Omphale

Auteurs : Bailly (Jacques)
Parodie de : Omphale de La Motte et Destouches
Représentation : Non représentée
Source : J. Bailly, Théâtre et Œuvre mêlées, Paris, Nyon, 1768, t. II
Jacques Bailly

Omphale


Parodie en un acte
Non représenté ni présenté

\source Omphale, dans Théâtres et œuvres mêlées, Nyon, Paris, 1768
definitacteur, l’amour lamour
definitacteur, l’ombre de tyrésias lombredetyresias
definitacteur, chœur de démons chœurdedemons

Acteurs


Omphale
Céphise, confidente
Doris, confidente
Alcide, fils d’Alcmène
Iphis, ami d’Alcide
Argine, maîtresse négligée d’Alcide
L’Amour
L’ombre de Tyrésias
Démons, à la suite d’Argine
Plaisirs, suite de l’Amour
[Hercule]
[Tyrésias]
La scène se passe dans les jardins d’Omphale.

Omphale

Le théâtre représente les jardins d’Omphale. Dans le fond, on découvre un palais.

Scène i

Iphis

iphis

Air : Contre un engagement

Voir la partition
Informations sur cet air

Calme heureux, douce paix,
En vain je vous rappelle.
Non, vous n’êtes point faits
Pour un amant fidèle.
Omphale est jeune et belle,
Mais, quel sort pour mon cœur,
Je suis forcé, près d’elle,
D’étouffer mon ardeur.

Air : Quand on a prononcé

Voir la partition
Informations sur cet air

Alcide est mon ami, la princesse l’enflamme,
Son amitié pour moi le défend dans mon âme,
Dois-je enfin le trahir : que je suis un grand fat,
Quand on aime, doit-on être si délicat.

Air : N’y a pas d’mal à ça

Voir la partition
Informations sur cet air

Ce serait faiblesse
Que penser cela :
En fait de maîtresse,
Trompe qui pourra.
N’y a pas d’mal à ça,
N’y a pas d’mal à ça.

Scène ii

Iphis, Hercule

Air : Réveillez-vous, [belle endormie]

Voir la partition
Informations sur cet air

Hercule, dans ces lieux s’avance,
Il ignore mes sentiments.
Dérobons à sa vigilance
Le trouble aimable que je sens.

Air : Eh ! Pourquoi donc dessus l’herbette

Voir la partition
Informations sur cet air

Que vois-je ! Brave fils d’Alcmène,
Vous vous occupez à filer.
hercule
Iphis, je vais te révéler
Un secret qui me gêne.
L’amour vient de m’ensorceler,
Et j’adore la reine.
iphis

Air : Digue don, don, daine, Comédie-Italienne


Qu’entends-je ! Vous aimez la reine.
hercule
Pour plaire et lui faire ma cour,
Je file la nuit et le jour,
Ne vaut-elle pas bien la peine,
Digue, digue don, digue don, dondaine,
Que pour elle on brûle d’amour.
iphis

Air : Mais, surtout, prenez bien garde

Voir la partition
Informations sur cet air

Que vous voilà joli garçon,
Barbouillé jusques au menton
De rouge, de mouches.
hercule
Bon, bon.
iphis
Ah ! Qu’il fait beau voir Hercule,
Avec un cotillon,
Avec un cotillon.

Air : Il faut que je file

Voir la partition
Informations sur cet air

Serait-il si difficile.
hercule
Non, non, tel est mon destin,
Ton discours est inutile.
Je suis en trop bon chemin.
Il faut que je file, file,
Soit de la laine ou du lin.
iphis

Air : La Serrure

Voir la partition
Informations sur cet air

Si la fille de Tyrésie,
Dont vous avez charmé le cœur,
Apprend que vous l’avez trahie,
Ne craignez-vous point sa fureur ?
hercule

Air : Vous m’entendez bien

Voir la partition
Écouter (midi) Voir la partition Informations sur cet air

Quand une femme est en courroux,
Il est des moyens entre nous,
De calmer sa colère.
iphis
Eh bien !
Que prétendez-vous faire ?
hercule
Va, je m’entends bien.
iphis

Air : Ne v’la-t-il pas


Vous en aimez une, en ce jour,
Et puis demain une autre,
À chaque instant nouvel amour,
Quelle erreur est la vôtre.

Air : Ton humeur est, Catherine

Voir la partition
Informations sur cet air

Une maîtresse jolie
Devrait fixer votre choix.
N’est-ce pas une folie
D’en avoir deux à la fois.
hercule
Ami, la chose est commune.
iphis
Quel furieux appétit
Dans le temps qu’il n’en faut qu’une
Pour faire tourner l’esprit.
hercule

Air : Faridondaine


Iphis, tu sais que dans ce jour,
C’est la fête d’Omphale,
Que pour lui plaire mon amour
D’un bouquet la régale
Et je t’ai choisi, mon garçon,
La faridondaine, la faridondon,
Pour faire les honneurs ici.
iphis
Biriby, à la façon etc.

Air : Confiteor

Voir la partition
Informations sur cet air

Dans le fils du plus grand des dieux,
Un tel ajustement me blesse,
Quittez cet appareil honteux,
Qui marque trop votre faiblesse :
Qu’on ne vous trouve plus ici,
Fagoté comme vous voici.
hercule

Air : L’amour plaît, malgré,

Voir la partition
Informations sur cet air

Je vous venir la princesse,
Dérobons-nous à ses yeux.
Cher ami, le temps nous presse,
Allons ordonner nos jeux.
Ils sortent.

Scène iii

Omphale, Céphis, Doris

céphise

Air : Dansons le nouveau cotillon

Voir la partition
Informations sur cet air

Omphale, réjouissez-vous,
Vos beaux yeux ont fait le plus fin des coups,
Ils ont soumis le brave Alcide,
Ce fier conquérant
Fait gloire d’être votre amant
Omphale etc.
doris

Air : Je jure par nos yeux


C’est un gars vigoureux bis
Qui paraît en tenir, tant il est amoureux,
Jouissez en aimant du sort le plus heureux.
omphale

Air : De ce séjour, prologue – d’ Issé


C’est vainement,
Que d’un tel amant
Vous vantez la tendresse.
D’un jeune cœur
L’aimable langueur
Me charme et m’intéresse.
Mes soins, mes soupirs,
Tout force mes désirs.
fin
C’est dans ses yeux que règne l’amour
Le trait qui me blesse,
M’enflamme en ce jour.
C’est vainement etc.\indicreprmus jusqu’au mot fin
céphise

Air : La bonne aventure

Voir la partition
Informations sur cet air

C’est Iphis que vous aimez,
J’en serais gageure.
omphale
Puisque vous me le nommez,
Mes feux sont justifiés.
doris et céphise ensemble, ensemble
La bonne aventure, ô gué,
La bonne aventure.
omphale

Air : Prends, ma Philis

Voir la partition
Informations sur cet air

Le beau feu qui me dévore
N’eût pas si tôt vu le jour.
Iphis même ignore encore
Mes soupirs et mon amours.
Iphis paraît.
Hélas ! Je le vois paraître,
Avant qu’il puisse connaître
Quel est enfin son bonheur.
Il approche. Dieux ! Je tremble
De mal cacher ma langueur.
Laisse nous tous deux ensemble,
Je veux éprouver son cœur.

Scène iv

Iphis, Omphale

iphis

Air : Et lon, lan, la, ce n’est pas là,

Voir la partition
Informations sur cet air

Jouissez de l’aimable conquête,
Qu’à vos lois soumet l’amour,
Et je viens vous annoncer la fête
Qu’Alcide vous offre en ce jour.
Il m’a chargé, puis-je enfin vous le dire,
De vous parler en sa faveur.
omphale
Qu’attend-il de mon cœur,
Quand pour un autre il soupire.
iphis

Air : Joconde \did retourné


Princesse, que m’apprenez-vous ?
Vous n’aimez point Alcide.
omphale
Iphis, je me livre entre nous
Au penchant qui me guide.
iphis
suitairprec
Quel est le rival odieux
Qu’Omphale lui préfère ?
omphale
Ne pouvez-vous lire en mes yeux
Celui qui sait me plaire ?
iphis, prose

Hélas !


omphale

Air : Confiteor

Voir la partition
Informations sur cet air

Vous soupirez : qu’ai-je entendu ?
iphis
Le destin d’Alcide m’afflige.
omphale
Iphis, cet acte de vertu
Tient ici, ma foi, du prodige,
J’en connais qui, dans pareil cas
Ne seraient pas si délicats.

Air : Ah ! Que monseigneur est charmant

Voir la partition
Informations sur cet air

Que mon amant
Serait charmant
S’il était plus intelligent.
On meurt d’envie en le voyant
D’en faire la folie.
Ah ! Que mon amant
Est charmant,
Faut-il que je l’en prie ?
iphis

Air : Cela m’est bien dur


Auprès de l’objet qui m’enflamme,
Je suis tout prêt de révéler
L’ardeur qui règne dans mon âme :
Je tremble enfin de trop parler,
Cette gêne en l’ennui me plonge.
Hélas ! Quand je songe,
Que je dois toujours être obscur,
Cela m’est bien dur.
omphale

Air : Ô reguingué

Voir la partition
Informations sur cet air

Allons-nous comme à l’Opéra,
Attendre à qui s’expliquera,
À qui l’un des deux parlera,
Et qui le premier se fera
De son amour la confidence,
Vit-on jamais telle indécence.
iphis

Air : Catherine, tu te moques de moi


Pour prendre aisément mon parti, bis
Je ne suis pas assez hardi.
omphale
Il faut te faire violence,
Y avance, y avance, y avance,
Avec ta sotte complaisance.

Air : Ah ! Voyez donc

Voir la partition
Informations sur cet air

D’Iphis, enfin ne pourra-t-on
Tirer une parole :
On l’agace ; c’est un glaçon.
Ah ! Voyez donc, bis
Comme il entend, le drôle.
iphis

Air : Il faut l’envoyer à l’école, Comédie-Italienne


Je crains d’offenser un ami,
L’aventure est pour lui cruelle.
omphale
Votre zèle
Ne peut trouver de place ici,
À l’Opéra, dans cotre rôle,
Vous n’êtes qu’un impertinent,
Mon enfant,
Il faut t’envoyer à l’école.
iphis

Air : Sur le bord du fleuve assis


Si je joue à l’Opéra,
D’un nigaud le personnage,
Qu’on m’examine, on verra
Que c’est l’esprit de l’ouvrage,
Princesse, en renfermant
Le beau feu qui me presse,
Je donne adroitement
Cinq actes à la pièce.

Air : Triolets

Voir la partition
Informations sur cet air

Attendez tout du dénouement,
De grâce, un peu de patience,
J’y parais plus entreprenant.
Attendez tout du dénouement.
Pour avoir tout contentement,
Vos yeux ont assez de puissance :
Attendez tout du dénouement,
De grâce, un peu de patience.
iphis

Air : Quand on a prononcé

Voir la partition
Informations sur cet air

Vous ne dites plus rien, vous gardez le silence :
Cruelle, je vais fuir loin de votre présence,
Le rôle que je joue.
omphale, apercevant Hercule
Ah ! Je vois son rival,
Cher Iphis, arrêtez, quel spectacle fatal !
On entend un bruit de symphonie qui annonce la fête.

Scène v

Omphale, Iphis, Hercule avec sa massue, une bouquetière, troupe de bouquetières

On danse ici sur l’air Je ne veux aimer que Colin.
hercule

Air : Ah ! Le bel oiseau, maman

Voir la partition
Informations sur cet air

Célébrons tous la beauté
Qui me charme et qui m’enchaîne,
Célébrons tous la beauté,
Dont mon cœur est enchanté.


Chantez, Omphale, en ce jour
Chantez votre souveraine,
Exprimez lui mon amour,
Et mes soupirs et ma peine.
chœur
Célébrons tous etc.
On danse.
une bouquetière, présentant une rose à Omphale

Air : Un inconnu

Voir la partition
Informations sur cet air

Par cette fleur, Alcide ose prétendre
Peindre à vos yeux son trouble et sa langueur,
D’un cœur si tendre,
Comblez l’ardeur :
Quand on aspire au suprême bonheur,
C’est sous vos lois qu’il brûle de l’attendre.
On danse.
iphis, à Omphale

Air :


Que le dieu de la tendresse,
Dans vos yeux paraît charmant :
C’est pour vous qu’il intéresse,
Qu’il nous charme en ce moment.
Qui vous voit se dit sans cesse :
On est heureux qu’en aimant.
On danse.
vaudeville
une bouquetière
Comme les fleurs les plus belles,
La beauté passe et n’a qu’un temps,
C’est aux grâces naturelles
Qu’on reconnaît le printemps.
Des jardins de la jeune Flore,
La rose fait tout l’ornement
À peine vient-elle d’éclore,
Qu’autant en emporte le vent.
omphale
Le mariage a des charmes
Pour ceux qu’Amour sait enflammer,
Mais qu’il annonce d’alarmes
Quand on s’unit sans s’aimer.
Des chaînes dont l’Hymen nous lie,
L’Amour seul rend le poids charmant,
Quand ce Dieu quitte la partie,
Autant en emporte le vent.
iphis
Un galant sexagénaire,
Débile, froid et languissant,
Pour voyager à Cythère,
Chemine trop lentement :
Pour être heureux, rien ne lui coûte,
Il s’embarque assez hardiment,
Mais sitôt qu’il se trouve en route,
Autant en emporte le vent.
doris
Un berger du voisinage
M’entretient de sa vive ardeur,
Et croit par un doux langage
Surprendre mon jeune cœur.
Sensible aux maux que je lui cause
Je le plains assez doucement :
Mais, s’il en attend autre chose,
Autant en emporte le vent.
céphise
Pour mieux surprendre un cœur sage,
Un galant dès le premier jour
Propose le mariage,
On écoute son amour :
Père, mère, fille, il enjôle,
Mais, quand il vient enfin le moment\versfaux[On attend un vers de huit syllabes.] \SR
Qu’on le somme de sa parole,
Autant en emporte le vent.
On danse.
La fête est troublée par des démons sous la forme de ramoneurs, les uns armés de torches, et les autres de ballets. Ils interrompent la fête et tout le monde fuit.
chœur

Air : Ah ! Madame Anroux

Voir la partition
Informations sur cet air

Ah ! Quel bruit affreux !
Quel bruit affreux !
Quelle horreur soudaine,
Ah ! Quel bruit affreux !
Quel bruit affreux !
L’enfer se déchaîne
Que d’horribles feux.
Tout le monde sort.
Argine paraît en l’air sur un âne.
iphis

Air : Tu croyais, en aimant [Colette]

Voir la partition
Informations sur cet air

Quelque esprit malin, j’imagine,
Vient troubler nos amusements.
Iphis sort.
hercule
C’est bien le diable, c’est Argine,
Que je crains ses emportements.

Scène vi

Hercule, Argine

hercule

Air : Pour le peu de bon temps,

Voir la partition
Informations sur cet air

Tu me vois assister à la fête
Que ta flamme apprête
Pour un tendron.
Le dépit qui me guide
M’amène, perfide,
Pour t’en demander raison :
Connais donc, volage,
Combien ton outrage
Déchire mon cœur.
Par l’excès de ma rage
Et de ma fureur.
argine

Air : Ça ne durera pas


Je te croyais l’élite
Des plus tendres amants.
hercule
Cependant je vous quitte,
Et cela pour longtemps.
argine
Tu crois que tes amours
Auront un libre cours :
Ça ne durera pas toujours bis
hercule

Air : Oh ! C’est un certain je ne sais qu’est-ce

Voir la partition
Informations sur cet air

À quoi bon répandre l’effroi
Dans un lieu d’allégresse :
Pourquoi faire ainsi la diablesse,
Qu’attendez-vous encor de moi ?
argine
J’attends un certain je ne sais qu’est-ce etc.
hercule

Air : Adieu, panier

Voir la partition
Informations sur cet air

Fatigué de nos amourettes,
Je vous laisse-là pour toujours.
Ne comptez plus sur nos amours :
Adieu panier, vendanges sont faites.
ensemble, ensemble

Air : V’là ce qui vous enrhume


Dieu ! Cent fois cruel, barbare vainqueur,
Quel poison as-tu versé dans mon cœur !
La rage me consume :
Rien ne saurait plus calmer ma fureur.
Ah ! C’est ce qui m’enrhume.
Hercule sort.
argine

Air : Des fraises

Voir la partition
Informations sur cet air

Il me fuit : dieux ! Quel retour :
Pour mes feux quel outrage.
Sur l’objet de son amour,
Faisons tomber en ce jour,
Ma rage, ma rage, ma rage.

Air : Père, je me confesse


Volez, à ma défense,
Vous, qui suivez mes lois,
Secondez ma vengeance :
Accourez à ma voix.
Remettez à mon commandement,
Omphale en ma puissance
Mettez à mon commandement,
L’objet de mon tourment.

Scène vii

Argine, Omphale, démons qui amènent Omphale sur un trône, comme à l’Opéra

un démon
suitairprec
Vois remplir ton attente,
Pour te rendre contente,
Nous livrons d’un grand cœur
Omphale à ta fureur.
chœurdedemons
C’est un plaisir pour nous
De répandre l’épouvante,
Et nous sommes jaloux.
argine
C’est assez : retirez-vous !

Air : Dans ces transports charmants, parodie] Armide


Profitons de l’instant
Où je tiens la princesse
Punissons l’inconstant
Qui trahit ma tendresse,
Dans ma fureur
Perçons son cœur.
argine, tenant un poignard à la main

Air : La Brainvillier


Achevons, ma rage inhumaine
N’a que trop différé.
hercule, lui arrachant le couteau
Tout beau.
argine, sur l’air ci-dessus, qu’elle recommence
Quel démon si juste t’amène
Rends-moi du moins ce fer.
hercule
Tout beau.
Je garde pour moi le couteau
Et vous laisse la gaine.
ensemble, ensemble

Air : Pierre Bagnolet

Voir la partition
Informations sur cet air

Le dépit, la haine et la rage
Triomphent enfin de mon cœur.
Tremblez : dans un cœur qu’on outrage,
L’amour fait naître la fureur.
Tremblez, tremblez, tremblez, tremblez,
Tremblez : dans un cœur qu’on outrage,
L’amour fait naître la fureur.
argine, entre en convulsions

Air : Je n’en veux pas davantage, Comédie-Italienne


Quel délire, je m’égare.
Je vois l’empire infernal,
D’Omphale, amour te sépare,
Elle te donne un rival,
Tout seconde enfin ma rage,
Mais, je n’en puis savoir le nom,
Non, non, non :
Je n’y vois rien davantage.
hercule
Oh ciel !

Air : Je ne sais pas écrire, Comédie-Italienne


De grâce, consultez l’enfer
Pour un objet qui fut si cher !
Calmez votre colère.
La fille de Tyrésias
Doit avoir tout pouvoir là-bas.
argine
Il faut vous satisfaire...
Argine fait ici les conjurations.

Scène viii

Argine, Hercule, Tyrésias

argine

Air : La jeune abbesse de ce lieu

Voir la partition
Informations sur cet air

Quittez le ténébreux séjour
Tyrésias, ô vous, mon père.
Il se fait ici un bruit souterrain : Tyrésias sort du fond des enfers.
tyrésias
suitairprec
Que me veux-tu ?
argine
Que dans ce jour
Votre sagesse nous éclaire.
D’Omphale apprenez-nous le sort
Quel sera son époux ?
tyrésias
D’accord.

Air : On lui en ratisse

Voir la partition
Informations sur cet air

Ma chère enfant, c’est en vain
Que le fils du grand Jupin
Se promet qu’hymen l’unisse
À cette poulette-là
On lui en ratisse, tisse, tisse,
On lui en ratissera.

Air : Ne v’la-t-il pas que j’aime


Bientôt elle se mariera,
L’amour l’entend de même,
C’est Iphis qu’elle épousera,
Voilà celui qu’elle aime.
hercule
Qu’entends-je ?

Air : Vraiment, mon compère, oui


Et quoi ? Mon meilleur ami ?
tyrésias
Vraiment, mon compère, oui.
hercule
Hélas ! J’aurai ce déboire ?
tyrésias
Vraiment, mon compère, voire
Vraiment, mon compère, oui.

Air : Des fraises

Voir la partition
Informations sur cet air

Apprends, quand l’amour est grand,
Qu’il ne voit plus de bornes,
Et que l’ami le plus franc
Nous fait porter bien souvent
Des cornes, des cornes, des cornes.

Air : Lerela

Voir la partition
Informations sur cet air

Zéphir, suivant l’ordre des dieux,
Enlevez Omphale à leurs yeux,
Conduisez-là droit à Cythère,
Lerela, lere, lanlere etc.
Tyrésias s’abime et les zéphirs enlèvent Omphale. Hercule reste étonné.
argine, à Hercule

Air : Ne v’la-t-il pas que j’aime


Votre maîtresse est aujourd’hui
Entre les bras d’un autre.
Quant à moi je prends mon parti,
Seigneur\footnote À Hercule, en lui faisant le révérence., prenez le vôtre.\footnote Effectivement, l’opéra devrait finir ici, mais il fallait un cinquième acte.
\scene[Le théâtre représente le palais de l’Amour.] Omphale, L’Amoursans se faire voir, troupe de Plaisirs de la suite de l’Amour
On danse.
omphale

Air : L’aurore est pour le jour


Amour ! à mon amant,
Va révéler ma flamme,
Daigne embraser son âme
Du feu le plus constant.
Aux yeux d’Alcide, hélas !
Peins ma froideur extrême :
Aux yeux de ce que j’aime
Fais briller mes appâts.
On danse autour d’elle.
lamour

Air : La beauté la plus sévère


Ne craignez plus, belle Omphale,
Voyez le dieu des Amours,
Contre une injuste rivale,
Voler à votre secours.

Scène ix

Omphale, l’Amour, Iphis

omphale, apercevant Iphis, va à lui
suitairprec
Iphis, pour nous tout conspire :
L’amour comble enfin nos vœux.
Il suffit que l’on soupire
Sous ses lois, pour être heureux.
iphis

Air : Un jour passé, opéra


Je puis donc en ce doux moment
Avouer franchement
Que pour vous je soupire.
Ah ! Pour moi quel beau jour :
Dieux ! Quel beau jour,
Où, je puis vous le dire,
Sous les yeux même de l’Amour.
iphis, omphale à l’Amour, ensemble

Air : Tout cela m’est indifférent

Voir la partition
Informations sur cet air

Source aimable de nos ardeurs,
Unissez à jamais nos cœurs.
lamour
Je fais très peu de mariage,
Mais je veux faire celui-là.
En leur faisant donner la main.
Pour éviter le verbiage,
Qui règne dans tout l’Opéra.

Air : De tous les capucins [du monde]

Voir la partition
Informations sur cet air

De vos rivaux, par ma prudence,
Je vous arrache à la vengeance,
Et leur ai défendu ma cour.
Je vous sauve encor cette peine :
Aussi bien dans ce beau séjour,
Ils auraient fait languir la scène.
omphale, iphis, ensemble
Air à faire
Aimons-nous, aimons-nous,
Quel sort est plus doux.
Ah ! Que ma joie est extrême :
Pour notre ardeur,
Dieux ! Quel bonheur
Suprême.
Dans nos amours,
Pensons toujours
De même :
Unissons nos voix,
Répétons cent fois :
Aimons-nous, aimons-nous etc.
lamour

Air : L’amour plaît,

Voir la partition
Informations sur cet air

Plaisirs, qui suivez mes traces,
Jeux badins, jeux gracieux,
Venez vous unir aux grâces
Qui triomphent dans ces lieux.
On danse.

Air : Vole, Amour,


Venez tous dans nos retraites,
C’est pour amants qu’elles sont faites :
Nos boccages,
Nos ombrages,
Pour vos cœurs,
Sont autant de faveurs.
Des ruisseaux, l’onde claire et pure,
Baigne en passant nos lits de verdure.
Pour vous plaire,
Le mystère,
Dans ces lieux,
Préviendra tous vos vœux.


Venez tous etc. \indicreprmus jusqu’au mot faveurs
Tout soupire
Dans mon empire,
Quand on sait aimer,
L’on sait charmer
Ses alarmes
Ont des charmes,
Qu’à propos je sais dispenser :
Si l’on verse ici des larmes,
Le plaisir seul les fait verser.


Venez tous etc.
On danse.
vaudeville

Air : Nos amours seront peu durables


lamour
De l’hymen, si par aventure,
Vous craignez quelque malin tour,
Gardez-vous de ne rien conclure,
Que du marché ne soit l’amour.
premier plaisir
Près d’Amynte, Iris et Sylvie,
Je ne puis gémir plus d’un jour :
Quel abus de passer sa vie
À vouloir donner de l’amour.
second plaisir
De Comus, du fils de Semele,
Le traitant se forme une cour,
On y voit parfois quelque belle,
Mais on n’y trouve point l’amour.
lamour, au parterre
J’ai gagé que ce faible ouvrage
Vous amuserait plus d’un jour,
Tout dépend de votre suffrage,
Ne faites point perdre l’Amour.
Fin

Theaville » Les pièces » Afficher