Momus exilé ou les Terreurs paniques

Auteurs : Fuzelier (Louis)
Parodie de : Les Eléments de Roy et Lalande/Destouches
Date: 25 juin 1725
Représentation : 25 juin 1725 Comédie-Italienne - Hôtel de Bourgogne
Source : Les Parodies du Nouveau Théâtre-Italien, t. II, Paris, Briasson, 1731
Louis Fuzelier

Momus exilé


Les Terreurs paniques
Critique du Ballet des Éléments
Représentée pour la première fois par les Comédiens Italiens ordinaires du Roi
le 25 juin 1725
Les Parodies du nouveau Théâtre-Italien, Briasson, 1738
definitacteur, L’Amour lamour

Acteurs


La Vérité, d’abord en déesse, ensuite en paysanne
Momus, d’abord en dieu, ensuite en Arlequin
L’Amour
Ixion
Arion
Emilie, vestale
Pan
Brodanti, compositeur Italien
Cotillon, maître de Ballet
M. Lourdandin, bourgeois
Les Éléments, et leur suite critiquement habillés
La scène est dans un jardin d’un faubourg de Paris.

Momus exilé


Le Théâtre représente le Jardin d’une société bourgeoise dans un Faubourg de Paris.

Scène i

momus, la vérité

momus

Vous voilà bien rêveuse, Madame la Vérité !


La Vérité

Écoutez, Seigneur Momus, ce n’était pas trop la peine de me tirer de mon puits, pour m’amener avec vous dans une ville où le mensonge a le haut du pavé.


momus

Que voulez vous, charmante Vérité, Jupiter, lassé de mes plaisanteries, m’a banni du Ciel ; dès que je me suis vu sur la Terre, j’ai été vous chercher. La Vérité fut toujours l’inclination dominante de Momus.


La Vérité

Cette inclination-là vous a souvent été funeste. Votre exil n’en est-il pas une nouvelle preuve ?


momus

Je ne me repentirai pas surement d’une faute qui me procure le bonheur de vous voir.


La Vérité

Vous auriez pu jouir de ce bonheur-là sans venir me promener dans Paris, comme si la Vérité était en pays de connaissance.


momus

De quoi vous plaignez vous ? vous n’y avez pas été aperçue : nous avons pris la précaution de nous rendre invisibles l’un et l’autre, pour ne pas effaroucher le beau monde, et c’est ce que nous avons fait de mieux. La Vérité déplaît aux hommes quand elle se montre seule : Dieu sait comme ils la recevraient s’ils la voyaient accompagnée du dieu de la raillerie.


La Vérité

De grâce, où sommes-nous à présent ?


momus

C’est ici l’endroit dont j’allais vous parler tantôt quand je me suis aperçu que Mercure nous écoutait ; car, comme bien vous le savez, nous ne sommes pas invisibles pour les dieux.


La Vérité

Il serait beau, vraiment, que les dieux pussent méconnaître la Vérité !


momus

Nous voici dans un jardin de Faubourg, asile champêtre d’une société urbaine qui vient s’y divertir pendant l’été. Cette société est une espèce de salade ; il y a de la fourniture variée, des marchands, des procureurs, des poètes, des musiciens, des apothicaires, des danseurs.


La Vérité

Fort bien : on fait dans cette guinguette bourgeoise des parties de boule, et des soupers, et la moitié de cette société défraye l’autre.


momus

Cela doit être. Oh çà, aimable Vérité, songez que nous pouvons nous égayer ici impunément : vous savez ce qu’il m’en coûte pour avoir pincé les dieux ; il faut nous réduire aux ridicules subalternes.


La Vérité

Paix ! voici sans doute deux de ces subalternes que vous demandez.


momus

Nous pouvons les écouter sans risquer d’être vus.


La Vérité

Oui ; mais allons nous asseoir sur ce banc derrière la palissade ; la Vérité ne peut avoir parcouru Paris sans se fatiguer extrêmement.


Ils vont s’asseoir.

Scène ii

monsieur brodanti compositeur de musique, monsieur cotillon maître de danse

brodanti, seul, chante cet air français composé dans le goût le plus outré d’Italie
Va, triste raison, va régner loin de la treille,
Et vive le désordre où nous jettent les pots ;
Ainsi que l’Opéra, le dieu de la bouteille,
Au lieu des Eléments \footnote Note de l’édition : \og On jouait à l’Opéra le Ballet des Eléments \fg . nous fait voir le chaos.
M. Cotillon arrive sur la fin de l’air en dansant.
brodanti, apercevant Cotillon

Vous voyez que je chante, Monsou Cotillon.


cotillon

Et moi je danse, Signor Brodanti.


brodanti

Vous n’ignorez pas que je suis compositeur Italien de musique Française.


cotillon

Oh ! votre réputation est fort bien établie, dans les concerts même spirituels.


brodanti

Le génie de la composition ne me quitte jamais ; un jour que mon poète ne me livra pas sa fourniture de paroles, je mis en musique tout un almanach de Milan.


cotillon

Et moi, la fureur du jarret me possède si fortement, que je n’ai pas voulu me donner une chaise pour aller chez mes écoliers ; je mets le temps à profit, et en dépit des charrettes et des crottes, je compose, chemin faisant, mes danses les plus érudites, dans les rues les plus embarrassées.


brodanti

Avez-vous vu l’opéra nouveau ?


cotillon

Oui, je l’ai vu, revu et corrigé.


brodanti

Il y a de petits chants frisottés qui ne me déplaisent pas.


cotillon

Oh ! pour moi j’en trouve la danse pitoyable.


brodanti

Pitoyable ?


cotillon

Oui, pitoyabillissime ! J’ai refait le ballet dansant des Oui, pitoyabillissime ! J’ai refait le ballet dansant des \emph Éléments dont je veux vous régaler aujourd’hui, et quelques connaisseurs de la société de ce jardin. dont je veux vous régaler aujourd’hui, et quelques connaisseurs de la société de ce jardin.


brodanti

Et où prendrez-vous de quoi exécuter ce ballet ?


cotillon

J’ai pourvu à tout ; mais ce n’est pas seulement à nos bourgeois que je prétends donner ce cadeau, nous aurons de plus illustres spectateurs.


brodanti

Expliquez-vous.


cotillon

Apprenez une grande nouvelle. Mercure, qui avait une négociation à faire dans les coulisses de l’Opéra, y a dit à un gros garçon de ses amis, que Momus était exilé du Ciel et habitant de Paris.


brodanti

Gare les épigrammes.


cotillon

Et que ce dieu malin avait fait partie de se trouver ici avec une jolie femme. Au nom de Momus, tous les Héros fredonnant de l’Opéra se sont communiqués leurs terreurs paniques. L’approche de la Foire Saint-Laurent leur cause de vives alarmes, de même qu’à tous les auteurs qui n’ont pas la conscience nette.


brodanti

Euh ! Les pauvres Héros !


cotillon

Ils ont résolu de se rendre tous ce soir dans ce jardin pour y surprendre Momus et lui demander ses sauvegardes contre l’insulte des Forains, toujours disposés à outrager les honnêtes sujets de Melpomène. Ils comptent que l’exil de Momus l’aura rendu plus souple, et par conséquent de le trouver favorable à leurs prières ; quant à moi, Signor Brodanti, je veux rendre témoin de la supériorité de mon génie, ces Messieurs des Éléments.


brodanti

Si vous voulez, Monsou Cotillon, je vous seconderai dans ce generou dessein, et je vous fournirai des airs aussi sémillants que vos danses. Oh ! je veux apprendre à vos compositeurs Français à mettre leur langue en mousique ; ils ne savent pas tirer partie de la moindre voyelle.


cotillon

Hom ! ne vous plaignez pas ; vous en avez déjà goûté un très grand nombre de l’uniformité de leur Lully, ils se gardent bien de le copier.


brodanti

À propos de ce Louli, j’ai vou son À propos de ce Louli, j’ai vou son \emph Armide ; quelle pièce languissante ! ; quelle pièce languissante !


Il chante.
Le perfide Renaud me fouit\footnote Extrait du monologue d’Armide, acte V, scène 5..

C’est bien comme cela que s’explique oune souite ; j’aurais fait galoper l’I, pour peindre un Héros qui s’éloigne de son amante.


Il chante à l’Italienne, et roule sur l’I.
Le perfide Renaud me fouit iiiiiiiiiiii
cotillon

Voilà ce qui s’appelle peindre la nature ! Eh bien, Seigneur Brodanti, je suis dans la danse ce que vous êtes dans la musique ; j’ai proscrit toutes ces courantes ennuyeuses, ces sarabandes soporatives qui affadissaient les bals ; et depuis que j’ai réformé mon art, la gigue et le menuet paraissent trop doucereux, on ne veut plus que la Fanatique, le Pistolet et les Rats...


brodanti

C’est qu’on a du goût.


cotillon

Et les sept sauts : voilà ce qui s’appelle des pas galants et fins. Il s’en va en les chantant, et les dansant. Un saut, deux sauts, trois sauts, quatre sauts, cinq sauts, six sauts, sept sauts.


brodanti, le regarde partir et le suit en chantant
Ainsi que l’Opéra, le dieu de la bouteille,
Au lieu des Éléments nous fait voir le Chaos.

Scène iii

momus et la vérité sortants de derrière la palissade

La Vérité

Eh bien, Seigneur Momus, nous voilà découverts ?


momus

Cela m’intrigue.


La Vérité

Et moi aussi.


momus

On va mettre sur mon compte toutes les hostilités de la Foire, si je ne lui défends pas de dauber les autres Théâtres.


La Vérité

Et si vous le lui défendez, vous nous brouillerez avec le public.


momus

De quoi diantre s’est avisé ce babillard de Mercure de publier mon exil et mon séjour dans ce pays-ci ?


La Vérité

De quoi vous embarrassez-vous ? Oubliez-vous que nous sommes invisibles ?


momus

Non ; mais je souhaiterais fort, moi, pouvoir me mêler sans être connu, dans les conversations des originaux héroïques qu’on nous promet ici.


La Vérité

Eh bien, défaisons-nous de nos figures qui épouvantent les dieux et les mortels ; cachons la plaisanterie et la vérité sous des apparences stupides, car la vérité n’offense guère lorsqu’elle paraît avec le masque de la sottise ; c’est souvent la profession du railleur qui donne du crédit à une épigramme. Un trait caustique échappe à un paysan, lâché quelquefois sans réflexion, il est entendu de même ; que le même trait se trouve dans une chanson rimée, par le poète le plus mal venu des Muses, cette chanson deviendra un vaudeville.


momus

J’entre dans votre idée, attendez un moment, vous m’allez voir bien déguisé !


Momus entre derrière la palissade, et en sort en Arlequin.
La Vérité, seule

Quelle métamorphose va t-il tenter ? mais songeons plutôt à la mienne..., oui... je la tiens...


momus, revenant en Arlequin balourd, et tournant autour d’elle

Reconnaissez-vous Momus ?


La Vérité

Quoi c’est vous ! Je défie à présent tous les calotins de reconnaître leur patron... Attendez-moi aussi un moment... Je vais faire, comme vous, un tour derrière la palissade.


Elle sort.
momus, seul

Je ressemble comme deux gouttes d’eau à l’Arlequin de la Comédie Italienne, et je gagerais hardiment que le parterre, tout fin qu’il est, y serait attrapé ; oui...Se tâtant. c’est Arlequin.


Voilà ses yeux... sa bouche... et déjà sa grimace...
C’est lui-même... c’est toi cher pruneau\definition Pruneau Prune sèche cuite au four ou au soleil. On dit proverbialement d’une fille ou d’une femme qui a le teint extrêmement brun, que c’est un petit pruneau Acad. 1762 que j’embrasse.\footnote Note de l’édition : \og Vers parodiés du rôle de Pyrrhus dans Andromaque \fg .
La Vérité, en paysanne

Monsieur Momus qu’en dites-vous ? me trouvez-vous la physionomie assez ingénue ?


momus, en Arlequin

Ouida ! mais pourtant cette ingénuité-là me paraît un peu malicieuse... et vous, regardez-moi un peu, ai-je l’air assez bête ?


La Vérité

Pas mal, pas mal.


momus

Mais si notre caractère et notre esprit allaient percer à travers de nos travestissements ?


La Vérité

Oh ! Nous pouvons avoir du bon sens en pure perte, on n’y prendra pas garde ; nous voilà devenus gens sans conséquence ; on ne verra plus que nos habits : Çà quel nom voulez-vous vous donnez ici ?


momus

Je m’appellerai Arlequin : cet Arlequin est ami du Signor Brodanti, mon nom autorisera mon séjour dans ce lieu-ci.


La Vérité

Oh ! le mien sera encore mieux autorisé ; je me nommerai Agatine, c’est le nom de la fille du concierge de ce jardin : j’ai aperçu en arrivant qu’elle s’en allait à Paris pour deux heures sans rien dire à son père, je vais lui rendre service en la représentant et l’empêcher d’être grondée : de plus, comme cette Agatine, de qui je prends le nom et la figure, entend parler sans cesse de spectacle, on sera moins étonné de mes critiques ; je passerai pour l’écho des beaux esprits de ce jardin.


momus

Cela est doctement imaginé : je vais joindre Brodanti pour prendre langue... Adieu Agatine.


La Vérité

Adieu Arlequin.Momus sort. Je vais attendre de pied ferme le nouveau monde de l’Opéra, et pour augmenter ses craintes, je lui parlerai quelquefois dans l’idiome de la Foire, en vaudevilles ; il est permis à la vérité de badiner, puisqu’elle prendrait en vain un ton grave.


Air : Ne m’entendez-vous pas

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Informations sur cet air

Paraissez Éléments,
Point de dispute vaine,
Ainsi que sur la scène,
N’observez point vos rangs.
Paraissez Éléments.

Scène iv

la vérité en paysanne, l’amour

La Vérité

On n’a qu’à jouer l’ouverture, la pièce va commencer : voilà l’Amour, il est je crois du prologueOn n’a qu’à jouer l’ouverture, la pièce va commencer : voilà l’Amour, il est je crois du prologue\footnote Note de l’édition : \og Prologue du \emph Ballet des Éléments \fg...


lamour

Moi, du prologue ! Vous vous méprenez ma mie ! quelle figure voulez-vous que l’Amour fasse dans une assemblée de parents ? À un traité de partage ?


La Vérité

Mais cependant, Vénus votre mère stipule pour vous.


lamour

Je ne l’ai point chargée de ma procuration.


La Vérité

Elle demande au destin un apanage digne d’un cadet comme vous ; elle menace fièrement l’univers d’une rechute dans le chaos.


lamour

De quoi se mêle ma mère ? D’où vient se plaint-elle de ce que je ne tiens pas mon coin dans ce prologue ? On ne voit que moi dans tous les actes qui le suivent.


La Vérité

Et vous n’y faites pas trop bonne figure.


lamour

Il est vrai que le chaosIl est vrai que le chaos\footnote Note de l’édition : Le Chaos ouvre le prologue des \emph Éléments. est ce qu’il y a de mieux représenté dans la Pièce, il y fournit un bon morceau de décoration. est ce qu’il y a de mieux représenté dans la Pièce, il y fournit un bon morceau de décoration.


La Vérité

Air : Comme un Coucou que l’Amour presse

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Informations sur cet air

En vain décorant cet ouvrage,
Le pinceau par des coups divers
Du chaos nous trace l’image,
Il est bien mieux peint dans les vers.
lamour

Adieu ma bonne fille, j’ai une petite affaire à terminer dans un cabinet de ce jardin.


La Vérité

Vous ?


lamour

Oui, moi : la voilà bien étonnée ! N’est-il pas bien surprenant que l’Amour ait affaire dans une guinguette ?


Scène v

la vérité en paysanne, ixion

La Vérité

L’Amour quitte l’Opéra pour venir à la guinguette ; eh, mais, ce n’est pas là trop blesser l’unité du lieu... Oh ! Oh ! J’aperçois IxionL’Amour quitte l’Opéra pour venir à la guinguette ; eh, mais, ce n’est pas là trop blesser l’unité du lieu... Oh ! Oh ! J’aperçois Ixion\footnote Note de l’édition : Ixion, première entrée du \emph Ballet des Éléments. qui vient des premiers implorer l’appui de Momus. qui vient des premiers implorer l’appui de Momus.


Air : Quand on a prononcé ce malheureux oui

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Informations sur cet air

Vous voyez les beautés avec indifférence,
C’est que d’un feu secret vous sentez l’impuissance ;
Depuis que l’on vous voit à la table des dieux
Vous faites le finaud, mais on a de bons yeux.
ixion

Ouais, on dirait que cette paysanne-là soit initiée dans les mystères d’Ixion !


La Vérité

Oh que oui : je vous ai vu à l’Opéra, vous y tombiez des nues.


ixion, d’un ton indolent

Que voulez-vous dire ? Jupiter se prend d’amitié pour moi sans qu’on sache comment il me donne un couver à sa table, je deviens son favori...


La Vérité

Et amoureux de sa femme : voilà comme on dit que cela arrive toujours.


ixion, d’un ton mystérieux

Je ne dis pas cela.


La Vérité

Çà non ! vous faites bien le discret ! Tenez, cela ne vous sied pas trop sur le Théâtre chantant, mais encore moins ici. Seigneur Ixion, vous pouvez vous dispenser de feindre, car nous n’avons pas de Mercure pour vous tirer les vers du nez sur le chapitre de Junon.


ixion, récite
Pour la Reine des Cieux peut-on blâmer mon zèle ?
La Vérité
Tarare.
Pompon.

Monsieur le commensal de Jupiter, on vous connaît. Le tonnerre ne vous effraie pas et vous voulez aller brusquement.


Elle chante.
airvide
De la table au lit,
Du lit au repas,
Du repas dans les draps
Ha ! Ha ! Ha !
Et ziste zeste, quel garçon !
Jupiter, Jupiter, Jupiter même
Lui semble un mari fort bon
A changer en Actéon.
ixion

Je ne saurais plus me contraindre ; oui, j’aime Junon, et Jupiter s’en fâche fort mal à-propos : il ne devrait pas refuser un présent Lazzi des cornes. qu’il a fait à tant de maris.


La Vérité

Jupiter a tort.


ixion

Et Junon aussi : ne devrait-elle pas saisir avidement l’occasion de se venger des infidélités de son mari ?


Air : Réveillez-vous, belle endormie

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Informations sur cet air

Une femme après telle offense
Aime qui prend son intérêt...
On aime toujours la vengeance,
Mais souvent le vengeur déplaît.
ixion

Ce qui me réjouit dans mon rôle, c’est que je meurs du moins rival de Jupiter.


La Vérité

Oui, cela vous rend la jambe bien mieux faite, de pouvoir vous vanter à Jupiter, des projets que votre tête avait formés contre la sienne, et cela dans le moment où vous devez être assommé et avoir perdu la parole du coup de tonnerre qu’il vous a lâché.


ixion

Jupiter aurait bien pu se passer de venir faire avec moi cette mauvaise scène-là.


La Vérité

Si cette scène-là est mauvaise, du moins n’est-elle pas longue.


Air : Ces belles sont si sottes

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Informations sur cet air

Le rôle de Jupin boudeur bis
Ne tombe pas dans la langueur.
Lorsque le pauvre sire
Vient troubler votre belle humeur,
Il n’a qu’un vers à dire, lon la,
Il n’a qu’un vers à dire.\footnote Note de l’édition : Un vers seul compose le rôle de Jupiter.
ixion, à part

Allons chercher Momus et laissons cette petite mijaurée-là qui avec un habit de villageoise s’ingère de raisonner.


Scène vi

la vérité en paysanne, seule

Ixion n’a jamais tant mérité d’être foudroyé que depuis qu’il se montre à l’Opéra !


Scène vii

la vérité en paysanne, arion avec sa lyre

La Vérité

Ah ! voici ArionAh ! voici Arion\footnote Note de l’édition : seconde entrée du \emph Ballet des Éléments...


Air : Ah ! mon bon laboureur

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Informations sur cet air

Bonjour le beau chanteur, bis
Le bon joueur de lyre...
Ô lire, ô lire,
Le bon joueur de Lyre...
Ô lire, ô la.
Arion se promène sans la regarder.

Air : M. Lapalisse est mort

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Informations sur cet air

La tempête à vos accords,
Soudain se trouve endormie.
Ah ! Venez-vous sur ces bords,
Soulager quelque insomnie ?
arion

Air : Quand on a prononcé ce malheureux oui

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Informations sur cet air

Doux charme de mon art, ô note blanche et noire,
Accords harmonieux, mon gagne-pain, ma gloire,
Devenez plus touchants, pour attendrir Momus ;
Faites bien travailler la basse et le dessus.
La Vérité

Oh ! Momus est un dieu auprès de qui les bémols n’ont pas un grand crédit.


arion

Ah ! S’il m’avait vu dans mon triomphe !


Air : Ah ! vous avez bon air

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Informations sur cet air

Ah ! que j’avais bon air !
Traversant l’onde amère,
Ah ! que j’avais bon air,
Avec mon dauphin !
La Vérité
Ah ! vous aviez tout l’air,
Sur son dos tutélaire,
Ah ! vous aviez bon air
D’un Phébus marin.
arion

C’est ce que chantaient les sirènes à mon arrivée ; Leucosie disait à Doris en me montrant du bout du doigt :


Air : Car je l’ai pris pour mon valet

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Informations sur cet air

Cet objet si rare et si beau,
L’entends-tu, ma charmante ?
Je vois un Apollon nouveau,
Que sa lyre m’enchante !
Je le choisis pour mon amant,
À cause de son instrument.
La Vérité

Tredame ! Seigneur Arion, ne vous baillez pas tant de l’encensoir par le nez, et éclaircissez-moi sur un petit rien qui m’embarrasse. On dit, comme cela, que dans un certain Ovide qui a conté votre histoire, cette histoire est claire et simple ; des matelots intéressés vous jettent dans la mer, un dauphin vous reçoit et vous porte au rivage : mais à l’Opéra vous débarquez au palais de Neptune qui régulièrement doit être situé au fond de la mer : comment ajuster cette position-là avec le naufrage de votre vaisseau qui se passe au fond du théâtre, et qui, si le palais de Neptune est à sa place, doit se passer sur le cintre ?


arion

Air : Ta la leri, ta la leri, ta la lerire

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Informations sur cet air

Votre demande est importune ;
Est-ce ma faute à moi, vraiment,
Si le palais du dieu Neptune,
N’est pas placé correctement ?
Je ne réponds que de ma lyre...
La Vérité, hochant la tête
Ta la leri, ta la leri, ta la lerire.
arion

Je peux garantir son mérite, car elle m’a valu bien de l’argent chez Périandre.


Air : Tout cela m’est indifférent

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Informations sur cet air

Jamais musicien, ma foi,
N’a tant gagné chez ce bon Roi
Avec un talent très unique ;
Car Arion dans cette cour
Ne se mêlait que de musique...
Quoique chacun y fit l’amour.
La Vérité

Un maître à chanter qui se borne à la musique ! Voici un prodige plus étonnant que votre dauphin.


arion

Périandre payait les bons musiciens comme s’ils avaient été des confidents.


La Vérité

Il faut que vous ayez bien accumulé dans cette Cour, puisque votre bourse a pensé vous coûter la vie ?


Air : Tout cela m’est indifférent

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Informations sur cet air

Qui l’eût cru, qu’un musicien
Put amasser assez de bien
Pour tenter l’avarice humaine ;
Et qu’on put de ce trésor-là,
Composer un jour sur la scène,
Le nœud d’un acte d’opéra ?
arion

Oh ! Il y a des musiciens riches autre part qu’à Corinthe.


La Vérité

Ne parlons plus que de votre dignité nouvelle ; le dieu des eaux votre père vous a légitimé un peu tard la vérité, mais vaut mieux tard que jamais. Neptune aurait pu dispenser son fils de subsister si longtemps par le secours de son violon ; apparemment il vous fallait un naufrage pour arriver à son palais, vous avez du être bien saucé avant que de toucher le loquet de la porte.


arion

En vérité je n’y ai point pris garde.


Air : Ô reguingué

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Informations sur cet air

Tout est si brusqué dans mon fait
Qu’on en peut donner un extrait,
Ô reguingué, ô lon lan la.
Moi-même dans mon aventure,
Je ne comprends rien, je vous jure.
La Vérité

Je vous en offre autant.


Air : Je ne suis né ni roi, ni prince

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Informations sur cet air

Hors de l’eau, vous sortez à peine
Que vous trouvez une sirène ;
Vous voilà d’abord son amant.
Vous parlez, la nymphe est éprise,
Vous l’épousez dans le moment,
Le tout sans changer de chemise.
arion

Air : Zon zon zon

Voir la partition
Informations sur cet air

Quoi cette pauvre enfant
Veut trancher du critique...
La sotte assurément
N’aime pas la musique.
Il sort.
La Vérité
Et zon, zon, zon...

Mais quelle beauté amène ici Momus avec tant de politesse ?


Scène viii

la vérité en paysanne, momus en Arlequin conduisant, émilie vestale, tenant un petit réchaud

momus, en Arlequin

Holà Agatine ! Voici une dame Romaine qui cherche Momus...


La Vérité

Eh ! c’est la Vestale ÉmilieEh ! c’est la Vestale Émilie\footnote Troisième entrée du \emph Ballet des Éléments ! !


Émilie

Air : Quand on a prononcé ce malheureux oui

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Informations sur cet air

Brillez dans ces beaux lieux, brillez flamme éternelle,
Gage de notre gloire, objet de notre zèle ;
Ouf ! Depuis quarante ans asservie à vos lois,
Salut, honneur, bonsoir pour la dernière fois.
momus, en Arlequin

Quoi, Madame !


Air : Ton humeur est, Catherine

Voir la partition
Informations sur cet air

Dans un pudique esclavage,
Depuis quarante ans, hélas !
Vous vivez dans le filage ? ...
Oh ! Cela ne se peut pas.
Émilie
C’est le métier que professe
Un tendron offert aux dieux...
momus, en Arlequin
Vous faisiez-là, ma princesse,
Un métier bien ennuyeux.
Émilie

C’est notre destin ; nous ne pouvions être reçues que depuis l’âge de six ans jusqu’à dix dans le temple de Vesta ; ensuite, nous étions obligées de servir la déesse pendant trente années, et toujours filles...


momus, en Arlequin

Toujours filles ! cela n’est pas naturel.


La Vérité

Mais, belle Émilie, savez-vous bien qu’on a fort blâmé l’impatience de Valère votre amant, qui après avoir eu le loisir de vous conter ses feux pendant plus d’un quart de siècle, ne peut résister à la tentation de vous dérober un entretien la veille du jour où vous devez sortir de votre retraite, et qui plus est, où il doit vous épouser ? ... N’est-il pas joli que le seigneur Valère, qui doit avoir au moins la cinquantaine, montre pour se marier à une fille de quarante ans, des vivacités de petit-maître, et vous expose par son étourderie à être enterrée toute vive ?


momus, en Arlequin

Enterrée toute vive ! Cela n’est pas divertissant.


La Vérité

Effectivement, vous avez bien de l’obligation à votre Valère, de vous mettre dans un si grand danger, et de vous surprendre pendant la dernière nuit de votre continence, pour ne passer cette nuit périlleuse qu’à vous entendre réciter des songes.


momus, en Arlequin à Émilie

Vous auriez bien mieux fait de souffler le feu sacré ; oh ! si j’avais été votre amant, moi,


Air : Gardons nos moutons, lirette, liron

Voir la partition
Informations sur cet air

Loin de vous aller fadement
Débiter la fleurette,
Je vous aurait dit prudemment
Redoutez la follette,
Gardez vos charbons\footnote Note de l’édition : Le Feu de Vesta.,
Lirette, liron,
Gardez vos charbons
Lirette.
Émilie

Dès que le feu sacré fut éteint, j’entendis le chœur des vestales chanter en parlant de moi.


Air : Vous en venez, [vous en venez]

Voir la partition
Informations sur cet air

Vous en venez ! vous en venez !
Ah ! Je vois que vous en venez,
Que vous en venez.
momus, en Arlequin

C’était jalousie de métier.


Émilie

L’amour m’avait jeté dans le péril, mais il a su m’en tirer fort à propos.


Air : Lanturelu, lanturelu

Voir la partition
Informations sur cet air

Sans que je l’en presse
Cet aimable dieu,
Vient de la déesse
Rallumer le feu...
La Vérité, à Momus
C’est un vrai miracle
Qu’il devait à sa vertu,
Lanturelu, lanturelu.
Émilie

Air : Ma raison s’en va bon train

Voir la partition
Informations sur cet air

Il vient là bien chaudement
Opérer un dénouement ;
Cet enfant ailé,
Et pour moi zélé,
Et de grâces prodigue...
La Vérité
Jamais l’amour ne s’est mêlé
D’une plus froide intrigue, lon la,
D’une plus froide intrigue.
Émilie

Comment donc ? sans son arrivée imprévue, non seulement j’allais être enterrée toute vive, mais mon fidèle Valère serait mort sous des coups de verges. C’est le supplice ordonné par la loi contre les galants heureux des vestales.


La Vérité

Ma foi, indépendamment de la loi, la sotte démarche du seigneur Valère méritait bien le fouet.


momus

Allez, croyez-moi encore, ne cherchez pas davantage Momus, les rieur ne sont pas pour vous.


Air : Je suis la fleur des garçons du village

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De quoi va-t-on s’aviser, ma féale,
De vous placer incongrûment ?
À l’Opéra produire une vestale !
Ce n’est pas là son élément.
Émilie s’en va en riant.

Scène ix

la vérité en paysanne, momus en Arlequin

La Vérité

Vous voyez, Momus, l’heureux effet de notre déguisement ; on tremblerait devant la Vérité, on rit d’Agatine.


momus

Et je ris moi, des terreurs paniques de ces échappés de l’Opéra.


On entend un bruit de chasse.
La Vérité

Qu’entends-je ? que nous annonce cette rauque musique ?


Scène x

la vérité en paysanne, momus en Arlequin, pan suivi de ses chiens

pan

Je cherche Momus, je cours...


La Vérité

J’ai cru que vous couriez le cerf ; dites-moi, dieu des forêtsJ’ai cru que vous couriez le cerf ; dites-moi, dieu des forêts\footnote Note de l’édition : Pan, quatrième entrée du \emph Ballet des Éléments., vous n’allez donc jamais sans votre meute ?, vous n’allez donc jamais sans votre meute ?


pan

Assurément.


Air : Avec ma trompe, je réveille Catin

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Quand j’explique ma flamme
C’est avec bien du bruit ;
Si je vais chez Madame
Tout mon chenil me suit ;
De peur qu’on ne s’y trompe,
Quand je veux y passer,
Avec ma trompe
Je me fais annoncer.
La Vérité

Air : Tonrelon tonton

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Lorsqu’on va voir belle à qui l’on veut plaire,
Amants, le bruit n’est pas trop de saison ;
Mais un époux ne saurait en trop faire
À chaque fois qu’il rentre à sa maison.
Ton relontonton
Tontaine la tontaine
Ton relontonton
Tontaine la tonton.
pan

Connaissez-vous Pomone ?


momus, en Arlequin

Et oui, nous la connaissons, elle n’aime pas les chasseurs.


pan

Le dieu des richesses, Plutus, n’en est pas mieux traité que moi, elle nous préfère Vertumne, un simple dieu du jardinage.


La Vérité

Préférer un jardinier à un mississipien ! Cela est-il pardonnable ? Pomone prouve bien par là qu’elle n’est qu’une divinité de campagne.


pan

Air : Bannissons d’ici l’humeur noire

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D’un choix trop rustique on l’accuse :
Qui diantre oserait le nier ?
De plus, elle n’a point d’excuse
Dans la taille du jardinier.

Adieu mes enfants : je ne serai pas tranquille que Momus ne m’ait donné une sauvegarde signée de sa main.


La Vérité, chante à part

Fin de l’air : 135


Attendez-la sous l’orme,
Vous attendrez longtemps.

Allez, Seigneur Pan, cherchez bien Momus, il n’est pas loin d’ici.


Scène xi

la vérité en paysanne, momus en Arlequin

La Vérité

Il me semble que les éléments de l’Opéra se trouvent fort dérangés !


Air : Tout cela m’est indifférent

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Au prologue on voit du Chaos.
Sortir les éléments éclos ;
Mais hors de ce désordre extrême
Ils ne peuvent longtemps durer,
Car avant l’acte quatrième,
Ils se hâtent tous d’y rentrer.

Mais j’aperçois Monsieur Cotillon.


Scène xii

la vérité en paysanne, momus en Arlequin, cotillon, brodanti

cotillon

Oh çà, mes enfants, nous allons répéter notre divertissement. Signor Brodanti, songez à votre affaire ; Brodanti donne un papier à Momus et à la Vérité mais il nous faudrait Monsieur Lourdandin.


momus, en Arlequin

Qui est-ce Monsieur Lourdandin ?


cotillon

Peste ! c’est un homme de goût, un bon drapier qui m’habille...


La Vérité

Et que vous payez en entrechats bien trébuchants.


brodanti

Ecco il Signor Lourdandin.


Scène xiii

la vérité en paysanne, momus en Arlequin, cotillon, brodanti, lourdandin

lourdandin

Serviteur, allons, mes amis, chantez et dansez, donnez-moi de la réjouissance, et moi je vous donnerai la collation.


momus, à Lourdandin

Au moins nous sommes du ballet, Agatine et moi...


lourdandin

Tant mieux pour vous.


cotillon

Holà Messieurs du Ballet, avancez !


Scène xiv

les mêmes acteurs

Ceux du ballet paraissent au fond du Théâtre. Les quatre éléments se montrent les premiers ; la Terre et l’Air sont ensemble, et l’Eau et le Feu pareillement, caractérisés comiquement, et se tenant par dessous les bras : on voit pour la Terre des carriers et des jardinières ; pour l’Air, des souffleurs d’orgue ; pour le Feu, des boulangères ; et pour l’Eau, des porteurs d’eau.
lourdandin

Monsieur de Cotillon, qui sont ces quatre personnages qui se tiennent si étroitement sous les bras ?


cotillon

Ce sont les quatre éléments du ballet nouveau dans leurs habits d’ordonnance, et accouplés suivant les rapports qu’ils ont ensemble. Approchez-vous autres ; L’Air et la Terre avancent ensemble vêtus pesamment ; l’Air n’est distingué que par un moulin à vent sur la tête. Tenez, mon cher Monsieur Lourdandin, et jugez si je sais assortir mon monde : voilà l’Air et la Terre aussi lourds l’un que l’autre, pour acquiescer au système de la pesanteur de l’Air, et ces deux-ci sont l’Eau et le Feu...


lourdandin

Le Feu est vêtu de glace !


cotillon

C’est que le Feu et l’Eau de nouvelle création, sont aussi gelés l’un que l’autre. Ô çà, voici la suite des éléments qui est bien mieux caractérisée que sur le Théâtre lyrique. Voici pour la Terre des jardinières et des carriers ; pour l’Air, des souffleurs d’orgue ; pour le Feu, des boulangères ; car le réchaud de Vesta ne vaut pas certainement le four d’une Boulangère ; et pour l’Eau, enfin, des jeunes porteuses d’eau avec deux brigadiers de la compagnie des pompes.


La Vérité

Voilà ce qui s’appelle un ballet bien imaginé ! Les couplets de l’Opéra-Comique n’y mordront pas. Oh ! le friand morceau.


Air : Le Mirliton

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Vous en aurez de la gloire ;
On ne pourra qu’admirer...
momus, en Arlequin à Cotillon
Vous ne craindrez pas la Foire,
Et qu’on aille vous fourrer
Dans un mirliton,
Mirliton, mirlitaine
Dans un mirliton dondon.
cotillon

Allons Messieurs de l’orchestre, à vous !


vaudeville
airvide
La Vérité, en paysanne
Un tendron ne saurait se plaire,
Auprès d’une maman sévère,
Qui moralise à tout moment ;
Mais qu’un sort heureux l’accommode
D’une bonne mère à la mode,
Le voilà dans son élément.
cotillon
Un Gascon près d’une grisette,
Qui de bijoux veut faire emplette,
Ne brille pas assurément :
Mais quand un bon vent la transplante
Près de quelque veuve opulente,
Le drôle est dans son élément.
Émilie
Une coquette aimant l’espèce
Se rit de la délicatesse,
Et des soins du plus tendre amant ;
Mais lorsqu’elle a sous sa puissance
Un soupirant de la finance,
La voilà dans son élément.
arion
Lorsqu’un poète flegmatique
Parait chez un juste critique,
Il n’est loué que froidement :
Mais quand au café la cabale
Pour cause à Virgile l’égale,
Il est là dans son élément.
La Vérité
Certain mari dans son ménage,
Près de sa femme belle et sage,
Ne peut rester un seul moment ;
Qu’il soit par la plus laide actrice
Agacé dans une coulisse,
Il est là dans son élément.
momus, au parterre
Lorsque votre esprit de justesse
Proscrit une nouvelle pièce,
Vous nous dérangez grandement :
Mais quand nous pouvons satisfaire
Au juste désir de vous plaire,
Nous sommes dans notre élément.
Fin

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