor compter sur lui ?
Il me voit deux fois aujourd’hui
Sans jamais compter fleurette.
airvide
Il attend pour éteindre sa flamme
Qu’il m’en ait fait sentir tous les feux.
Ah ! quel tourment rigoureux !
Si j’étais sa femme
Que je m’en vengerais bien
Mais à présent ce n’est rien.

Scène ix

Théone, Libie

libie

Air : Le triolet

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Informations sur cet air

Que c’est un rigoureux tourment
De vivre dans l’incertitude.
Il faut convenir en aimant
Que c’est un rigoureux tourment.
Je vais redire incessamment
Pour peindre mon inquiétude
Que c’est [un] rigoureux tourment
De vivre dans l’incertitude.
Théone
airvide
Je serais digne d’envie
Si j’avais ma liberté.
Théone
Lorsqu’elle nous est ravie
On en sent l’inutilité.
à deux, ensemble
Oh ! oh ! cruel vainqueur
Pourquoi viens-tu troubler ma vie ?
Oh ! oh ! cruel vainqueur
Pourquoi viens-tu troubler mon cœur ?

Scène x

Libie, Épaphus

Épaphus

Air : C’est la mère Michel

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Informations sur cet air

Quel malheur affreux ! quel supplice, hélas !
Je perds donc pour jamais un bien plein d’appas.
libie
Ne vous emportez pas.
Épaphus
Ah ! je cours au trépas.
Un amant malheureux doit faire du fracas.
libie

Air : Le beau Tircis

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Informations sur cet air

Votre douleur est la maîtresse
De se montrer.
Mais, je suis fille et ma tristesse
Doit se cacher.
Quand le devoir nous veut contraindre
L’on se contraint
Et l’on n’est pas toujours à plaindre
Quand on se plaint.
Épaphus

Air : Au bord d’une onde fugitive


L’époux à qui l’on vous engage
Ne peut mériter votre foi,
Jamais il n’aura l’avantage
De vous aimer si bien que moi.
ensemble, ensemble

Air : Pour un doux baiser


Pour vivre avec vous
Je donnerais tout, je vous jure
Tant l’amour est doux.

Scène xi

Mérops, Climène, Phaëton, Libie, Peuples

Mérops

Air : Adam, le premier des hommes


Paix ! Paix ! Écoutez canaille,
Écoutez mon raisonnement
Sans bruit, pour peu qu’il vaille
Je vais nommer publiquement
L’époux qui prendra ma fille.
C’est Phaëton, il mérite vraiment
D’entrer dans ma famille.

Air : Jean Gille

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Informations sur cet air

Lui seul pouvait prétendre
À des liens si doux.
Emmenez-la chez vous
Jean Gille, mon gendre
Emmenez-la chez vous,
Elle est à vous.

Scène xii

Théone, Phaëton

Théone

Air : Pour la baronne

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Informations sur cet air

Est-il possible
Que vous m’ayez manqué de foi ?
Quoi, Phaëton serait sensible
Pour une autre amante que moi,
Est-il possible ?
Phaëton

Air : Turlurette

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Informations sur cet air

La belle comparaison
D’un trône avec un tendron.
Ah ! quel conte vous me faites ?
Turlurette etc.
Théone

Air : Rebels


Loin de me rassurer
Voyant ma douleur mortelle
Tu me laisse pleurer
Et tu veux être infidèle.
Te parut-elle
Cent fois plus belle,
Plus nouvelle,
C’est une trahison,
Un tour de fripon
De brûler pour elle.
Phaëton

Air : Adieu paniers, [vendanges sont faites]

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Informations sur cet air

Avec de pareilles sornettes
Cessez de tourmenter mon cœur
J’ai juré d’être grand seigneur
Adieu paniers, [vendanges sont faites.]
Théone

Air : Menuet de Rameau


Témoins de mon tourment
Dieux qui voyez son changement
Je ne sais dans le moment
Comment
Vous différez son châtiment.
Il m’avait fait serment
De m’aimer toujours constamment.
On doit punir un amant
Qui ment.
Exterminez le garnement,
Il forme d’autres nœuds,
Il méprise mes feux,
Amour, lance la foudre
Contre un cœur ambitieux.
Frappe l’audacieux,
Tu ne saurais faire mieux.
Hâtes-toi, réduis en poudre
Ce glorieux.

Air : Ô laire, ô la


Mais ne m’écoute pasbis
Dieux ! je vais me dédire
Ô lire etc.
Phaëton

Air : Colin, va t’en dire à Fanchon


Mon cœur en ce moment fatal
Craint qu’elle ne s’évanouisse.
En cas qu’elle se trouve mal
Suivez la camarade suisse.

Scène xiii

Phaëton [seul]

Phaëton

Air : Diogène

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Informations sur cet air

Que de beaux yeux en larmes
Montrent de puissants charmes.
Je plains fort sa douleur.
Aussi quand une belle
Pour nous perd la cervelle
Cela fait grand honneur.

Air : Un jour, dans un plein repos

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Informations sur cet air

D’aller au temple d’Isis
La coutume me presse.
Chacun doit être surpris
De cette politesse
Mais je sais trop bien mon devoir
Pour rendre hommage à son pouvoir.
Allons voir, la, la, la,
La bonne déesse.

Scène xiv

Épaphus, Phaëton

Phaëton

Air : La santé du Roi


Nous allons par ces présents
Calmer la déesse en colère.
Épaphus
Tous vos dons impertinents
Jamais n’auront droit de lui plaire.
Vous m’ôtez l’objet
Qui me charmait,
D’un pareil trait
Le Ciel sera mal satisfait.

Air : Femme ne peut-elle empêcher


Grands dieux ! que son orgueil est plat,
Souffrirez-vous le discours d’un fat.
Phaëton
Je ris de votre impertinence.
Il faut montrer de la prudence.

Air : Connaissez-vous Grégoire


Connaissez-vous mon père,
Mon père le plus beau de tous ?
De sa vive lumière
Il éclaire treti,
Il éclaire tretous,
C’est le plus beau de tous.
Épaphus

Même air


Mon père vaut bien mieuxbis
Il gouverne la terre,
Il punit les audacieux,
D’un coup de tonnerre,
Il fait trembler treti,
Il fait trembler tretous
C’est le maître à tretous.
duo, ensemble
Il fait trembler treti tretous
Il éclaire treti tretous.
Épaphus

Air : Qui vous a Margoton

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Informations sur cet air

Jupiter sans contredit
Est reconnu pour mon père.
Phaëton
Au bel astre qui nous luit
Phaëton doit la lumière.
Épaphus
Qui vous l’a, qui vous l’a dit ?
Est-ce Madame votre mère ?
Phaëton

Air : la Foire

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Informations sur cet air

Ma mère sur ma naissance
Si l’on n’a point la confiance
À qui peut-on s’en rapporter ?
Voyez un peu comme il raisonne.
C’est elle qu’il faut consulter,
Elle le sait mieux que personne.

Scène xv

Phaéton, Climène, [Le messager]

Phaëton

Air : À sa voisine


On attaque votre renom
Et on ternit ma gloire.
Quand je me dis fils d’Apollon
On rit de mon histoire.
Ah ! dites-le moi tout de bon
Qu’en dois-je croire ?
Climène

Air : Ah ! que Monseigneur est [charmant]

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Informations sur cet air

Mais voyez les impertinents.
Phaëton
De se fâcher il n’est plus temps,
Il est, dans mon cœur je le sens
Une grandeur divine.
Mais on se trompe aux sentiments
Aussi bien qu’à la mine.
Climène

Air : Par bonheur ou par malheur

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Informations sur cet air

Oui, vous êtes son enfant
J’en vais faire un gros serment.
Si c’est une menterie
Puisse-tu, pour m’accabler,
Empêcher que de ma vie
Je ne puisse plus parler.

Air : Ô, messager


Mais j’aperçois un messager
Dironloudéniré
Que sa vitesse est grande
À qui veut-il donc s’adresser ?
Diriron.
Le messager
C’est vous que l’on demande.
Phaëton

Air : Ma Manon, consolez-vous


C’est mon père qui m’écrit,
Je viens de lire sa lettre.
Par ces lignes il me dit
Que si vous voulez le permettre
De ce pas, j’irai le voir
Il m’attend à souper ce soir.
Climène

Air : C’est dans la rue d’la mortabrie


Du messager suivez les pas
Partez, mon fils, ne tardez pas.
Phaëton
Allez, je suis un drôle,
Vous verrez comme je vole.

Scène xvi

Le Soleil, Les Heures

vaudeville, des Heures
1
Si l’objet de vos tendres feux
D’un autre amant comble les vœux,
Votre tendresse est inutile
Restez tranquille
Ce n’est point là l’instant heureux.
Mais si quelque affaire la prive
De cet amant pour quatre mois,
Parlez, il arrive parfois
Qu’on ne veut point rester oisive.
Pour réussir sacrement
Il faut saisir le bon moment.
2
N’allez point chez ce procureur,
On préfère du vieux grondeur
Entretenir de votre flamme
Sa jeune femme
C’est faire outrage à sa pudeur.
Allez chez elle en assurance
Quand son mari pour des procès
Passe le matin au palais
La femme alors donne audience.
Pour [réussir sacrement
Il faut saisir le bon moment.]
3
Philis méprise les amours,
Elle se rit de leurs tourments
Et son âme peu satisfaite
De la fleurette
Consacre au jeu tous ses moments.
Mais quand il a vidé sa bourse
Offrant de l’or à pleines mains,
On veut jouer le lendemain
L’amour devient une ressource.
Pour [réussir sacrement
Il faut saisir le bon moment.]
4
Climène sait malgré son cœur
Refuser une tendre ardeur,
À se vaincre elle met sa gloire
Et sa victoire
En l’affligeant fait son bonheur.
Mais son âme devient plus tendre
Dans les plaisirs du carnaval,
Parlez en revenant du mal
Elle ne peut plus se défendre.
Pour [réussir sacrement
Il faut saisir le bon moment.]
On danse.
Le Soleil
airopera
Observez un peu la cadence
Voilà votre devoir.
Phaëton vient ici, s’il se connaît en danse
Vous l’allez mettre au désespoir.

Scène xvii

Le Soleil, Phaëton

Le Soleil
Approchez Phaëton, que rien ne vous étonne,
J’adoucis en ces lieux l’éclat qui m’environne
Mais l’éclat de ma voix ne peut se modérer,
À l’univers surpris, je la fais admirer.
Phaëton
airvide
Vous êtes le père du monde,
Puis-je vous appeler le mien ?
Sur vous seul mon espoir se fonde
Sans votre appui je ne suis rien.

Air : Quand une fille


Ah ! que d’une naissance obscure
Le reproche me soit sauvé
Et défendez à l’imposture
De m’appeler l’enfant trouvé.
Le Soleil

Air : Dieux ! quel moment


J’accorde tout aveuglement
Demandez hardiment
Je serai favorable.
Reçois en ce moment,
Styx, mon serment
Inviolable.
J’accorde tout aveuglement.
Phaëton

Air : Quand je fume à la taverne


Je voudrais à votre place
Mener votre char brillant.
Accordez-moi cette grâce.
Le Soleil
Oh ! quel désir impertinent !
Phaëton
C’est l’audace, c’est l’audace,
C’est l’audace qui me prend.
Le Soleil
Ah ! n’en faites point la folie
Songez, hélas !
Que vous affrontez le trépas.
La nuit descend des cieux
Bientôt mes feux
Vont éclater en tous lieux
Audacieux.
[Ah !] N’en faites point la folie.
Phaëton
J’en meurs d’envie.
Le Soleil
Quelle manie ?
Vous n’avez pas
Le bras
Assez fort
Pour cet effort.
Quoi, c’est inutilement que je crie
Ah ! n’en faites point la folie.
Phaëton

Air : Permettez-le moi, père


Mon dessein, jusqu’aux cieux m’élève
Quelle gloire si je l’achève
Quand je devrait y succomber.
Le pis aller, c’est de tomber.
Pour l’honneur de ma mère
Qui m’en fait une loi
Permettez-le moi père
Permettez-le moi.
Le Soleil

Air : Pourquoi vous en prendre à moi

Voir la partition
Informations sur cet air

Prends soin de ce jeune fou
Fortune,bis
Prends soin de ce jeune fou
Par une ardeur peu commune
Il veut se casser le cou.
Prends soin etc.
chœur
airvide
Phaëton, prenez courage,
Allez faire faire jour,
On vous donne un bon voyage,
Demain soyez de retour.

Scène xviii

Climène [seule]

Climène

Air : Sais-tu la différence

Voir la partition
Informations sur cet air

Allons qu’on se réveille,
Que l’on tourne les yeux
Vers ces lieux.
Mon fils mène à merveille.
Qu’on célèbre en ces lieux
De son mieux
Ce destin glorieux.

Air : Non, je ne ferai pas [ce qu’on veut que je fasse]

Voir la partition
Informations sur cet air

Il faut que désormais ici la foule abonde,
Ce spectacle brillant doit attirer du monde.
Pour éblouir les yeux on ne plaint point les frais,
C’est un soleil nouveau qu’on a fait tout exprès.

Scène xix

Épaphus [seul]

Épaphus
La fièvre dans mon sang a versé son poison,
Je ne puis voir le jour, sans frémir de colère.
Et mon rival sur l’horizon
Déjà me brave et nous éclaire.
Il se promène fièrement,
Il trotte, il prend sa course, il monte au firmament.
Jupiter, qui voulez vous donner pour mon père,
Vengez donc votre fils, c’est en vous qu’il espère.
Que le petit falot ne nous éclaire plus,
Il est tout près, tirez dessus.

Scène xx

Libie, Épaphus

libie

Air : Quand la bergère vient des champs

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Est-ce Épaphus que j’aperçois ?
Épaphus
Hélas ! c’est moi.
libie
Je ne puis fuir quand je le voi,
Quelle faiblesse !
Épaphus
Quelle tristesse !
libie
Quel désarroi.
airvide
Quand il faut suivre mon devoir
Je n’en ai point envie.
Épaphus
Oh ! si vous m’ôtez tout espoir
Vous m’ôterez la vie.
libie
Eh quoi ! notre ennuyeux tourment
Durera-t-il incessamment ?
duo, ensemble
Hélas ! une chaîne si belle
Devrait toujours être éternelle
De si tendres amours
Devraient durer toujours.

Scène xi

Climène, Peuples

Climène

Air : [Menuet de] Grandval


Que tout chante, que tout réponde,
Mon fils est un soleil nouveau,
C’est lui qui brille dans le monde.
Le jour qu’il donne est vraiment beau.

Scène xii

Théone, Climène, Peuples

Théone

Air : Galants, retirez-vous

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Ah, voici bien le diable.
Phaëton va périr
Je suis inconsolable.
De sa mort immanquable
On vient de m’avertir,
Il ne peut en revenir.
chœur

Air : Tout cela m’est indifférent

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Informations sur cet air

Quel feu se répand dans les airs ?
Théone
Pauvre malheureux tu te perds.
Épaphus
Au lieu d’avancer il recule
Ce fiacre va tout de travers,
Il amène la canicule
Dans le plus glacé des hivers.
La Terre

Air : Sans dessus dessous

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La flamme va me consumer,
Ce maladroit va m’allumer,
Il mettra le ciel en la terre
Sens dessus [dessous]
Je crains qu’il ne nous cuise tous
Sans [devant derrière]
jupiter

Air : Tout le long de la rivière

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Jeune téméraire
Tu vas le payer
Il est nécessaire
De te foudroyer.
chœur
Il est chu dans la rivière etc.
Fin

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