Parodie d'Atys, sur l'air de la Béquille

Auteurs : anonyme
Parodie de : Atys de Quinault et Lully
Date: 1738
Représentation : 1738 Inconnu
Source : ms. BnF Naf 4298 et BnF Musique ThB 2333
Anonyme

Parodie d’\emph Atys


sur l’air de la béquille




1738
BnF ms. naf. 4298 (M1) et ms. Th\up b 2333 (M2)
definitacteur, cœlenus cœlenus

Acteurs


Cybèle
Célénus
Sangaride
Atys
Sangar
Idas
Doris
Chœurs

Parodie d’\emph Atys


Scène i

atys seul

Allons, accourez tous,
Cybèle va descendre.
Ah ! que de biens sur nous
Sa bonté va répandre !
On dit qu’à tout bon drille
Elle apporte ici-bas
Une belle béquille
Du père Barnabas.

Scène ii

atys, idas

idas
Vous sortez trop matin,
Tout le monde sommeille,
Et, sans être bien fin,
Je sais qui vous éveille.
Je veux que l’on m’étrille
Si l’on ne pense pas
Que ce soit la béquille
Du père Barnabas.
atys
Tu dis vrai, sur ma foi.
Mon cœur n’est que trop tendre,
Mais qu’un autre que toi
N’en puisse rien apprendre.
Du vieux Sangar la fille
M’a fait sentir, hélas !
Que j’avais la béquille
Du père Barnabas.

Scène iii

sangaride, doris, atys, idas

sangaride
Entendez-vous chanter
La tendre Philomèle ?
On croit à l’écouter
Qu’elle chante Cybèle.
atys
Non, elle s’égosille,
En voyant vos appas,
À chanter la béquille
Du père Barnabas.

Vous aurez pour époux
Un roi très redoutable.
Il est digne de vous ;
S’il aime, il est aimable.
Déjà son cœur pétille
Du plaisir qu’il aura
Vous offrant la béquille
Du père Barnabas.
sangaride
Cet hymen fait mon bien
Et j’aime ma victoire.
Pour vous, vous n’aimez rien,
Et vous en faites gloire.
Vous méprisez les filles
Et vous ne savez pas
L’usage des béquilles
Du père Barnabas.
atys
On ne me connaît pas.
Je veux, s’il est possible,
N’aimer jamais... hélas !
Je serais trop sensible.
J’aime la fleur qui brille
Et crains les embarras
Que donne la béquille
Du père Barnabas.

Scène iv

sangaride, doris

sangaride
Atys est trop heureux.
doris
Le sang tous deux vous lie.
sangaride
Atys est trop heureux.
doris
Lui portez-vous envie ?
D’une riche famille
Un roi dans peu viendra
Vous offrir la béquille
Du père Barnabas.
sangaride
Je te fie un secret
Que tout le monde ignore :
C’est à mon grand regret
Qu’en vain le Roi m’adore ;
Atys à mes yeux brille
Et je pense qu’il a
Une belle béquille
Du père Barnabas.
doris
Vous êtes justement
Comme toutes les belles
Chez qui l’indifférent
Chasse les cœurs fidèles.
Mais femme qui tortille
Est souvent dans le cas
De prendre la béquille
Du père Barnabas.
sangaride
Toujours aux yeux d’Atys
Je paraîtrai sans charmes.
Nos cœurs mal assortis
M’épargnent ces alarmes.
Oui, mon œil se dessille.
Que deviendrais-je, hélas !
S’il m’offrait la béquille
Du père Barnabas ?

Scène v

atys, sangaride

atys
Oh, l’heureux jour pour vous !
sangaride
Tout l’honneur de la fête
Se partage entre nous.
atys
Mais votre hymen s’apprête.
Vous cessez d’être fille
Et le Roi vous fera
Tâter de la béquille
Du père Barnabas.

Que son sort sera doux !
sangaride
Atys me verra reine
Sans en être jaloux ?
atys
Vous ignorez ma peine.
Bien souvent on babille
Et l’on ignore, hélas !
Les maux d’une béquille
Que l’on ne connaît pas.

Vivez tous deux contents,
C’est ma plus chère envie.
Mais vos contentements
Vont me coûter la vie.
L’amour pour vous me grille,
Et je vois qu’il faudra
Me couper la béquille
Du père Barnabas.

Je commets un forfait,
Punissez-moi vous-même.
sangaride
Quoi, vous ?
atys
Il est trop vrai.
sangaride
Vous m’aimez ?
atys
Je vous aime.
Ah, trop aimable fille !
sangaride
Vois croître ton tourment
J’adorais ta béquille.
atys
Ah, je meurs trop content !
sangaride
Si vous voulez mourir,
Il faut que je vous suive.
atys
Pour qui sans mon plaisir
Voulez-vous que je vive ?
deuxcol, \sangaride
Faut-il que ma famille
Sépare pour jamais
Mon cœur de ta béquille ?

atys


Faut-il que ta famille
Sépare pour jamais
Ton cœur de ma béquille ?
sangaride
Mais on approche. Paix !

Scène vi

atys, sangaride, célénus, le chœur

atys
Déjà le mont sacré
D’une splendeur nouvelle
Nous paraît éclairé.
Nous allons voir Cybèle,
Que chacun s’égosille,
Elle vient, la voilà.
Ferme, haut, la béquille
Du père Barnabas !
les acteurs \emph et le chœur, ensemble
Commençons, commençons,
La fête de Cybèle !
Que nos jeux, nos chansons
Soient toujours dignes d’elle !
Que chacun s’égosille,
Elle vient, la voilà.
Ferme, haut, la béquille
Du père Barnabas !

Scène vii

cybèle, atys, sangaride, célénus, le chœur

cybelle
Que soit comblé d’honneur
Et que chacun révère
Le sacrificateur
Que je m’apprête à faire !
Je connais sa famille,
Ses talents et je crois
Qu’il porte une béquille
Assez digne de moi.

Il faut vous animer
Tous d’une ardeur nouvelle,
Mais il faut plus aimer
Que respecter Cybèle.
En vain l’on s’égosille
À chanter mes appas.
J’en veux à la béquille
Du père Barnabas.
Au Roi.
Vous auriez eu mon choix,
Je n’en fais point mystère,
Si parmi les grands rois
J’avais voulu le faire.
Mais souvent ce qui brille
À nos yeux n’est pas or.
Gardez votre béquille
Pour ce jeune trésor.

Mon choix est pour Atys,
Lui seul a pu me plaire.
cœlenus
Il est de mes amis,
Vous ne pouviez mieux faire.
Sangaride est gentille,
Qui ne l’aimerait pas ?
À peine ma béquille
Suffit à tant d’appas.
cybelle
Pour honorer Atys
Tout le monde s’empresse.
Suivez-moi, mes amis,
Qu’il goûte l’allégresse
De voir cette quadrille
Chanter à haute voix
L’hymne de la béquille
Dont Cybèle a fait choix.

Scène viii

atys, le chœur

chœur
Que devant vous, Seigneur,
Tout s’abaisse et tout tremble !
Mes amis, quel bonheur
De rencontrer ensemble
Un mérite qui brille
Avec un grand pouvoir !
Honneur à la béquille
Qui fait tout notre espoir !

Scène ix

atys seul

Que servent les faveurs
Que nous fait la fortune ?
De ces tristes grandeurs.
Que l’éclat m’importune !
Quand d’une jolie fille
On m’ôte les appas,
Que me sert la béquille
Du père Barnabas ?

Que je suis combattu !
Quel parti dois-je prendre ?
Impuissante vertu,
Tu ne peux me défendre.
Ma céleste mandille
Me donne un grand pouvoir.
Croyons en ma béquille
Et nargue du devoir.

Mais je sens le sommeil
Qui s’en vient me surprendre.
Déjà je ferme l’œil
Et ne puis m’en défendre.
Mais en vain je tortille
Pour chasser ses pavots.
Je sens que ma béquille
A besoin de repos.

Scène x

le sommeil, atys

le sommeil
Atys, prends garde à toi ;
Une amante immortelle
Te demande la foi
D’une amour éternelle ;
Tremble pour ta guenille,
Si tu ne l’aimes pas,
Tu perdras la béquille
Du père Barnabas.

Scène xi

atys, cybèle

atys
Ô dieux ! Ô justes dieux !
cybelle
Que rien ne vous étonne,
Cybèle est en ces lieux.
atys
La raison m’abandonne.
cybelle
Que votre œil se dessille,
Que rêviez-vous ?
atys
Hélas !
six, Qu’on m’ôtait

la béquille


Du père Barnabas.
cybelle
Un songe quelquefois
Dit plus vrai qu’on ne pense :
Il parlait par ma voix.
Vous gardez le silence,
C’est en vain qu’on tortille.
Il faut à mon aspect
Découvrir ta béquille.
atys
Ah, j’ai trop de respect !

Scène xii

cybèle, atys, sangaride

sangaride
Je tombe à vos genoux
Ô puissante déesse.
atys
Je parlerai pour vous,
Que votre crainte cesse.
sangaride
Vous voyez une fille.
atys
Le sang nous joint tous deux ;
Elle craint la béquille,
Daignez rompre ses nœuds.
cybelle
Vous pouvez mépriser
Le Prince et sa colère.
J’aurai soin d’apaiser
Le Fleuve, votre père.
Votre cousin, ma fille,
A su m’apprivoiser.
Pour avoir sa béquille.
Puis-je le refuser ?
atys
Cybèle peut compter
Sur ma reconnaissance,
Je dois la respecter.
cybelle
Votre respect m’offense.
Déjà le pied vous grille
D’aller suivre ses pas.
Gardez-moi la béquille
Du père Barnabas.

Scène xiii

cybèle seule

Qu’Atys dans ses respects
Mêle d’indifférence !
Son trouble m’est suspect.
J’en tremble quand j’y pense.
Gens de même famille
Montrent bien moins de feu.
Je crains que la béquille
N’ait déjà fait son jeu.

Des suprêmes grandeurs
Atys m’a fait descendre.
Reine de mille cœurs,
Je ne puis me défendre
D’aimer ce jeune drille ;
Je ne demande, hélas !
Qu’une seule béquille
Du père Barnabas.

Quoi, me prépare-t-on
L’affront le plus atroce ?
J’entends le violon,
On va faire la noce.
Je vois venir la fille,
Atys doit la servir.
Voyons si sa béquille
Osera me trahir.

Scène xiv

sangaride seule

Dieux, quelle est ma douleur !
Hélas ! j’aime un perfide.
Atys, comblé d’honneurs,
N’aime plus Sangaride.
C’est Cybèle qui brille
À ses yeux en ce jour.
Elle aura sa béquille
Puisqu’elle a son amour.

Il change en un moment,
Je veux changer de même.
Je n’adore à présent
Que la grandeur suprême.
J’en croirai ma famille
Et je vais recevoir
L’amoureuse béquille
Que le Roi m’a fait voir.

Scène xv

sangaride, célénus, atys écoute

cœlenus
L’Hymen à mes désirs
Accorde enfin vos charmes.
Mais parmi mes plaisirs
Je sens quelques alarmes.
Tout l’éclat dont je brille
Ne me rassure pas
Si pour vous ma béquille
Ne peut avoir d’appas.
sangaride
Seigneur, j’obéirai.
cœlenus
Ce n’est pas assez dire.
sangaride
Je vous épouserai,
Cela vous doit suffire.
cœlenus
Oui, trop charmante fille,
Oui, je suis trop heureux,
Et je sens ma béquille
Brûler de nouveaux feux.

C’est trop perdre de temps
Pour un cœur vif et tendre,
Je crains que vos parents
Ne vous fassent attendre.
Je vais de la famille
Hâter l’empressement,
Mon ardente béquille
Craint le retardement.

Scène xvi

atys, sangaride

atys
Qu’il sait peu son malheur,
Et qu’il est déplorable !
sangaride
Vous avez un bon cœur
D’être si pitoyable,
Le beau joueur de quille
Qui n’êtes qu’un ingrat !
Avec votre béquille
Vous ne prendrez qu’un rat.
atys
Sangaride, eh ! pourquoi
Ce changement étrange ?
sangaride
Ah ! c’est vous, par ma foi,
Qui voulez que je change.
Cybèle est si gentille...
atys
Ah ! vous avez grand tort.
sangaride
Porte-lui ta béquille.
atys
Ingrate, je suis mort.

Ah ! parjure, c’est vous !
sangaride
C’est toi, cœur infidèle,
Tu romps des nœuds si doux.
atys
C’est vous, beauté cruelle !
De fureur je pétille.
À la mère des dieux
Je porte ma béquille
Et la coupe à ses yeux.
sangaride
Mes soupçons sont passés,
Et je vous crois sans peine.
Vous m’aimez, c’est assez,
J’en veux être certaine.
Mais je vois ma famille,
Le Roi suit à grands pas,
Tout fier de la béquille
Du père Barnabas.

Quel est mon désespoir !
atys
Que rien ne vous étonne,
J’userai du pouvoir
Que Cybèle me donne.
Le zéphir est un drille
Qui bien nous servira.
Tous deux sur sa béquille
Il nous enlèvera.

Scène xvii

le fleuve sangar, célénus, sangaride, atys, le chœur

sangar
Ô vous qui prenez part
Au bien de ma famille,
Voyez tous quel frappart
Je destine à ma fille.
Tout l’éclat dont il brille
N’a que de vains appas,
Mais il a la béquille
Du père Barnabas.


Ce n’est jamais trop tôt
Que le plaisir commence,
Rions puisqu’il le faut,
Que l’on chante, qu’on danse.
Il faut qu’on s’égosille
À qui mieux chantera
L’honneur de la béquille
Du père Barnabas.
célénus \emph et sangar, ensemble
Venez former, Atys,
Une chaîne si belle.
atys
Je ne puis, mes amis,
Sans déplaire à Cybèle.
À cette jeune fille
Cybèle a défendu
D’user de la béquille.
célénus \emph et sangar, ensemble
Qui s’y fût attendu ?
cœlenus
Atys à me trahir
Lui-même s’intéresse.
atys
Il me faut obéir,
Seigneur, à la déesse.
sangar
Mes parents, ma famille,
Ne m’abandonnez pas.
Protégez la béquille
Du père Barnabas.
chœur
Nous nous opposons tous.
atys
Traîtres, qu’osez-vous faire ?
Zéphirs, éloignez-nous
D’un peuple téméraire.
sangar, le chœur, ensemble
Hélas, la pauvre fille,
Que son sort est affreux !
Sans amour, sans béquille,
Est-il des jours heureux ?

Scène xviii

célénus seul

Atys, à mon amour
Quel tour tu viens de faire !
Quoi ! je perds sans retour
L’objet qui m’a su plaire !
Rentre dans ta coquille,
Inutile instrument,
Malheureuse béquille
D’un malheureux amant.

Scène xix

cybèle, célénus

cœlenus
Quel est le digne soin
Qui dans ces lieux vous guide ?
Venez-vous de si loin
Pour m’ôter Sangaride ?
Est-ce ainsi qu’on étrille
Un roi chéri des dieux ?
Que me sert ma béquille
Sans l’objet de mes vœux ?
cybelle
J’aimais Atys, l’amour
A fait mon injustice,
Mais lui-même à son tour
Prend soin de mon supplice.
Je viens de voir mon drille
Près de sa belle enfant.
Elle a pris sa béquille :
Juge de mon tourment.
cœlenus
Que je suis enragé !
Quoi donc, Atys l’adore ?
cybelle
De plus, il est aimé.
cœlenus
C’est bien le diable encore,
Elle aime ce soudrille !
cybelle
Ah, pouvez-vous douter
Qu’une telle béquille
Ne se fasse écouter.
cœlenus
Je suis pis qu’enragé !
cybelle
Croyez en ma colère,
Vous serez trop vengé.
Vous allez me voir faire ;
Par cet astre qui brille,
J’en fais ici serment,
Son ingrate béquille
Va faire son tourment.

Scène xx

cybèle, célénus, sangaride, atys

cybèle \emph et célénus, ensemble
Approchez, cœurs ingrats,
Qu’on vous livre au supplice.
atys \emph et sangaride, ensemble
Quoi, vous pouvez, hélas !
Souffrir qu’on nous punisse ?
cybèle \emph et célénus, ensemble
Voyez comme babille
Ce petit couple ingrat !
atys \emph et sangaride, ensemble
Ô ciel ! que la béquille
Cause ici de sabbat !
cybèle \emph et célénus, ensemble
D’un funeste trépas
Craignez l’horreur extrême.
atys \emph et sangaride, ensemble
Ne me pardonnez pas
Mais sauvez ce que j’aime.
cybelle
Ah, serpent !
cœlenus
Ah, chenille !
cybèle \emph et célénus, ensemble
Vous nous bravez, ingrats !
Tremblez pour la béquille
Du père Barnabas.

Scène xi

cybèle, célénus, atys, sangaride, alecton

cybelle
Servante de Pluton,
Qui tourmentes les ombres,
Viens, cruelle Alecton,
Sors des royaumes sombres !
Que ton noir flambeau brille
Aux yeux de ce pervers,
Et mets dans sa béquille
Tout le feu des enfers !
atys
Tous mes sens sont troublés.
Ciel ! l’enfer m’environne.
Quels assauts redoublés !
Je frémis, je frissonne,
Mais que dis-je, je grille !
Une infernale ardeur
Enflamme ma béquille
Et dévore mon cœur.

Je tremble de terreur
Du sort qu’on vous prépare.
Sangaride, mon cœur,
Fuyez une barbare !
sangaride
Que ton œil se dessille,
Atys reconnais-moi !
atys
Pour prendre ma béquille,
Quel monstre vient à moi ?
sangaride
Il est fou sans retour.
cœlenus
Sauvez-vous de sa rage !
atys
Il faut combattre. Amour,
Seconde mon courage.
De monstres tout fourmille,
Faisons le fier-à-bras,
Défendons la béquille
Du père Barnabas.
sangaride
Atys, mon cher Atys,
Que diable veux-tu faire ?
Tu t’emportes, mon fils,
Es-tu donc en colère ?
Tu poursuis une fille
Avec ton coutelas,
Prends plutôt la béquille
Du père Barnabas.
célénus, le chœur, ensemble
Arrête, malheureux,
Ton erreur est extrême.
Atys, d’un coup affreux,
Fait périr ce qu’il aime.
cœlenus
Elle était si gentille.
Ah ! j’en suis enragé !
Déesse, amour, béquille,
Me voilà bien vengé.

Scène xii

cybèle, atys

atys
Le monstre est immolé,
Quelle grande victime !
cybelle
Cesse d’être troublé
Atys, connais ton crime.
atys
Que vois-je ? Ah, pauvre fille,
Atys est ton bourreau.
Il faut que ma béquille
Orne au moins ton tombeau.

Scène xiii

cybèle seule

Je commence à trouver
Sa peine trop cruelle.
Tâchons à le sauver,
La pitié me rappelle.
Tandis que je babille,
Il peut exécuter
Sur sa triste béquille...
Ah, courons l’arrêter !

Scène xxiv

cybèle, idas

idas
Vos soins sont superflus.
cybelle
Ah, que viens-je d’entendre ?
idas
Le pauvre Atys n’est plus.
cybelle
Ciel ! qu’oses-tu m’apprendre !
Mais qu’est-ce qu’entortille
Ce crêpe ténébreux ?
idas
Hélas, c’est sa béquille.
cybelle
Donne et sors de ces lieux.

Scène xxv

cybèle seule

Je ne puis trop pleurer
Ce bien que je regrette.
Ciel ! comment réparer
La perte que j’ai faite ?
Plantons cette guenille
Et que dans mon jardin
Toujours cette béquille
Soit droite comme un pin.
Fin

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